Xavier Bertrand, le président ex-LR de la région Hauts-de-France, a dénoncé dimanche la "faute" qui "n'est pas pardonnable" d'Emmanuel Macron qui a, selon lui, "lâché les forces de l'ordre" en acceptant de parler de "violences policières".
Le président de la République a reconnu vendredi qu'il existait "des violences par des policiers", expression qu'il a dit préférer à celle de "violences policières", qui est selon lui devenue "un slogan".
"Je n'ai pas de problème à répéter le terme de violences policières, mais je le déconstruis", car "c'est devenu un slogan pour des gens qui ont un projet politique. Il y a des policiers qui sont violents" et "qu'il faut sanctionner", a-t-il dit sur le média en ligne Brut, faisant notamment référence à l'agression d'un producteur noir par plusieurs policiers.
"Je suis choqué que le président de la République reprenne ce propos", a critiqué sur France 3 le possible candidat de la droite à la présidentielle de 2022.
"S'il y a des policiers qui sont violents, s'il y a des policiers qui sont racistes, ils doivent répondre de leurs actes et être punis, mais laisser penser que toute l'institution peut-être susceptible de se livrer à des violences, c'est une faute", a-t-il déploré.
"Ce qu'a dit le président de la République, l'autre jour, n'est pas pardonnable, il n'a pas le droit de lâcher les forces de l'ordre", a-t-il ajouté, en soulignant que "ça n'est pas la première fois", rappelant le précédent du Festival d'Angoulême en janvier 2020 où le président avait posé au côté du dessinateur Jul en tenant un t-shirt qui symbolisait les violences policières.
"Quand le chef de l'État ne soutient pas ceux qui défendent l'État, qui défendent la République, alors ça ne peut plus fonctionner", a déploré M. Bertrand.
"On a un président un peu miroir qui renvoie à chacun ce qu'il a envie d'entendre, un président de la République ne peut pas changer de conviction en fonction de ses interlocuteurs", a-t-il critiqué.
"Ca suffit ces remises en cause de l'autorité dans notre pays!", a-t-il conclu.
Les deux principaux syndicats de gardiens de la paix, Alliance et Unité SGP, ont appelé samedi à cesser les contrôles d'identité après d'autres propos vendredi d'Emmanuel Macron, toujours sur Brut, dénonçant des contrôles au faciès et les discriminations.