KHARTOUM: Des chrétiens soudanais ont été blessés dimanche par des tirs sur une église en banlieue de Khartoum, ont annoncé les camps des deux généraux qui se disputent le pouvoir, se renvoyant la responsabilité de cette attaque.
"Dans le droit fil de ses violations de toutes les lois et coutumes internationales, la milice rebelle de soutien rapide a tiré sur les fidèles chrétiens dans l'église (du quartier de) Massalama à Omdourman", a annoncé dans un communiqué l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, en référence aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
"Les FSR déplorent les tirs provenant d'un groupe terroriste extrémiste lié aux forces putschistes dans l'église Mar Girgis du quartier Al-Massalama à Oumdourman, qui a fait des blessés graves parmi les fidèles", indiquent les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo dans un communiqué.
Ils dénoncent "les campagnes de calomnies visant nos forces, qui comportent un nombre significatif de chrétiens".
Les émissaires des deux généraux rivaux discutent actuellement à Djeddah, en Arabie saoudite, l'application de la "déclaration pour la protection des civils au Soudan" qu'ils y ont signée jeudi soir.
Ce document négocié sous médiation saoudo-américaine prévoit la création de "passages sécurisés" pour permettre aux civils de quitter les zones d'affrontements ainsi que la facilitation de l'acheminement de l'aide humanitaire.
Il ne mentionne en revanche pas de trêve, mais seulement de futures tractations pour un cessez-le-feu temporaire, et encore ultérieurement des "discussions élargies pour un arrêt permanent des hostilités" qui ont fait en quatre semaines quelque 750 morts, plus de 5.500 blessés, ainsi que plus de 900.000 déplacés et réfugiés.
Les autorités estiment à 3% la proportion de chrétiens dans la population, mais les Églises chrétiennes du Soudan revendiquent un pourcentage plus élevé.
Cette minorité compte des coptes, des catholiques, des anglicans et d'autres confessions, dont de nombreuses ont été poussées à la clandestinité sous la dictature militaro-islamiste du général Omar el-Béchir (1989-2019).