Maroc : le site d'Igiliz enfin accessible aux férus d’histoire

Site archéologique d’Igiliz, Maroc. (Photo, Société de Développement Régional du Tourisme Souss Massa)
Site archéologique d’Igiliz, Maroc. (Photo, Société de Développement Régional du Tourisme Souss Massa)
Short Url
Publié le Jeudi 11 mai 2023

Maroc : le site d'Igiliz enfin accessible aux férus d’histoire

  • Igiliz est aujourd’hui sortie de sous terre, un exploit que l’on doit à deux archéologues: le Pr. Abdallah Fili et le Pr. Jean-Pierre Van Staëvel
  • Aujourd’hui, les curieux désireux de fouler le même sol qu’Ibn Toumart peuvent le faire sans grande difficulté

CASABLANCA : Il y a près de neuf cents ans, un homme quittait son village pour s’instruire et élargir ses horizons. Plusieurs siècles plus tard, historiens et archéologues cherchent autour de ce village des reliques d’un âge d’or, pierres enfouies sous terre qui recèlent les secrets de ce personnage au destin exceptionnel. Visionnaire, réformateur, théologien, et juriste, Ibn Toumart fut le fondateur de l’État Almohad. Cet empire, le plus puissant qu’a connu l’Occident musulman durant l’époque médiévale, est né à Igiliz, à 1 350 mètres d’altitude, dans les montagnes de l’Anti-Atlas marocain. Aujourd'hui, le site d'Igiliz est enfin accessible aux férus d’histoire. 

img 1
Les vestiges archéologiques sont répartis sur les parties hautes de la montagne, plus précisément sur le Jebel central et le Jebel oriental. (Photo fournie) 

Igiliz retrouvé 

Igiliz est aujourd’hui sortie de sous terre. Un exploit que l’on doit à deux archéologues: le Pr. Abdallah Fili et le Pr. Jean-Pierre Van Staëvel. Contacté par Arab News en français, M. Fili confie que «la découverte d’Igiliz fut une aventure à elle seule». Enseignant-chercheur en histoire et archéologie médiévales au Maroc et directeur des projets archéologiques d'Igiliz, M. Fili menaient des recherches archéologiques avec son ancien camarade de classe M. Van Staëvel autour de la ville historique de Taroudant, lorsqu'ils se sont lancé le défi de trouver le site d'Igiliz avec une certaine facétie. «Ainsi, nous avons pris un jour de repos pour nous aventurer à sa recherche. Après avoir pris connaissance du trajet éventuel qui nous emmène vers le territoire de la tribu d’Ibn Toumart – Hargha des sources arabes et Arghen en langage local amazigh –, nous avons mis presque cinq heures pour arriver enfin au pied du site en début d’après-midi. Durant ces cinq heures, les habitants nous ont pourtant assuré que le trajet se faisait en quarante-cinq minutes. Vu l’état de la piste qui y mène, nous avons jugé plus sage de rebrousser chemin et de revenir l’année suivante avec des moyens logistiques plus adaptés. C’est ce que nous avons fait en 2005», poursuit-il. Mais un obstacle bien plus important que le chemin accidenté attendait ces passionnés d’histoire. «Nous pensions que l’accès au site serait aisé avec ma pratique de la langue amazigh, mais c’était sans compter sur le refus de la communauté du village de nous y autoriser par peur des chasseurs de trésors. Les pourparlers ont duré deux heures interminables, mais ont mené à l’implication totale des habitants du village dans la coconstruction du projet», conclut-il. 

img 1
Les vestiges archéologiques sont répartis sur les parties hautes de la montagne. (Photo fournie)

