Violents combats au Soudan malgré une prolongation de la trêve

De la fumée s'élève d'un avion en feu à l'intérieur de l'aéroport de Khartoum lors d'affrontements entre les forces paramilitaires de soutien rapide et l'armée à Khartoum (Photo, Reuters).
De la fumée s'élève d'un avion en feu à l'intérieur de l'aéroport de Khartoum lors d'affrontements entre les forces paramilitaires de soutien rapide et l'armée à Khartoum (Photo, Reuters).
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Publié le Samedi 29 avril 2023

Violents combats au Soudan malgré une prolongation de la trêve

  • Depuis le début du conflit le 15 avril qui a fait également des milliers de blessés, la capitale Khartoum a été bombardée tous les jours par les avions de l'armée et l'artillerie lourde des paramilitaires
  • Les combats ont provoqué un exode massif dans ce pays de 45 millions d'habitants, l'un des plus pauvres au monde

KHARTOUM: De violents combats se poursuivent vendredi à Khartoum et au Darfour, malgré une prolongation de la trêve au Soudan entre l'armée et les paramilitaires engagés dans une guerre pour le pouvoir ayant fait plus de 500 morts en près de deux semaines.

A El-Geneina, chef-lieu du Darfour-Ouest, 74 personnes ont été tuées durant les deux premiers jours de combats lundi et mardi, a rapporté le syndicat des médecins dans un bilan provisoire, les morts des derniers jours n'ayant pu être comptabilisés dans la mesure où l'ensemble des hôpitaux sont "hors service".

A travers tout le pays, "le système de santé est au bord de l'effondrement total" et "12 000 patients souffrant d'insuffisance rénale pourraient mourir faute de dialyse", alerte le syndicat.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo ont accepté de prolonger pour 72 heures la trêve, conclue sous l'égide des Etats-Unis, mais qui n'a quasiment jamais été respectée.

"Les violations du cessez-le-feu ne signifient pas son échec", a déclaré vendredi à la presse le porte-parole du département d'Etat, Vedant Patel.

A Khartoum, frappes aériennes et tirs antiaériens ont retenti près du quartier général de l'armée, rapportent des témoins à l'AFP.

Au Darfour, "la situation est toujours très tendue", raconte un habitant d'El-Geneina. "Les marchés ont été pillés et il n'y a plus de nourriture."

Selon lui, plusieurs immeubles et des camps de déplacés ont été "gravement endommagés" et l'électricité est "coupée depuis lundi".

«Mercenaires»

Avocats et médecins tirent la sonnette d'alarme pour cette région frontalière du Tchad. A El-Geneina, des combattants ont sorti "mitraillettes, mitrailleuses lourdes et machines de tirs antiaériens" et "tirent des roquettes sur des maisons", rapporte l'ordre des avocats du Darfour.

"Burhane et Hemedti doivent immédiatement arrêter cette guerre stupide qui se fait sur le dos des civils", a-t-il exhorté.

L'ONU indique que "des armes sont distribuées" aux civils. Son Haut-Commissariat aux droits de l'homme a prévenu que le conflit ravivait des affrontements ethniques au Darfour-Ouest, se disant "préoccupé" par le "climat d'impunité généralisée".

Quelque 50 000 enfants "souffrant de malnutrition aiguë" y sont privés d'aide alimentaire, avertit l'ONU qui a suspendu ses activités après la mort de cinq humanitaires.

Peu d'informations filtrent de cette région où une guerre déclenchée en 2003 entre le régime d'Omar el-Béchir, déchu en 2019, et des insurgés issus de minorités ethniques a fait environ 300 000 morts et près de 2,5 millions de déplacés, selon l'ONU.

Les belligérants continuent de s'accuser mutuellement de violer la trêve. L'armée a même dénoncé des tirs des FSR sur un avion militaire turc venu évacuer des ressortissants. Ankara a confirmé, précisant qu'il n'y avait aucun blessé, selon l'agence étatique Anadolu.

Le général Burhane a dénoncé sur la télévision al-Hurra l'entrée dans les combats de "mercenaires du Tchad, de Centrafrique et du Niger".

