Soudan: les combats entrent dans leur troisième semaine malgré une nouvelle trêve

Cette capture d'écran montre une vue aérienne d'une fumée noire s'élevant au-dessus de Khartoum, le 28 avril 2023 (Photo, AFP).
Cette capture d'écran montre une vue aérienne d'une fumée noire s'élevant au-dessus de Khartoum, le 28 avril 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 29 avril 2023

Soudan: les combats entrent dans leur troisième semaine malgré une nouvelle trêve

  • Les combats ont fait au moins 512 morts et 4 193 blessés, selon des statistiques officielles
  • Des dizaines de milliers de Soudanais ont fui vers les Etats voisins incluant l'Egypte, l'Ethiopie, le Tchad et le Soudan du Sud, tandis que des pays étrangers procèdent à des évacuations massives de leurs ressortissants

KHARTOUM: Raids aériens et tirs nourris à Khartoum, des milliers de personnes évacuées du Soudan: les combats acharnés et meurtriers entre l'armée les paramilitaires sont entrés samedi dans leur troisième semaine, en violation d'une d'une nouvelle trêve.

Le pays est plongé dans le chaos depuis le déclenchement le 15 avril d'une lutte de pouvoir sanglante entre le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhane, et son numéro deux, Mohamed Hamdane Daglo, dit "Hemedti", à la tête des redoutées Forces de soutien rapide (FSR).

Les combats ont fait au moins 512 morts et 4 193 blessés, selon des statistiques officielles. Des dizaines de milliers de Soudanais ont fui vers les Etats voisins incluant l'Egypte, l'Ethiopie, le Tchad et le Soudan du Sud, tandis que des pays étrangers procèdent à des évacuations massives de leurs ressortissants.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déploré la poursuite des combats au moment où "le pays s'effondre", a-t-il dit à la chaîne d'information saoudienne Al-Arabiya.

Chaque camp accuse l'autre de violer la trêve prolongée de trois jours sous médiation internationale. Elle expire dimanche à minuit (22H00 GMT).

Les civils tentent de fuir ou de survivre barricadés, sur fond de pénuries généralisées, notamment d'électricité, d'eau et de nourriture.

"On s'est réveillés une fois de plus au bruit des avions de chasse et des armes antiaériennes", rapporte à l'AFP un habitant dans le sud de Khartoum.

Un autre témoin raconte que les combats se poursuivent depuis l'aube, en particulier autour du siège de la chaîne de télévision publique à Omdourman, banlieue nord de Khartoum.

Environ 70% des hôpitaux dans les zones proches des combats sont hors service et beaucoup ont été bombardés, selon le syndicat des médecins.

"Milice", "mercenaires" et "traître"

Vendredi, les deux généraux en guerre se sont écharpés par médias interposés.

Sur la chaîne de télévision américaine arabophone Al-Hurra, le général al-Burhane a qualifié les FSR de "milice cherchant à détruire le Soudan" et affirmé que des "mercenaires" arrivaient du Tchad, de Centrafrique et du Niger.

Le général Daglo a lui parlé sur la BBC de son rival comme d'un "traître" qui n'est "pas digne de confiance".

Les deux généraux avaient fait front commun pour évincer les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019, lors du putsch de 2021. Mais des divergences sont ensuite apparues et le conflit entre les deux s'est intensifié quand ils ne sont pas parvenus à s'entendre sur l'intégration des FSR dans l'armée régulière, avant de se transformer en lutte armée le 15 avril.

Selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires, quelque 75 000 personnes ont été déplacées en raison des combats, particulièrement violents dans la région instable du Darfour.

Pillages, destructions, incendies

Le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) estime que des millions de personnes supplémentaires pourraient être confrontées à la faim dans l'un des pays les plus pauvres au monde, où un tiers des 45 millions d'habitants avaient déjà besoin d'aide alimentaire avant cette guerre.

Pillages, destructions et incendies se multiplient au Darfour-Ouest, y compris dans des camps de déplacés, rapporte Médecins sans frontières (MSF). L'ONG a dû "arrêter la quasi-totalité de (ses) activités au Darfour-Ouest", en raison des violences, regrette son chef adjoint au Soudan, Sylvain Perron, se disant "extrêmement inquiets".

La région du Darfour reste marquée par un conflit sanglant déclenché en 2003 entre le régime du dictateur Omar el-Béchir, déchu en 2019, et des insurgés issus de minorités ethniques. Ce conlit a fait environ 300.000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.