M. Fili précise que la localisation de ce site est en soi une très grande découverte. «Il était considéré, au mieux, perdu et probablement inexistant. Les premières localisations du début du XXe siècle le placent dans le Haut Atlas, pas loin du site de Tinmel, l’autre site fondateur de l’empire Almohade.» Ainsi, le projet archéologique d’Igiliz a permis de comprendre les fondements socio-économiques de la création du mouvement Almohade et comment une expérience politique – et dans ce cas un empire – peut naître dans un milieu rural et montagnard du Maroc médiéval. «De même, la culture matérielle de ces société de dévots et de guerriers nous intéressait: les maisons, les mosquées, les bâtiments communautaires, l’alimentation et les céramiques… Nous avons ainsi découvert un ensemble de grottes, uniques en leur genre, réservées aux retraites spirituelles des dévots, et des bâtiments communautaires pour les réunions de la tribu ainsi que des cuisines collectives pour une bonne cohésion de la communauté Almohade. Un lieu de pouvoir (qasba) a été également créé de toute pièce avec l’installation d’Ibn Toumart sur la montagne d’Igiliz, symbolisant l’irruption spectaculaire d’un pouvoir fort sur place.»

img 1
Un lieu de pouvoir «Qasbah» a été également créer de toute pièce avec l’installation d’Ibn Toumart sur la montagne d’Igiliz, symbolisant l’irruption spectaculaire d’un pouvoir fort sur place. (Photo fournie)

Nouvelle interprétation de l’histoire médiévale du Maroc

Le programme effectif des fouilles a débuté en 2008. Les difficultés rencontrées étaient nombreuses et à leur tête les problèmes logistiques inhérents à une zone marginale et montagnarde. D’autres difficultés, scientifiques cette fois-ci, étaient liées à l’absence de références crédibles sur la région du Souss. «Nous n’avons en effet aucune connaissance de la culture matérielle de la région à l’époque médiévale et notamment des céramiques capables de dater les niveaux archéologiques. Progressivement, ces difficultés se sont dissipées grâce à l’engagement des meilleurs spécialistes en archéologie islamique et le soutien inconditionnel des institutions porteuses du projet au Maroc et en France», soutient M. Fili. 

img 1
La mosquée principale sur l’acropole d’Igiliz : un édifice au plan singulier. (Photo, C. Capel)

La découverte du site d’Igiliz a permis de rétablir la vérité quant au berceau de l’empire Almohade. Contrairement à ce que les sources mettent en relief, le mouvement Almohade est un mouvement religieux fondé sur la dévotion et non pas sur le massacre des populations pour imposer son idéologie religieuse. 

Les prochaines recherches planifiées par les deux archéologues concernent les environs du site. «Nous souhaitons comprendre les liens entre ce site majeur et son environnement pour saisir son impact sur ce dernier. De même, nous nous interrogeons sur la place du site avant le mouvement Almohade afin de donner sens à l’idée du Ribât Hargha rapportée par les sources littéraires, et de ce fait appréhender davantage l’influence religieuse d’une telle institution dans le processus d’islamisation des montagnes du Souss au début de l’époque médiévale», déclare M. Fili.

La mise en tourisme d’Igiliz 

Aujourd’hui, les curieux désireux de fouler le même sol qu’Ibn toumart peuvent le faire sans grande difficulté. Grâce à l’engagement de l’équipe archéologique, du ministère marocain de la Culture et de la région Souss Massa, la mise en tourisme du site d’Igiliz est bien avancée. En effet, la mise en place d’un circuit de visite et l’installation d’équipements d’accueil pour les touristes ont été effectuées par la Société de développement régional du tourisme Souss Massa (SDR). La route est désormais en grande partie goudronnée et les touristes peuvent arriver en voiture jusqu’au pied du site. «La SDR est entrée en ligne dans ce projet une fois que les fouilles archéologiques ont atteint un niveau assez avancé et que leurs résultats ont été sécurisés», souligne M. Azenfar, directeur général de la SDR. «C’est dans ce sens que la SDR et la région d’Agadir - Souss Massa sont entrées en contact avec les principaux acteurs sur place (…) pour essayer d’apporter des aménagements très légers qui facilitent la valorisation du site sans pour autant influencer négativement la principale curiosité sur place», ajoute-il. «Nous avons aménagé avec la pierre locale, en utilisant les mêmes produits locaux et les mêmes couleurs. D’ailleurs ce n’est pas visible, il n'y a pas de pollution visuelle, le tout est bien intégré dans le paysage», précise M. Azenfar. 

