LONDRES: L’Arabie saoudite et les autres États du Golfe doivent jouer un rôle-clé dans toute discussion entre les États-Unis et l’Iran en vue de relancer l’accord visant à freiner le programme nucléaire de Téhéran, a déclaré samedi le ministre des Affaires étrangères du Royaume.
Joe Biden a indiqué que, lorsqu'il prendra ses fonctions en tant que président des États-Unis le mois prochain, il reviendra au Plan d'action global conjoint (PAGC) de 2015, dont Donald Trump s'est retiré en 2018.
« Ce que nous attendons principalement, c'est que nous soyons amplement consultés, que nos amis régionaux et nous-mêmes nous soyons entièrement concertés à propos des négociations avec l'Iran », a affirmé le prince Faisal ben Farhan, lors de la conférence de Manama, sur la sécurité. « La seule façon de parvenir à un accord durable est de mener une telle consultation ».
« Je crois que nous avons vu, à la suite des séquelles du PAGC, que le fait de ne pas consulter les pays de la région entraîne certainement une accumulation de méfiance et de négligence à l’égard des questions réelles d’inquiétude et leur impact véritable sur la sécurité régionale ».
Le prince Faisal a révélé que tout nouvel accord devrait être une amélioration du PAGC « Je ne connais pas un PAGC relancé, bien que l'on puisse se tourner vers un tout nouveau PAGC; quelque chose bien au-delà du premier», avoue-il.
« Car relancer le PAGC dans sa première version ne nous amènera à l’évidence qu'au point de départ; un accord déficient qui ne résout pas tous les problèmes ».
Plus tôt, le prince Faisal avait fait allusion à une résolution imminente du différend diplomatique avec le Qatar. L'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Égypte et Bahreïn ont rompu leurs liens avec Doha en juin 2017 en raison de sa proximité avec l'Iran et du financement du terrorisme islamiste.
Une percée verra le jour « bientôt », a assuré le ministre. « Nous sommes en pleine coordination avec nos partenaires dans ce processus et les perspectives que nous voyons sont très positives vers un accord final », a-t-il signalé.
L'analyste politique Hamdan Al-Shehri a déclaré à Arab News que l'Iran avait profité du Qatar et qu'il continuerait de le faire à moins que Doha ne parvienne à un accord avec le Quatuor antiterroriste (l'Arabie saoudite, les EAU, l'Égypte et Bahreïn).
« En premier lieu, le Qatar doit rejoindre à nouveau le groupe afin de jouer son rôle dans la sauvegarde de la région », a expliqué Al-Shehri. « La position vulnérable du Qatar en raison de son implication avec l’Iran ne peut être expliquée que par la peur ou par une démonstration de franchise audacieuse, les deux ayant un prix à payer.
L'Arabie saoudite n'est pas du tout responsable des tensions avec l'Iran, a affirmé Al-Shehri.
« Nous n’avons ni missiles balistiques, ni mercenaires dans toute la région, ni un programme d’armes nucléaires. Le problème vient comme toujours de l’autre partie, impliquée jusqu’au cou ».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com