Soudan: les deux généraux promettent une trêve lundi soir, les combats continuent

Des jeunes jouent en plein air près d'une route bloquée dans le sud de Khartoum, le 21 mai 2023, alors que les combats se poursuivent entre deux généraux rivaux. (Photo, AFP)
Des jeunes jouent en plein air près d'une route bloquée dans le sud de Khartoum, le 21 mai 2023, alors que les combats se poursuivent entre deux généraux rivaux. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 22 mai 2023

Soudan: les deux généraux promettent une trêve lundi soir, les combats continuent

  • Les médiateurs américains et saoudiens ont annoncé avoir obtenu des deux camps, après deux semaines de négociations en Arabie saoudite, une trêve d'une semaine à compter de lundi «à 21H45 heure de Khartoum» (19H45 GMT)
  • Mais en plus de cinq semaines de guerre, une dizaine de trêves ont déjà été annoncées puis aussitôt violées

KHARTOUM: Un cessez-le-feu d'une semaine est censé entrer en vigueur lundi soir entre l'armée et les paramilitaires qui se disputent le pouvoir au Soudan et poursuivent, pour le moment, leurs violents affrontements.

Les médiateurs américains et saoudiens ont annoncé dimanche avoir obtenu, après deux semaines de négociations en Arabie saoudite, une trêve d'une semaine à compter de lundi à 19H45 GMT.

Les deux camps ont annoncé par communiqué vouloir respecter cette trêve, que l'ONU, l'Union africaine et le bloc de l'Afrique de l'Est, l'Igad, ont saluée. Mais en plus de cinq semaines de guerre, une dizaine de cessez-le-feu ont été promis et aussitôt violés.

"On ne leur fait pas confiance: à chaque fois, ils annoncent une trêve et reprennent leurs combats aussitôt", témoigne Adam Issa, un commerçant du Darfour, la région de l'ouest du pays la plus meurtrie par les combats avec Khartoum.

"Le plus important, ce n'est pas d'annoncer une trêve mais de la respecter et de garantir des couloirs sécurisés pour la nourriture et l'aide", renchérit un autre habitant de Khartoum.

Depuis le 15 avril, la guerre entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo, a fait un millier de morts dans ce pays d'Afrique de l'Est, l'un des plus pauvres du monde, et plus d'un million de déplacés et de réfugiés.

Enfin voir un médecin 

Les infrastructures ont été très endommagées: la quasi-totalité des hôpitaux de Khartoum et du Darfour ne fonctionnent plus et la plupart des cinq millions d'habitants de la capitale, terrés chez eux pour ceux qui n'ont pas pu fuir, n'ont plus ni eau ni électricité.

Dans un pays aux banques fermées et aux convois d'approvisionnement interrompus par les raids aériens, les tirs d'artillerie et les combats l'arme lourde entre les immeubles des quartiers résidentiels, les vivres se font de plus en plus rares et la plupart des usines agro-alimentaires ont été détruites ou pillées.

Les humanitaires réclament des couloirs sécurisés pour acheminer médicaments, nourriture et carburant, afin de relancer des services déliquescents depuis des décennies.

Dimanche de nouveau, le patron de l'action humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, a plaidé pour "la livraison sécurisée d'aide humanitaire" alors que plus de 25 des 45 millions de Soudanais ont besoin d'aide.

Et si la guerre se poursuit, avertit l'ONU, un million de Soudanais supplémentaires pourraient se réfugier dans les pays voisins, qui redoutent une contagion.

Cette fois, assurent Ryad et Washington, il y aura "un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu" regroupant des représentants des deux camps ainsi que des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite.

Hussein Mohammed, qui vit à Khartoum, veut y croire: "cette fois-ci, on espère que les médiateurs surveilleront les belligérants" et qu'ils seront forcés de faire taire leurs armes. "Cela me permettra d'emmener ma mère chez le médecin: elle doit le voir chaque semaine mais nous n'avons pas pu y aller depuis le 13 avril", raconte-t-il à l'AFP.

Sawsan Mohammed, elle, espère pouvoir revoir ses parents. "Ils vivent dans le nord de la capitale et moi dans le sud, je ne les ai pas vus depuis le 5 avril", affirme-t-elle à l'AFP.

Premier réalisateur soudanais à Cannes 

Au Vatican, le pape François a appelé "la communauté internationale à ne ménager aucun effort (...) pour alléger les souffrances de la population".

Le Soudan s'est aussi invité au festival de Cannes: premier réalisateur soudanais à avoir un film en sélection, Mohamed Kordofani s'est dit "honoré, fier, heureux (...) mais aussi coupable" car "pendant que je suis sur le tapis rouge, des gens tentent de fuir les bombes".

Les deux généraux rivaux avaient évincé ensemble les civils du pouvoir au Soudan par un putsch en octobre 2021. Mais le 15 avril, ils sont entrés en guerre, et vendredi, le général Burhane a remplacé le général Daglo au poste de numéro deux du pouvoir militaire par Malik Agar, un ancien rebelle qui avait signé en 2020 l'accord de paix avec Khartoum. Il a également nommé trois de ses fidèles au sommet de l'armée.

M. Agar a déclaré samedi vouloir "arrêter la guerre et s'asseoir à la table des négociations". Mais pour lui, ces négociations passent par l'intégration des FSR dans l'armée régulière, pomme de discorde entre les deux généraux qui a déclenché le conflit.

Depuis le début de la guerre, les deux généraux s'invectivent par médias interposés mais ne se sont pas exprimés depuis cette annonce.

L'émissaire de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, doit s'adresser lundi au Conseil de sécurité.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.