img 1
Les participants de Connect Institute découvrent l’histoire d’Igiliz sur site, grâce aux explications d’un chercheur en archéologie, membre de l’équipe du Pr. Fili. (Photo, Connect Institute) 

La SDR a mené les travaux d’aménagement d’un parking, de sanitaires et de haltes pour rendre la visite d’Igiliz plus agréable. Elle a également veillé à la mise en place de dispositifs d’interprétation tout au long du circuit touristique d’Igiliz, dont le contenu a été entièrement élaboré par les deux archéologues cités plus haut. «C’est un chemin sur pente qui n’est pas à la portée de tous; nous avons donc prévu des haltes pour que les visiteurs puissent se reposer s’ils le souhaitent. Consciente du potentiel touristique de ce site archéologique, la SDR souhaite également accompagner la population locale dans l’optique de développer des activités annexes: visites guidées dans la région, restauration, hébergement chez l’habitant, etc. 

Connaître son pays, c’est l’aimer 

Autre prérogative de la SDR dans le cadre de ce projet, la promotion touristique nationale et internationale pour faire connaître ce site historique. Une mission portée par un autre passionné de l’histoire du Maroc: Taha Balafrej. Dans son livre Héritages, le fondateur de Connect Institute a écrit ce qui suit au sujet d’Iguiliz: «Ibn Toumart, le fondateur de la dynastie almohade est natif d’Iguiliz, une localité quasiment disparue, qui se trouve à 2h30 de route de l’endroit où je rédige ce texte [Agadir]. Signalons à ce sujet que, depuis 2009, une mission d’archéologie est en cours sur place et que des progrès notables sont obtenus dans la révélation des traces de ce moment important dans l’histoire et la mémoire de ce pays. Espérons que le site pourra être visité un jour proche.» (Héritages p. 220, 2e édition, Connect Isdarat, 2022). Près d’un an après avoir écrit ces mots, Connect Institute, qui est leader de l’éducation alternative au Maroc, y a emmené une soixantaine de jeunes, issus de plusieurs villes du Royaume. Taha Balafrej a la conviction qu’en connaissant mieux leur pays, les jeunes sont aussi plus aptes à l’aimer.

Les efforts menés pour révéler ce site archéologique sont conséquents, mais sans les curieux aventuriers, ils resteront vains. À Igiliz, la Qasbah, la grande mosquée, les grottes, la Mhadra, et l’habitat ont survécu au temps. Ce site a désormais retrouvé sa voix, il a une histoire à raconter et il suffit de s’y promener pour l’écouter.

 


Gaza: la Croix-Rouge en route pour récupérer d'autres otages

Un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est en route vers un point de rendez-vous dans le sud de la bande de Gaza pour récupérer lundi d'autres otages aux mains du Hamas après la libération d'un premier groupe de sept captifs. (AFP)
Un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est en route vers un point de rendez-vous dans le sud de la bande de Gaza pour récupérer lundi d'autres otages aux mains du Hamas après la libération d'un premier groupe de sept captifs. (AFP)
Short Url
  • "La Croix-Rouge est en route vers un autre point de rencontre dans le sud de la bande de Gaza, où plusieurs otages lui seront remis", indique un communiqué de l'armée israélienne
  • Dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu parrainé par les Etats-Unis, Israël attend lundi le retour de 20 otages vivants enlevés lors de l'attaque du Hamas, le 7 octobre 2023, ayant déclenché la guerre

JERUSALEM: Un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est en route vers un point de rendez-vous dans le sud de la bande de Gaza pour récupérer lundi d'autres otages aux mains du Hamas après la libération d'un premier groupe de sept captifs.

