Rotating Art veut rendre l’art accessible à tous

Rotating Art se veut une exposition itinérante qui participe également de l’essor du marché de l’art et contribue à la découverte de talents (photo ambassade d'Italie au Liban)
Rotating Art se veut une exposition itinérante qui participe également de l’essor du marché de l’art et contribue à la découverte de talents (photo ambassade d'Italie au Liban)
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Publié le Samedi 29 avril 2023

Rotating Art veut rendre l’art accessible à tous

  • Les multiples crises qui secouent le Liban l’ont laissé exsangue, mais le pays n’est jamais à court de ressources culturelles et artistiques
  • Selon le commissaire de Rotating Art, le marché de l’art se porte bien, voire très bien, depuis 2020, et il a connu un pic en 2021

BEYROUTH: Les multiples crises qui secouent le Liban l’ont laissé exsangue, mais le pays n’est jamais à court de ressources culturelles et artistiques, comme le prouvent le foisonnement d’activités du genre et l’ouverture de nombreuses galeries d’art. Cette dynamique intéresse de près certaines ambassades au Liban, dont celle d’Italie, qui soutient activement la scène locale dans plusieurs disciplines. C’est le cas de l’exposition Rotating Art, qui, comme son nom l’indique, fait «tourner l’art».

Vue du public à l'ambassade d'Italie au Liban le jour de l'inauguration (photo, ambassade d'Italie au Liban)
Vue du public à l'ambassade d'Italie au Liban le jour de l'inauguration (photo, ambassade d'Italie au Liban)

L’idée a germé en mai 2022 à l’initiative de la Banque européenne du Moyen-Orient (Bemo) en collaboration avec Gabriel Rizkallah, conférencier, marchand d’art et commissaire de cette exposition au sein de l’ambassade italienne. Le principe est de permettre aux œuvres de passer d’un lieu à un autre et d’un amateur à un autre puisqu’elles sont prêtées pendant un mois, voire plus, grâce à un tirage au sort qui les attribue à des amateurs d’art.

La démarche vise à sensibiliser à l’art et donne l’occasion d’admirer une œuvre chez soi. Ce sont les «amis» de l’initiative qui contribuent à prêter des œuvres à titre gracieux. Aujourd’hui, Rotating Art prend la forme d’une exposition qui a pour objectif de rendre l’art accessible à chacun, de le démocratiser et de faire connaître du grand public des artistes confirmés ou émergents.

Rotating Art se veut une exposition itinérante qui participe également de l’essor du marché de l’art et contribue à la découverte de talents. Elle est appelée à investir plusieurs lieux dans le pays, mais ambitionne aussi de s’exporter selon les artistes, les collectionneurs et les galeristes.

Cinquante artistes ont signé quelque soixante-huit œuvres de peinture, de sculpture et de photographie. On trouve notamment les peintres Hussein Madi, Elie Kanaan, Jamil Molaeb, Hassan Jouni, Hanibal Srouji, Youssef Abdelké, Mazen Rifaï, Nevine Matar, Oussama Baalbaki.

Cinquante artistes ont signé quelque soixante-huit œuvres de peinture, de sculpture et de photographie (photo, ambassade d'Italie au Liban)
Cinquante artistes ont signé quelque soixante-huit œuvres de peinture, de sculpture et de photographie (photo, ambassade d'Italie au Liban)

Dans le domaine de la sculpture, on peut découvrir les œuvres de Katya Traboulsi, Hady Sy, Alfred Basbous et Randa Nehmé, pour ne citer qu’eux. Et ce sont deux femmes, Marie-Noëlle Fattal et Anna Ward, qui occupent l’espace de la photographie. Trois galeries phares du Liban sont parties prenantes de ce projet: Saleh Barakat, Tanit et la Galerie Janine Rubeiz. Elles ont dû se limiter à quinze œuvres, faute de place.