"Cette guerre détruit le Soudan", a déclaré de son côté le général Daglo dans une interview à la BBC, qualifiant son rival de "traître".

Le Royaume-Uni annonce qu'il arrêtera l'évacuation de ses ressortissants samedi

"Les gens doivent s'attendre à ce que dans 24 heures, c'est à dire d'ici 18H00, heure britannique (17H00 GMT) demain (samedi), nous mettions fin à ces vols" d'évacuation des ressortissants britanniques, a déclaré le vice-premier ministre Oliver Dowden à des médias britanniques.

"Plus de 1 500 personnes", dont la plupart sont des ressortissants britanniques et leurs familles, ont été évacuées depuis l'aérodrome de Wadi Saeedna près de la capitale Khartoum, a-t-il précisé.

Plus de 2 000 ressortissants britanniques avaient signalé aux autorités vouloir être évacuées.

Le ministère des Affaires étrangères a précisé de son côté que les personnes souhaitant être évacuées devaient se rendre à l'aérodrome d'ici 10H00 GMT samedi matin.

Cet arrêt programmé s'explique par "la baisse significative" du nombre de citoyens britanniques qui se rendent à l'aérodrome d'où partent les vols d'évacuation, a justifié M. Dowden.

Démentant toute volonté d'abandonner des Britanniques sur place, il a précisé que les autorités maintiendrait un "soutien diplomatique" au niveau de différents points de sortie du pays, comme par exemple à Port Soudan.

«Débordements»

Le Soudan du Sud s'inquiète des "débordements déjà visibles" du conflit, notamment avec l'afflux de "réfugiés" dans les pays voisins.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont déjà traversé les frontières, notamment du Tchad à l'ouest et de l'Egypte au nord. Au total, 270 000 personnes pourraient fuir au Tchad et au Soudan du Sud, selon l'ONU.

Un représentant du général Burhane est attendu samedi au Caire pour rencontrer le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukry.

Douchant les espoirs d'une transition démocratique, les deux généraux avaient évincé ensemble les civils du pouvoir lors d'un putsch en 2021. Depuis, ils ne sont pas parvenus à s'accorder sur l'intégration des paramilitaires dans l'armée avant de finalement entrer en guerre le 15 avril.

A Khartoum, les cinq millions d'habitants sont privés d'eau courante et d'électricité ainsi que, souvent, d'Internet et de téléphone. L'essence et l'argent liquide commencent aussi à manquer.

Plusieurs pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, la France, le Canada et le Royaume-Uni, ont continué à évacuer de centaines de personnes. La Chine a annoncé avoir évacué la plupart de ses ressortissants.

Un nouveau navire saoudien est arrivé vendredi à Djeddah (ouest), portant à 2 991 le nombre de personnes évacuées par Ryad, qui a accueilli l'essentiel des étrangers ayant quitté le Soudan par la mer.


Gaza: le ministère de la Santé du Hamas annonce 1.042 morts depuis la reprise des frappes israéliennes

 Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures. (AFP)
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  • Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées
  • Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars

GAZA: Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien, dont 41 au cours des dernières 24 heures.

Le ministère ajoute dans un communiqué que les bombardements et l'offensive au sol d'Israël ont également fait 2.542 blessés depuis le 18 mars, et que le bilan total depuis le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, se monte désormais à 50.399 morts dans la bande de Gaza.

 


Djibouti : nomination d'un nouveau ministre des Affaires étrangères

Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti et candidat à la Commission de l'Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, pose pour une photo lors du 38e sommet de l'Union africaine (UA), au cours duquel les dirigeants éliront un nouveau chef de la Commission de l'UA, au siège de l'UA à Addis-Abeba, le 15 février 2025. (Photo Amanuel Sileshi / AFP)
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  • Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine
  • Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

ADDIS ABEBA, ETHIOPIE : Un nouveau ministre des Affaires étrangères a été nommé à Djibouti pour remplacer Mahamoud Ali Youssouf, élu en février à la tête de la Commission de l'Union africaine, selon un décret présidentiel publié mardi.

Abdoulkader Houssein Omar, ancien ambassadeur à Koweït et en Jordanie, est nommé « au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, porte-parole du gouvernement » d'après le décret signé par le chef de l'État, Ismaïl Omar Guelleh.