"La Croix-Rouge est en route vers un autre point de rencontre dans le sud de la bande de Gaza, où plusieurs otages lui seront remis", indique un communiqué de l'armée israélienne.

Dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu parrainé par les Etats-Unis, Israël attend lundi le retour de 20 otages vivants enlevés lors de l'attaque du Hamas, le 7 octobre 2023, ayant déclenché la guerre, ainsi que celui d'un nombre encore indéterminé de dépouilles. En échange Israël doit libérer quelque 2.000 détenus palestiniens.

 

 


Otages à Gaza: les 20 Israéliens vivants libérés

Les derniers 20 otages israéliens vivants qui étaient retenus dans la bande de Gaza ont été libérés lundi, première étape-clé du plan présenté par Donald Trump pour faire taire les armes, deux ans après le début de la guerre entre Israël et le Hamas. (AFP)
Les derniers 20 otages israéliens vivants qui étaient retenus dans la bande de Gaza ont été libérés lundi, première étape-clé du plan présenté par Donald Trump pour faire taire les armes, deux ans après le début de la guerre entre Israël et le Hamas. (AFP)
Short Url
  • Les derniers 20 otages israéliens vivants qui étaient retenus dans la bande de Gaza ont été libérés lundi
  • Le Hamas a publié, avant leur libération lundi matin, les noms de ces 20 personnes, sur un total de 48 otages qui étaient retenus captifs à Gaza

JERUSALEM: Les derniers 20 otages israéliens vivants qui étaient retenus dans la bande de Gaza ont été libérés lundi, première étape-clé du plan présenté par Donald Trump pour faire taire les armes, deux ans après le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

La branche armée du mouvement islamiste palestinien a publié, avant leur libération lundi matin, les noms de ces 20 personnes, sur un total de 48 otages qui étaient retenus captifs à Gaza.

Voici leurs portraits:

Matan Angrest, 22 ans 

Sous-officier, Matan Angrest a été capturé dans son char en lisière de la bande de Gaza après avoir tenté d'empêcher l'infiltration des commandos du mouvement islamiste palestinien près de la base de Nahal Oz.

Les trois autres membres de l'équipage du char ont été tués et les corps de deux d'entre eux sont encore dans Gaza.

Sur une vidéo diffusée par sa famille en avril 2025, on voit le moment où il est enlevé de son char et victime d'un lynchage.

Matan Angrest, originaire de Kiryat Bialik, dans le nord d'Israël, est supporter de l'équipe de football du Maccabi Haïfa. Il devait fêter la fin prochaine de son service militaire.

Gali et Ziv Berman, 28 ans 

Les jumeaux Gali et Ziv Berman, aujourd'hui âgés de 28 ans, ont été enlevés du quartier des jeunes du kibboutz Kfar Aza, incendié par les commandos du Hamas.

Inséparables, les deux frères, qui ont également la nationalité allemande, travaillaient ensemble dans le domaine de la production musicale. Ils sont supporters des clubs de football Maccabi Tel-Aviv et Liverpool. Leurs parents et leur frère aîné ont survécu à l'attaque.

Elkana Bohbot, 36 ans 

Elkana Bohbot était l'un des producteurs du festival Nova, avec ses amis d'enfance, Michael et Osher Waknin, tués le 7 octobre avec près de 370 personnes dans cette fête techno. Une vidéo de lui menotté et blessé au visage emmené par ses ravisseurs a été diffusée le jour de l'attaque du Hamas.

Elkana Bohbot est marié à une Israélienne d'origine colombienne. Père d'un garçon, il vivait près de Jérusalem. Le président colombien Gustavo Petro lui a accordé la nationalité colombienne en novembre 2023.

Son épouse, Rebecca Gonzalez, avait indiqué mi-février 2025 avoir reçu une "preuve de vie" de la part d'Ohad Ben Ami, ex-otage libéré le 8 février et ayant été détenu avec son mari.

