Afrique du Sud : des dépenses considérables aux domiciles de ministres font polémique

Le principal parti d'opposition sud-africain, l'Alliance démocratique (DA), candidat au poste de dirigeant fédéral, John Steenhuisen, s'adresse aux délégués lors du congrès fédéral du parti à Midrand, Johannesburg, le 2 avril 2023. (Photo, AFP)
Le principal parti d'opposition sud-africain, l'Alliance démocratique (DA), candidat au poste de dirigeant fédéral, John Steenhuisen, s'adresse aux délégués lors du congrès fédéral du parti à Midrand, Johannesburg, le 2 avril 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 21 mai 2023

Afrique du Sud : des dépenses considérables aux domiciles de ministres font polémique

  • Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), a annoncé qu'il déposait une plainte auprès de l'organisme de surveillance anticorruption du pays, lui demandant d'enquêter sur ce qui semble être «une corruption manifeste»
  • Cette annonce de plainte intervient après que le gouvernement a révélé qu'entre 2019 et 2022, il avait dépensé environ 93 millions de rands (4,4 millions d'euros) pour entretenir 97 propriétés occupées par des fonctionnaires, y compris des ministres

JOHANNESBURG: Des dépenses pour des travaux aux domiciles de ministres font l'objet d'une vive polémique dimanche en Afrique du Sud, après des révélations concernant des frais, jugés par certains excessifs, pour des rideaux, l'extermination de cafards ou la rénovation de cuisines.

Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), a annoncé qu'il déposait une plainte auprès de l'organisme de surveillance anticorruption du pays, lui demandant d'enquêter sur ce qui semble être "une corruption manifeste et une inflation sensible" dans l'entretien des demeures ministérielles.

"Notre pays ne peut tout simplement pas se permettre de continuer à payer le style de vie luxueux de ministres qui vivent comme des rock stars, alors que les coupures de courant, le chômage et la pauvreté atteignent des niveaux critiques", a déclaré Leon Schreiber, chargé du dossier de la fonction publique au sein de la DA.

Cette annonce de plainte intervient après que le gouvernement a révélé qu'entre 2019 et 2022, il avait dépensé environ 93 millions de rands (4,4 millions d'euros) pour entretenir 97 propriétés occupées par des fonctionnaires, y compris des ministres, au Cap et à Pretoria.

La remise à neuf d'une cuisine du Cap a, par exemple, coûté au contribuable 1,4 million de rands, tandis que le remplacement d'une tringle à rideaux et l'élimination de cafards, à deux adresses distinctes de Pretoria, ont été facturés respectivement 54 000 rands (2 500 euros) et 240 000 rands (11 000 euros).

Des sommes importantes ont aussi été consacrées à l'installation, la réparation ou la recharge de générateurs électriques permettant de maintenir la lumière allumée au domicile des ministres, dans une période de crise énergétique qui plonge une grande partie du pays dans l'obscurité jusqu'à 12 heures par jour.

Ces révélations pourraient être mal reçues par l'opinion publique et aggraver les difficultés du président Cyril Ramaphosa, élu sur des promesses d'éradication de la corruption au sommet de l'Etat après le mandat entaché par des scandales politico-financiers de son prédécesseur Jacob Zuma.

Venues en réponse à une question parlementaire posée par la DA, elles ont poussé le ministre des Travaux publics et des Infrastructures, Sihle Zikalala, à ordonner une enquête, déclarant que certains coûts n'étaient "pas justifiables" et qu'il s'agissait d'un "méfait".

Le ministre s'est toutefois efforcé de dédouaner ses collègues, en pointant du doigt les "prestataires de services" qui, selon lui, semblent utiliser le gouvernement comme une "vache à lait".

"En tant que gouvernement, nous ne sommes pas prêts à défendre l'indéfendable, mais nous exercerons notre droit de regard pour faire le ménage sur cette question, qui discrédite injustement les responsables publiques", a déclaré M. Zikalala samedi dans un communiqué.


Ukraine: Zelensky reçoit l'émissaire américain après une nouvelle saillie de Trump

 Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l'aide américaine pour résister à l'invasion russe. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l'aide américaine pour résister à l'invasion russe. (AFP)
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  • Après avoir traité M. Zelensky de "dictateur", M. Trump a poursuivi sa rhétorique en faveur de Moscou en affirmant mercredi soir que, dans ce conflit, les Russes avaient "pris beaucoup de territoires" et avaient donc "les cartes en main"
  • Le Kremlin, ne cachant pas sa satisfaction, a annoncé jeudi avoir décidé avec Washington d'une reprise du dialogue "sur tous les paramètres", se disant "complètement d'accord" avec la position américaine sur l'Ukraine

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit recevoir jeudi l'envoyé spécial des Etats-Unis après avoir essuyé de très vives critiques de Donald Trump, faisant craindre une rupture entre Washington et Kiev qui dépend crucialement de l'aide américaine pour résister à l'invasion russe.

