L'Américaine Amy Pope devient la première femme à prendre la tête de l'agence des migrations de l'ONU

La directrice générale adjointe de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'Américaine Amy Pope, lors d'un entretien avec l'AFP à Genève, le 13 mars 2023. (Photo, AFP)
La directrice générale adjointe de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'Américaine Amy Pope, lors d'un entretien avec l'AFP à Genève, le 13 mars 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 15 mai 2023

L'Américaine Amy Pope devient la première femme à prendre la tête de l'agence des migrations de l'ONU

  • Mme Pope, la directrice adjointe de l'OIM, a bénéficié du soutien sans faille et très actif de l'administration du président Joe Biden.
  • Mme Pope, une avocate qui a fait l'essentiel de sa carrière sur les questions concernant les migrations, y compris au sein du gouvernement du président américain Barack Obama, n'a commencé à travailler à l'OIM qu'il y a un an et demi

GENÈVE: L'Américaine Amy Pope est devenue à 49 ans la première femme à prendre la tête de l'Organisation internationale pour les migrations, qu'elle a promis de moderniser pour mieux relever les défis lancés par le changement climatiques.

Mme Pope, la directrice adjointe de l'OIM, a bénéficié du soutien sans faille et très actif de l'administration du président Joe Biden.

Elle était en lice contre l'actuel directeur général, le Portugais Antonio Vitorino, qui briguait un second mandat à la tête de l'organisation qu'il dirige depuis 2018. Il a finalement retiré sa candidature après un premier tour de vote a bulletin secret donnant un large avantage à sa rivale.

Mme Pope prendra ses fonctions le 1er octobre, a précisé l'OIM dans le communiqué annonçant sa victoire.

Elle a été élue après une longue campagne acrimonieuse ayant créé des tensions entre Américains et Européens.

La candidature inhabituelle d'un numéro deux contre le responsable d'une agence a aussi suscité des frictions au sein de l'organisation qu'il faudra apaiser.

Le poste n'a fait que gagner en importance ces dernières années, la question des migrants s'étant invitée au coeur des débats politiques dans de nombreux pays.

L'OIM est le principal acteur international en matière de migrations et est dotée d'un budget croissant, à l'heure où le monde compte plus de 280 millions de migrants.

Moderniser

Dans un entretien avec l'AFP en mars, Mme Pope avait estimé que les enjeux étaient trop importants pour simplement s'en tenir au statu quo.

"Nous sommes encore en quelque sorte coincés dans les anciennes façons de voir la migration", avait dénoncé Mme Pope, insistant en particulier sur l'impact du changement climatique sur les migrations, qu'elle a qualifiées d'"un des défis les plus importants pour notre génération" et qui demande la plus grande attention.

Mme Pope, une avocate qui a fait l'essentiel de sa carrière sur les questions concernant les migrations, y compris au sein du gouvernement du président américain Barack Obama, n'a commencé à travailler à l'OIM qu'il y a un an et demi.

Elle défend aussi une politique de communication plus réactive.

"Il y a le sentiment au sein de l'organisation que nous devons avoir peur du récit de la migration", confiait-elle à l'AFP, alors que face au sentiment antimigrants largement répandu il faut justement se saisir du narratif.

"Il existe des preuves irréfutables de la valeur de la migration pour les économies, pour la reconstruction des villes, pour le renforcement de l'innovation et de l'esprit d'entreprise", avait insisté Mme Pope.

Poste américain

Quand Amy Pope a annoncé sa candidature en octobre, "cela a été un peu un choc", reconnaît auprès de l'AFP un diplomate européen à Genève, sous couvert d'anonymat. "Cela n'a pas été considéré comme une décision amicale", a-t-il souligné, déplorant une bataille qui a donné "un mauvais signal" à un moment où les Etats-Unis et les Européens "doivent montrer un front uni" sur la scène mondiale.

Si un second mandat est l'usage, les Etat-Unis tiennent à faire respecter la "tradition de longue date d'avoir leur candidat au poste de directeur général", a fait remarquer Megan Bradley, professeure à l'Université McGill de Montréal et spécialiste de l'OIM, dans un entretien avec l'AFP.

Pour elle l'importance croissante de l'OIM "rend d'autant plus important pour les Etats-Unis d'essayer de réaffirmer leur emprise traditionnelle à la tête de l'organisation".

Quand M. Vitorino a pris les rênes de l'OIM en 2018, il est devenu le deuxième non-Américain seulement à la diriger en plus de sept décennies.

Antonio Vitorino a fait du bon travail, selon les observateurs, à la tête de cette organisation en pleine expansion, qui compte aujourd'hui près de 19 000 employés et a vu son budget presque doubler depuis 2018 pour atteindre près de trois milliards de dollars l'an dernier.

Mais, finalement, les Etats-Unis ont réussi à faire élire leur candidate. "C'est la bonne personne pour le poste", avait assené la semaine dernière le président Joe Biden, couronnant une campagne de soutien extrêmement active de toute la diplomatie américaine.


Amnesty International demande à la Hongrie d'arrêter M. Netanyahou

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le Premier ministre israélien doit se rendre cette semaine dans un pays membre de la Cour pénale internationale
  • Cette visite " ne doit pas devenir un indicateur de l'avenir des droits humains en Europe "

LONDRES : Amnesty International a demandé à la Hongrie d'arrêter le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, à la suite d'informations selon lesquelles il se rendra dans cet État membre de l'UE mercredi à l'invitation de son homologue hongrois Viktor Orban.

M. Netanyahou fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré en novembre par la Cour pénale internationale en raison de la conduite d'Israël à Gaza.

M. Orban, proche allié de M. Netanyahu, a déclaré qu'il n'exécuterait pas le mandat. En tant qu'État membre, la Hongrie est tenue d'exécuter tout mandat d'arrêt délivré par la CPI.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.