AL-MUKALLA: Les Yéménites bloqués à Port-Soudan ont organisé des manifestations dans la ville de la mer Rouge pour forcer leur gouvernement à les évacuer de ce pays ravagé par le conflit.
Par ailleurs, un diplomate yéménite a déclaré que l'Arabie saoudite avait accepté de secourir les Yéménites par bateau depuis le Soudan jusqu'à la ville d'Aden, dans le sud du pays.
Des dizaines de Yéménites à Port-Soudan ont demandé à leur gouvernement et au gouvernement saoudien de les secourir, affirmant que la situation humanitaire se détériorait alors que le nombre de Yéménites pris au piège augmentait en raison du manque d'abris et de nourriture.
«Nous appelons le Conseil présidentiel, le gouvernement et le Parlement à mettre fin à nos souffrances», peut-on lire sur une affiche du groupe. «Nous demandons au royaume d'Arabie saoudite et à ses généreux dirigeants de nous évacuer vers le Yémen», peut-on lire sur une autre affiche.
Des milliers de Yéménites sont bloqués au Soudan depuis le 15 avril, date à laquelle des violences ont éclaté entre le gouvernement soudanais et les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), faisant craindre une nouvelle guerre civile.
Selon le gouvernement yéménite, la plupart des Yéménites ont été évacués de la capitale soudanaise vers des lieux sûrs tels que Madani et Port-Soudan.
Deux navires saoudiens ont transporté quatre cent onze Yéménites de Port-Soudan à Djeddah, où ils ont reçu un visa d'un mois et passé deux nuits à l'hôtel avant d'être renvoyés au Yémen par bus.
Les Yéménites restés au Soudan affirment toutefois que le nombre de personnes évacuées est relativement faible par rapport aux plus de deux mille personnes bloquées à Port-Soudan.
«J'ai participé à cette veillée parce que nous attendons depuis si longtemps. Toutes les communautés qui étaient avec nous ont été évacuées. Les souffrances augmentent de jour en jour», déclare à Arab News Omer al-Mekhlafi, un étudiant en dernière année de médecine, arrivé dans la ville avec sa famille une semaine auparavant.
«Il y a des embouteillages importants et les logements sont surpeuplés. Les gens manquent d'argent et les services de santé essentiels sont hors service», ajoute-t-il.
Walid Hassan al-Matari, un autre Yéménite vivant à Port-Soudan, explique à Arab News que lorsque sa femme a accouché dans la ville, il a été contraint de louer un appartement quasiment vide pendant trois jours pour 100 dollars (1 dollar = 0,90 euro). «Nous n'avons pas d'argent. Nous demandons au gouvernement de Sanaa, ou à toute autre autorité, de nous évacuer vers le Yémen ou Djeddah», déclare-t-il.
Les Yéménites ont lancé une campagne sur les réseaux sociaux avec le hashtag #evacuating_Yemenis_in_Sudan pour attirer l'attention sur leurs souffrances à Port-Soudan et pour encourager le gouvernement à les secourir.
Abdel Haq Ali Yakoub, diplomate yéménite à l'ambassade du pays au Soudan, précise à Arab News que les responsables saoudiens chargés des efforts d'évacuation du Soudan ont accepté de transporter les Yéménites bloqués de Port-Soudan à Aden sur un seul navire.
«Nous leur avons expliqué que la situation était vraiment tragique et que les souffrances augmentaient de jour en jour», souligne-t-il.
«Nous leur avons donné une liste de deux mille deux cent quarante-cinq personnes et ils nous ont indiqué qu'ils tentaient d'obtenir l'autorisation de transférer les Yéménites de Port-Soudan à Aden.»
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com.