Après avoir traité M. Zelensky de "dictateur", M. Trump a poursuivi sa rhétorique en faveur de Moscou en affirmant mercredi soir que, dans ce conflit, les Russes avaient "pris beaucoup de territoires" et avaient donc "les cartes en main".

Le Kremlin, ne cachant pas sa satisfaction, a annoncé jeudi avoir décidé avec Washington d'une reprise du dialogue "sur tous les paramètres", se disant "complètement d'accord" avec la position américaine sur l'Ukraine.

Dans ce contexte hostile, M. Zelensky, affaibli par ce brusque et violent rapprochement entre M. Trump et son homologue russe Vladimir Poutine, a dit espérer néanmoins un travail "constructif" lors d'une rencontre prévue jeudi à Kiev avec l'émissaire de M. Trump, Keith Kellogg.

"Notre avenir n'est pas avec Poutine, mais avec la paix. Et c'est un choix pour tout le monde – et pour les plus puissants – d'être avec Poutine, ou d'être avec la paix", a-t-il plaidé à la veille de la rencontre.

A son arrivée à Kiev mercredi, Keith Kellogg, adoptant un ton plus conciliant, avait assuré comprendre le besoin de "garanties de sécurité" de l'Ukraine.

A quelques jours du troisième anniversaire du début de l'invasion russe du 24 février 2022, M. Zelensky a rappelé que l'Ukraine voulait la fin de cette guerre "depuis ses premières secondes" alors que M. Trump l'a accusée d'avoir lancé le conflit.

Soutien de dirigeants européens 

MM. Trump et Zelensky ont échangé ces attaques personnelles inédites après les discussions russo-américaines mardi en Arabie saoudite, les premières au niveau des chefs des diplomaties depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

Donald Trump a ensuite, entre autres, cité de faux chiffres sur la popularité de Volodymyr Zelensky ou l'a encore appelé à convoquer des élections alors que la guerre est toujours en cours, que des millions d'Ukrainiens ont fui à l'étranger et 20% du territoire est sous occupation russe.

"Dictateur sans élections, Zelensky devrait se dépêcher ou il ne va pas lui rester de pays", a déclaré mercredi Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.

Avant cette dernière accusation, M. Zelensky avait lui reproché à son homologue américain de vivre dans "un espace de désinformation" russe et d'aider Vladimir Poutine à "sortir d'années d'isolement".

Face à la violence des accusations de Donald Trump, le dirigeant ukrainien a reçu le soutien de plusieurs dirigeants européens, notamment du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre britannique Keir Starmer.

"L'Ukraine est une démocratie, la Russie de Poutine non", a réagi jeudi un porte-parole de l'Union européenne, Stefan de Keersmaecker, ajoutant que M. Zelensky avait été "légitimement élu lors d'élections libres, justes et démocratiques".

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a lui annoncé qu'il se rendrait à Kiev lundi, jour anniversaire de l'invasion russe, pour "réaffirmer le soutien de l'Espagne à la démocratie ukrainienne".

"Peu de choses concrètes" 

Si les propos du président américain ont choqué en Ukraine, le Kremlin, sans les commenter directement, s'est réjoui jeudi de cette convergence avec la nouvelle administration américaine.

"La décision a été prise de procéder à la reprise du dialogue russo-américain sur tous les paramètres", a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, ajoutant que Moscou était "complètement d'accord" avec l'approche de Washington concernant le règlement de la guerre en Ukraine.

M. Peskov a toutefois indiqué que, pour l'heure, "peu de choses concrètes" étaient en place, du fait notamment de "désaccords entre Washington et Kiev", tout en précisant que Washington était toujours la "principale locomotive" qui fournit "la plus grande contribution financière pour alimenter" le conflit en Ukraine.

Jeudi, Vladimir Poutine s'était quant à lui félicité de la reprise du dialogue russo-américain. Il a indiqué qu'il rencontrerait "avec plaisir Donald", en appelant le président américain par son prénom.

Donald Trump a de nouveau assuré que les Etats-Unis étaient en train de "négocier avec succès une fin de la guerre avec la Russie". "Une chose que - tout le monde l'admet - seuls +TRUMP+ et l'administration Trump peuvent faire", selon lui.

A contrario, l'Europe "a échoué à apporter la paix", a-t-il dénoncé.