Avant son enlèvement, Elkana Bohbot était censé ouvrir un stand de glaces dans un marché de Tel-Aviv mi-octobre 2023, selon ses parents.

L'otage est apparu en mai dans une vidéo diffusée par le Hamas, en compagnie d'un autre otage, Yossef-Haïm Ohana. Elkana Bohbot y apparaît silencieux, visiblement affaibli et allongé sous une couverture.

Rom Braslavski, 21 ans 

Originaire de Jérusalem, Rom Braslavski, également citoyen allemand, assurait la sécurité du festival Nova. Entre 10h30, heure de son dernier contact avec sa mère, et 13h30, heure à laquelle il a disparu, le vigile est resté sur place, venant en aide à de nombreux festivaliers, selon des rescapés. Il a été blessé aux deux mains pendant l'assaut.

En août 2025, le Jihad islamique, un mouvement allié du Hamas, a publié une vidéo montrant Rom Braslavski s'exprimant manifestement sous la contrainte, où il semble très affaibli et amaigri.

Nimrod Cohen, 21 ans 

Stationné le 7 octobre près du kibboutz de Nahal Oz avec son unité de blindés, Nimrod Cohen a été trahi par son char d'assaut, immobilisé par des freins défectueux.

Le soldat a été extirpé de son véhicule par les assaillants, en compagnie de trois autres membres de l'équipage, selon des vidéos publiées par le Hamas.

Ses trois compagnons d'armes, Omer Neutra, Oz Daniel et Shaked Dahan, sont morts le 7 octobre et leurs corps ont été emmenés à Gaza.

Nimrod Cohen est originaire de Rehovot, au sud de Tel-Aviv.

Ses parents Yehouda et Viki Cohen sont de toutes les manifestations, brandissant des pancartes ou des photos pour exiger la libération des otages en Israël et aux Etats-Unis.

Nimrod Cohen ne se séparait jamais d'un Rubik's Cube et sa mère garde précieusement celui que l'armée lui a donné, retrouvé brûlé en partie dans le char de son fils.

David et Ariel Cunio, 35 et 28 ans 

Les frères israélo-argentins David et Ariel Cunio ont été enlevés avec leur famille élargie alors qu'ils se cachaient dans la pièce sécurisée du domicile de David Cunio au kibboutz Nir Oz. Pour les en déloger, les assaillants ont mis le feu à la maison.

Leur famille est celle qui a compté le plus d'otages (huit). Sharon Aloni Cunio, 34 ans, la femme de David Cunio, et leurs jumelles de trois ans, ainsi que Danielle Aloni, 44 ans, la soeur de Sharon Aloni Cunio, et sa fille de cinq ans avaient été libérées pendant la trêve de novembre 2023. La fiancée d'Ariel Cunio, Arbel Yehoud, 28 ans, a été libérée le 30 janvier.

Le réalisateur israélien Tom Shoval a présenté en février à la Berlinale le film "Lettre à David", qui rend hommage à David Cunio. En 2013, David Cunio et son frère jumeau Eitan avaient présenté au festival de Berlin le film "Youth", dans lequel ils jouaient les personnages principaux sous la direction de M. Shoval.

Eitan Cunio a échappé au Hamas en se cachant dans son abri de Nir Oz. Les deux frères ont le même tatouage de trois petites étoiles vert sombre à l'intérieur du poignet.

A l'ouverture de la Berlinale en février, la directrice, Tricia Tuttle, et une rangée d'acteurs et de réalisateurs ont brandi sur le tapis rouge la photo de David Cunio.

Le film "Lettre à David" a reçu en septembre l'Ophir (Oscar israélien) du meilleur film documentaire.

Evyatar David, 24 ans 

C'est par une photo reçue sur le réseau social Telegram que les parents d'Evyatar David ont découvert que leur fils était otage à Gaza. Le jeune homme y apparaît le visage éclairé par une lampe de poche.

