France: début du procès de l'ex-petit ami d'une adolescente poignardée et brûlée vive

Des proches et amis tiennent une banderole avant le procès du meurtrier présumé de Shaina, accusé d'avoir assassiné et brûlé vif la jeune fille de 15 ans en 2019, à la cour d'assises des mineurs de Beauvais, au nord de la France, le 5 juin 2023. (Photo François NASCIMBENI / AFP)
Des proches et amis tiennent une banderole avant le procès du meurtrier présumé de Shaina, accusé d'avoir assassiné et brûlé vif la jeune fille de 15 ans en 2019, à la cour d'assises des mineurs de Beauvais, au nord de la France, le 5 juin 2023. (Photo François NASCIMBENI / AFP)
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Publié le Lundi 05 juin 2023

France: début du procès de l'ex-petit ami d'une adolescente poignardée et brûlée vive

  • Deux ans avant d'être tuée, l'adolescente avait été victime d'agressions sexuelles pour lesquelles quatre autres jeunes de sa cité ont vu leurs peines aggravées en appel jeudi
  • Violentée dans une clinique désaffectée où son petit ami d'alors l'avait entraînée, Shaïna avait été filmée par ses agresseurs

BEAUVAIS: Le meurtre en 2019 de la jeune Shaïna, poignardée et brûlée vive à l'âge de 15 ans, avait suscité l'émoi en France: le procès de son ex-petit ami, jugé pour assassinat et lui aussi mineur au moment des faits, s'est ouvert lundi à Beauvais dans le Nord du pays.

La mort de cette adolescente, enceinte de quelques semaines au moment de son supplice et victime d'agressions sexuelles deux ans auparavant, avait fait écho au nombre grandissant de féminicides en France, qui met régulièrement le gouvernement sous pression.

Le 27 octobre 2019, le corps de Shaïna avait été découvert presque entièrement calciné et lardé d'une quinzaine de coups de couteau, dans un cabanon de sa cité de Creil au nord de Paris.

Les soupçons se sont rapidement portés sur le garçon de 17 ans avec lequel elle entretenait une liaison. Seul accusé dans cette affaire, il comparaît jusqu'à vendredi devant une cour d'assises des mineurs. "Il hurle son innocence", a déclaré son avocat, Me Adel Fares, avant l'audience qui devrait se poursuivre à huis clos.

Plusieurs éléments pèsent à son encontre. Un de ses amis raconte ainsi que l'accusé lui aurait confié le soir des faits avoir donné rendez-vous à Shaïna pour la tuer. 

Un de ses codétenus l'aurait entendu "dire fièrement" qu'il avait "tué sa copine", voulant éviter que sa famille ne l'apprenne.

La mort de Shaïna avait été "le point culminant d'un long calvaire", selon l'avocate de sa famille Me Negar Haeri.

Deux ans avant d'être tuée, l'adolescente avait été victime d'agressions sexuelles pour lesquelles quatre autres jeunes de sa cité ont vu leurs peines aggravées en appel jeudi, de six mois à deux ans de prison avec sursis.

Violentée dans une clinique désaffectée où son petit ami d'alors l'avait entraînée, Shaïna avait été filmée par ses agresseurs et la diffusion de la vidéo sur Snapchat l'avait exposée à un "dénigrement grandissant" selon Me Haeri: Shaïna a été traitée "comme une chose, avec qui on couche, mais qu'on peut supprimer".

Lundi, à l'appel du frère ainé de la victime, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le tribunal pour que "justice soit rendue" à Shaïna.

Le nombre de féminicides a augmenté de 20% en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées par leur conjoint ou ex-conjoint.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.