Face à la perspective d'un éventuel cessez-le-feu, Paris et Londres sont en train de préparer la création d'une force européenne destinée le garantir et assurer la sécurité de l'Ukraine, et qui serait composée de "moins de 30.000 militaires", rapportent jeudi les médias britanniques.


Starmer apporte son "soutien" à Zelensky, "démocratiquement élu"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) serre la main du Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une conférence de presse commune à l'issue de leur rencontre à Kiev, le 16 janvier 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à droite) serre la main du Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une conférence de presse commune à l'issue de leur rencontre à Kiev, le 16 janvier 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Le Premier ministre britannique Keir Starmer a exprimé mercredi soir son "soutien" au président ukrainien "démocratiquement élu" Volodymyr Zelensky après une sortie du président américain Donald Trump le qualifiant de "dictateur"
  • Le dirigeant travailliste doit se rendre la semaine prochaine à Washington afin de s'entretenir avec Donald Trump

LONDRES: Le Premier ministre britannique Keir Starmer a exprimé mercredi soir son "soutien" au président ukrainien "démocratiquement élu" Volodymyr Zelensky après une sortie du président américain Donald Trump le qualifiant de "dictateur".

Le dirigeant travailliste doit se rendre la semaine prochaine à Washington afin de s'entretenir avec Donald Trump.

Il entend jouer un rôle de facilitateur entre les Américains et les Européens sur l'Ukraine, en pleines tensions qui laissent craindre une rupture américano-ukrainienne.

Sans directement mentionner la dernière sortie du président américain qui a qualifié son homologue ukrainien de "dictateur sans élections", M. Starmer a exprimé mercredi "son soutien" à Volodymyr Zelensky, un "dirigeant démocratiquement élu de l'Ukraine".

Il "a déclaré qu'il était parfaitement raisonnable de suspendre les élections en temps de guerre, comme l'a fait le Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale", a indiqué un porte-parole de Downing Street dans un communiqué, précisant que les deux hommes s'étaient entretenus par téléphone.

Si le mandat du président ukrainien aurait dû expirer en mai 2024, l'Ukraine n'a pas organisé de scrutin du fait de la guerre et de la loi martiale, alors que des millions d'Ukrainiens ont fui à l'étranger et que 20% du territoire est sous occupation russe.

M. Starmer a par ailleurs "réitéré son soutien aux efforts déployés par les États-Unis pour parvenir à une paix durable en Ukraine qui dissuade la Russie de toute nouvelle agression", a encore indiqué le communiqué.


Macron attendu à la Maison Blanche dès "lundi peut-être", dit Trump

Le président américain Donald Trump s'entretient avec un journaliste, aux côtés du directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung (à droite), à bord d'Air Force One, en route de Miami (Floride) vers la Maison Blanche à Washington (DC), le 19 février 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'entretient avec un journaliste, aux côtés du directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung (à droite), à bord d'Air Force One, en route de Miami (Floride) vers la Maison Blanche à Washington (DC), le 19 février 2025. (AFP)
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  • Le président américain Donald Trump a confirmé mercredi soir la venue à Washington dès "lundi peut-être", de son homologue français Emmanuel Macron, sur fond de dissensions quant au règlement du conflit en Ukraine
  • Interrogé dans l'avion présidentiel sur le calendrier de sa rencontre avec M. Macron, Donald Trump a répondu "très bientôt, lundi peut-être"

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a confirmé mercredi soir la venue à Washington dès "lundi peut-être", de son homologue français Emmanuel Macron, sur fond de dissensions quant au règlement du conflit en Ukraine, déclenché par l'invasion russe.

Interrogé dans l'avion présidentiel sur le calendrier de sa rencontre avec M. Macron, Donald Trump a répondu "très bientôt, lundi peut-être".

Un peu plus tôt, un responsable américain avait fait savoir que le chef de l'Etat français était attendu à la Maison Blanche "en début de semaine prochaine".

Emmanuel Macron avait rencontré Donald Trump à Paris début décembre, avant son investiture, lors d'une réunion tripartite au palais de l'Elysée, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

La guerre en Ukraine devrait de nouveau être au menu des discussions à Washington, au moment où l'administration Trump a lancé de premiers pourparlers directs avec la Russie.

Mardi, les chefs de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, et américaine, Marco Rubio, ont mené des discussions bilatérales en Arabie saoudite et ont notamment convenu de négocier sur l'Ukraine, sans convier Kiev ni les Européens, qui craignent un accord dans leur dos et contre leurs intérêts.

Le président Emmanuel Macron a affirmé mercredi que la position de la France et de ses partenaires sur l'Ukraine et la sécurité européenne est "claire et unie", après avoir poursuivi ses consultations avec des pays européens et non-européens.