« On ne parle même pas de remaniement ministériel, c'est le seul changement au sein du gouvernement », a précisé à l'AFP Alexis Mohamed, porte-parole de la présidence djiboutienne.

L'ancien titulaire du poste, Mahamoud Ali Youssouf, était resté à la tête de la diplomatie de Djibouti pendant près de 20 ans.

Le chef de l'État Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999, quittera son poste à la suite de la prochaine élection présidentielle, prévue en 2026.

Djibouti, pays parmi les moins peuplés du continent avec quelque un million d'habitants, joue un rôle central dans la région.

Îlot de stabilité prisé dans une région troublée, ce pays d'Afrique de l'Est est situé face au Yémen, à la sortie de la mer Rouge, dans le détroit de Bab-el-Mandeb où transite une grande part du commerce mondial entre Asie et Occident.

La France, ancienne puissance coloniale de plus en plus contestée sur le continent, y dispose de bases militaires en compagnie des États-Unis et de la Chine.


Une étude saoudienne sur le microbiome de l'œil humain participe au lancement de la fusée SpaceX

Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain a rejoint le lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi. (Reuters)
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  • L'étude menée par Falak for Space Science and Research portera sur les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.
  • « Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak,

RIYAD : Une mission saoudienne visant à étudier les effets de la faible gravité sur le microbiome de l'œil humain s'est jointe au lancement du vol Fram2 de SpaceX dans la nuit de lundi à mardi.

L'étude menée par Falak for Space Science and Research examinera les bactéries et autres micro-organismes de l'œil dans des conditions de microgravité.

Une équipe de chercheurs a recueilli des échantillons biologiques de cultures microbiennes et a effectué des tests pour s'assurer que les échantillons pouvaient résister aux conditions de lancement et revenir de l'espace en toute sécurité.

« Ce projet contribuera à la réalisation de progrès qualitatifs en matière d'éducation et de recherche dans le domaine de l'espace et des technologies associées », a déclaré le Dr Ayoub Al-Subehi, PDG de Falak, à l'agence de presse saoudienne avant le lancement.

L'étude du microbiome oculaire dans l'espace est un domaine de recherche émergent. Cette expérience analysera les taux de croissance des micro-organismes dans l'espace par rapport aux taux de croissance sur Terre.

Elle permettra également de suivre les changements génétiques et protéiques pouvant résulter de l'exposition à la microgravité.

L'expérience vise également à évaluer la capacité des microbes à former des biofilms, ce qui peut augmenter le risque d'infection dans l'espace, ainsi qu'à analyser les changements dans la résistance microbienne aux antibiotiques après une exposition à la microgravité.

Le Dr Wedad bint Saeed Al-Qahtani, chercheuse dans le cadre de la mission, a déclaré : « Étudier l'impact de l'environnement spatial sur la microflore naturelle de l'œil pourrait fournir des données précieuses sur la façon dont elle réagit aux conditions de microgravité. Cela pourrait aider à développer de nouvelles stratégies et de nouveaux protocoles pour préserver la santé des yeux. »

Un autre scientifique de la mission, le professeur Salwa Al-Hazza, a souligné l'importance de la recherche ophtalmologique en déclarant : « Ce que nous faisons aujourd'hui ne se limite pas à l'envoi d'une expérience scientifique dans l'espace, mais constitue une étape fondamentale pour mieux comprendre l'impact de l'environnement spatial sur la santé oculaire.

Nous espérons que les résultats contribueront au développement de futures solutions médicales qui amélioreront les soins de santé oculaire, à la fois dans l'espace et sur Terre. 

Cela permettra également de porter fièrement le drapeau saoudien et de représenter une étape importante dans l'engagement du Royaume à innover scientifiquement et à renforcer son rôle grandissant dans le secteur spatial mondial. »

Cette mission s'inscrit dans le cadre des efforts déployés à l'échelle mondiale pour étudier l'impact de l'espace sur la santé humaine. Elle a été précédée par des recherches similaires sur l'effet de la microgravité sur les microbiomes intestinaux et buccaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com