Le 7 octobre, il assistait avec son ami d'enfance Guy Gilboa Dalal au festival Nova. Ce dernier a également été enlevé et est toujours présumé vivant dans la bande de Gaza.

Sa famille est originaire de Kfar Saba, dans le centre d'Israël. Passionné de musique, il travaillait dans un café pour rassembler assez d'argent pour un voyage en Thaïlande.

En août 2025, le Hamas a diffusé une vidéo montrant Evyatar David gravement sous-alimenté et visiblement affaibli.

Guy Gilboa Dalal, 24 ans 

Guy Gilboa Dalal participait avec trois amis à sa première rave party lorsqu'il a été enlevé au festival Nova. Sa famille a rapidement appris son enlèvement en visionnant une vidéo de lui et de son meilleur ami Evyatar David, ligotés dans un tunnel à Gaza.

Selon le témoignage d'un otage libéré en juin lors d'une opération de l'armée israélienne, leurs geôliers lui ont fait subir des sévices.

Guy Gilboa Dalal et Evyatar David ont été vus en février sur une vidéo du Hamas, regardant une des cérémonies de libération des otages à Gaza avant d'être enfermés dans la voiture, suppliant pour être libérés.

Il apparaît dans une vidéo du Hamas le 5 septembre. Il est filmé avec un autre otage, Alon Ohel, dans un tunnel.

Amoureux du Japon, Guy Gilboa Dalal en a appris la langue pour y voyager un jour. Il travaillait dans l'informatique.

Maxim Herkin, 37 ans 

Israélo-russe, Maxim Herkin vit à Tirat Carmel, dans le nord d'Israël, et est père d'une petite fille âgée aujourd'hui de cinq ans, qui vit avec sa mère en Russie. Il avait immigré avec sa mère d'Ukraine.

Avant d'être enlevé au festival Nova, il a écrit à sa mère: "tout va bien, je rentre".

Au printemps 2025, la branche armée du Hamas a diffusé une vidéo dans laquelle Maxim Herkin apparaît allongé, la tête et le bras gauche couverts de bandages avec des taches marron.

Eitan Horn, 39 ans 

Eitan Horn, qui vit dans la ville de Kfar Saba (centre), a été enlevé au domicile de son frère aîné Yaïr Horn au kibboutz Nir Oz. Egalement enlevé le 7 octobre, son frère, diabétique, a été libéré en février 2025. Avant la libération de l'aîné, les deux frères étaient retenus ensemble en captivité.

La famille Horn avait émigré d'Argentine il y a des années.

Educateur, Eitan Horn a longtemps travaillé avec différents mouvements de jeunesse, pour qui il a été en mission au Pérou.

Segev Kalfon, 27 ans 

Segev Kalfon, qui vit à Dimona (sud), travaillait avec son père dans la boulangerie familiale à Arad dans le désert du Néguev.

Son ami d'enfance, qui était avec lui au festival Nova, a raconté sa capture, alors qu'il était caché dans un buisson sur le bord de la route 232 reliant les kibboutz en bordure de Gaza.

Un des otages libérés en février a raconté avoir été un temps en captivité avec lui, selon sa famille.

Bar Kuperstein, 23 ans 

Avant d'être enlevé au festival Nova, Bar Kuperstein est resté sur place pour secourir les festivaliers touchés par balles. Infirmier dans l'armée, il n'était pas en service ce jour-là, mais faisait partie du personnel du festival.

Des vidéos le montrant ligoté ont été diffusées peu après son enlèvement.

Bar Kuperstein est originaire de Holon, près de Tel-Aviv.

Son père Tal Kuperstein, secouriste bénévole, est handicapé, privé de parole et de mouvements, depuis un accident, et son fils a joué le rôle de père de famille depuis ses 17 ans.

Depuis quelques mois, M. Kuperstein arrive à s'exprimer, difficilement, et a expliqué à l'AFP qu'il voulait en faire la surprise à son fils à son retour.

Devenu secouriste comme son père, le jeune homme avait sauvé la vie de son grand-père Michael Kuperstein, victime d'un accident cardiaque chez eux deux mois avant le 7 octobre 2023.

Omri Miran, 48 ans 

Masseur-thérapeute également de nationalité hongroise, Omri Miran a été enlevé au kibboutz Nahal Oz, où il vivait, en présence de sa femme Lichay Miran-Lavi et de leurs deux fillettes, laissées libres.

Son père, Dani Miran, se laisse pousser la barbe dans l'attente du retour de son fils, après l'avoir vu, barbu, dans une vidéo publiée par le Hamas en avril 2024, estimant que si son fils ne peut pas se raser, il ne se rasera pas non plus.

S'exprimant vraisemblablement sous la contrainte, Omri Miran décrivait dans cette vidéo "une situation difficile" en raison de "nombreux bombardements" israéliens sur la bande de Gaza. Il disait espérer pouvoir retrouver sa famille pour la fête de l'Indépendance d'Israël, le 14 mai.

Il est réapparu dans une autre vidéo diffusée par le Hamas le 23 avril 2025.

Eitan Mor, 25 ans 

Aîné de huit enfants d'une famille religieuse de la colonie de Kyriat Arba, en Cisjordanie occupée, Eitan Mor était à Nova comme vigile avec des amis.

Son père Tzvika Mor est le fondateur du Forum de l'espoir, un collectif de parents d'otages opposés à tout accord avec le Hamas et exigeant des autorités israéliennes plus de pression militaire afin que le Hamas capitule et libère les otages.

Eitan Mor travaillait dans un café à Jérusalem et rêvait d'ouvrir son propre restaurant. Il gardait le contact avec ses parents bien qu'il ait pris ses distances avec la religion.

Yossef-Haïm Ohana, 25 ans 

Yossef-Haim Ohana, originaire de Kyriat Malakhi (sud), voulait faire des études de coaching. Il a été enlevé au festival Nova où il était barman. Il a été vu en train d'aider des blessés avant de s'enfuir avec un ami.

De parents divorcés, M. Ohana a perdu pendant son enfance son frère Acher-Yitzhak, emporté par un cancer à l'âge de 7 ans.

L'otage est apparu en mai dans une vidéo diffusée par le Hamas, en compagnie d'un autre captif, Elkana Bohbot.

Alon Ohel, 24 ans 

Pianiste de talent, Alon Ohel, qui devait commencer des études de musique à la prestigieuse école Rimon de Ramat Hasharon (centre), était revenu d'une excursion en Asie quelque semaines avant d'être enlevé au festival Nova.

Il a été capturé dans un abri sur la route 232, qui relie les kibboutz en bordure de Gaza, avec trois autres jeunes hommes. Il vit à Lavon, un village du nord d'Israël, et a aussi les nationalités serbe et allemande.

La famille d'Alon Ohel avait déclaré en février 2025 avoir reçu une première preuve de vie, grâce aux témoignages d'autres captifs récemment libérés. "Il est évident qu'Alon perd la vue de son oeil droit, et il apparaît amaigri et en détresse", avaient dit ses parents après la diffusion par le Hamas d'une vidéo de leur fils en septembre.

Avinatan Or, 32 ans

Fils d'une famille religieuse de la colonie de Shilo en Cisjordanie occupée, Avinatan Or est le deuxième d'une fratrie de sept enfants.

En couple avec Noa Argamani, qui a été enlevée en même temps que lui au festival Nova puis libérée par une opération militaire israélienne en juin 2024, il devait s'installer avec elle à Beersheva (sud), où il avait fait des études d'ingénieur.

Il possède aussi la nationalité britannique.

Matan Zangauker, 25 ans 

Matan Zangauker a été enlevé à son domicile du kibboutz Nir Oz.

Enlevée avec lui, Ilana Gritzewsky, sa compagne israélo-mexicaine, a été libérée le 30 novembre 2023, au dernier jour de la première trêve. Avec la mère de son compagnon, Einav Zangauker, elle est devenue l'une des figures de proue du combat pour la libération des otages. Mme Zangauker a menacé en septembre 2025 le Premier ministre Benjamin Netanyahu de le poursuivre en justice pour "meurtre" si son fils n'était pas libéré vivant.

Matan Zangauker, enfant de parents divorcés, est passionné de numismatique et d'aéromodélisme. Il travaillait à la ferme de cannabis médical de Nir Oz.


« D’Osaka à Riyad » — le compte à rebours vers l’Expo 2030 est lancé

Des talents saoudiens et japonais se produisent lors du spectacle culturel "D'Osaka à Riyad" à l'Expo Arena Matsuri à Osaka, vendredi. (SPA)
Des talents saoudiens et japonais se produisent lors du spectacle culturel "D'Osaka à Riyad" à l'Expo Arena Matsuri à Osaka, vendredi. (SPA)
Short Url
  • Le spectacle symbolise le passage de relais à Riyad, ville hôte de la prochaine Exposition universelle
  • L’Expo 2030 Riyad se tiendra du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031

OSAKA : Les visiteurs du festival Expo Arena Matsuri ont eu un avant-goût de la prochaine Exposition universelle grâce au spectacle « D’Osaka à Riyad ».

L’événement, qui a réuni 15 000 spectateurs, a offert une rencontre artistique et culturelle entre les talents saoudiens et japonais, mêlant musique, danse et arts visuels dans une performance dynamique qui annonçait les couleurs de l’Expo 2030 Riyad.

Des tableaux vibrants, des expressions culturelles revisitées et des effets visuels impressionnants — lumières, lasers, hologrammes — ont transformé la scène en une démonstration saisissante de l’esprit de collaboration entre les deux nations.

Le moment fort précédant la cérémonie de clôture du 13 octobre symbolisait officiellement la transition vers Riyad en tant que prochaine ville hôte de l’Expo universelle, marquant la remise du drapeau du Bureau International des Expositions (BIE).

L’Arabie saoudite a été élue en 2023 par les États membres du BIE pour accueillir l’Expo 2030, autour du thème :
« L’ère du changement : ensemble pour un avenir clairvoyant ».

Prévue du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031, l’exposition accueillera plus de 42 millions de visiteurs issus de 197 pays. Elle s’étendra sur 6 millions de m² et comprendra cinq zones thématiques consacrées à des solutions d’avenir durables et inclusives.

L’Expo 2030 Riyad sera une plateforme mondiale pour l’innovation, la coopération internationale et la mise en valeur de visions d’avenir. À l’issue de l’événement, le site sera transformé en un village mondial permanent.

--
Le pavillon saoudien participant à l'Expo 2025 Osaka Kansai a accueilli vendredi un robot développé par la société temi Robots. (SPA)

Une visite virtuelle pour les enfants au pavillon saoudien d’Osaka

Parallèlement, le pavillon saoudien à l’Expo 2025 Osaka Kansai a accueilli vendredi un robot développé par la société Temi Robots, dans le cadre d’une collaboration entre l’Université KAUST, Tokotoko Earth Company et iPresence Company.

Ce robot a permis à des familles japonaises ayant des enfants en situation de handicap de participer à une visite virtuelle en direct du pavillon, découvrant ses halls et ses expositions à distance.

L’ambassadeur d’Arabie saoudite au Japon, Ghazi Binzagr, également commissaire général du pavillon saoudien à l’Expo 2025, a souligné : « Ce partenariat avec KAUST dépasse la simple technologie. Il montre comment l’innovation et l’empathie humaine peuvent aller de pair. Ensemble, elles permettent de créer un environnement inclusif et d’offrir des opportunités à chacun. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com