Pour Gabriel Rizkallah, il est primordial de faire connaître les artistes libanais des services consulaires et culturels pour qu’ils rayonnent dans le monde entier. Il s’agit de conquérir des marchés étrangers, avec l’art local pour commencer – mais pourquoi pas, à l’avenir, l’art moyen-oriental. Son choix s’est porté sur l’ambassade d’Italie, un pays dont il affectionne particulièrement l’architecture, la culture et l’art. «Grâce à cette exposition, nous allons tenter de nous rapprocher d’autres ambassades afin d’organiser avec elles des manifestations similaires et de transmettre une autre image du Liban que celle qui est relayée par les médias», souligne-t-il.

L’ambassadrice d’Italie au Liban, Nicoletta Bombardiere, a déclaré pour sa part à Arab News que «son ambassade, pour qui le soutien à la culture est primordial, tient à mettre davantage en lumière ces artistes ainsi qu’à ouvrir ses portes aux événements culturels et sociaux afin d’inviter un public plus grand à le visiter et à prendre connaissance du travail de l’ambassade à Beyrouth».

L’ambassadrice d’Italie au Liban, Nicoletta Bombardiere, donne une conférence de presse lors du vernissage de Rotating Art  (photo, ambassade d'Italie au Liban)
L’ambassadrice d’Italie au Liban, Nicoletta Bombardiere, donne une conférence de presse lors du vernissage de Rotating Art  (photo, ambassade d'Italie au Liban)

Rotating Art n’est pas une simple exposition: l’association avec l’ambassade d’Italie permet de proposer des activités annexes, parmi lesquelles un concert de Pasquale Porciello, une conférence conjointe d’ONG italiennes et libanaises sur la coopération durable et la présentation du livre du journaliste italien Lorenzo Trombetta.

Par ailleurs, selon le commissaire de Rotating Art, le marché de l’art se porte bien, voire très bien depuis 2020, et il a connu un pic en 2021. «Au départ, avec le déclenchement de la crise financière, les gens voulaient sortir leur argent des banques et ils ont donc eu recours aux chèques bancaires pour investir et diversifier les placements. Comme le chèque bancaire a disparu par la suite, on s’attendait à une chute du marché, ce n’a pas été le cas», explique-t-il. Il y a eu un réajustement des prix, qui étaient excessifs, et les gens se sont découvert des âmes de collectionneurs par la même occasion. En outre, il s’agit d’un investissement plus simple, plus “liquide” et plus sûr étant donné les nombreuses crises qui secouent le monde. C’est aussi un investissement qui offre une plus-value intéressante», souligne Gabriel Rizkallah.

L’exposition a été inaugurée le 26 avril et elle se poursuivra à l’ambassade d’Italie jusqu’au 4 mai.


Le festival des royaumes anciens revient à AlUla avec un programme axé sur le patrimoine

Les visiteurs peuvent d'ores et déjà réserver des billets pour une série d'expériences extraordinaires dans les sites patrimoniaux d'AlUla, dans le cadre du festival des anciens royaumes de cette année. (Fournie)
Les visiteurs peuvent d'ores et déjà réserver des billets pour une série d'expériences extraordinaires dans les sites patrimoniaux d'AlUla, dans le cadre du festival des anciens royaumes de cette année. (Fournie)
Les visiteurs peuvent d'ores et déjà réserver des billets pour une série d'expériences extraordinaires dans les sites patrimoniaux d'AlUla, dans le cadre du festival des anciens royaumes de cette année. (Fournie)
Les visiteurs peuvent d'ores et déjà réserver des billets pour une série d'expériences extraordinaires dans les sites patrimoniaux d'AlUla, dans le cadre du festival des anciens royaumes de cette année. (Fournie)
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  • Présenté par AlUla Moments, le festival est de retour avec un programme chargé de découvertes en journée, d'explorations pleines d'aventures et de voyages théâtreux après la tombée de la nuit.
  • Le programme du festival des anciens royaumes comprend également le spectacle de drones d'Hegra « Histoires du ciel », une production audiovisuelle époustouflante qui illumine les monuments anciens, et « Hegra Candlelit Classics »

RIYADH : AlUla, le cœur historique de la Route de l'encens, a annoncé que les visiteurs peuvent désormais réserver des billets pour une collection d'expériences extraordinaires dans des sites patrimoniaux pour le Festival des anciens royaumes de cette année, qui débutera le 7 novembre. 

Présenté par AlUla Moments, le festival revient avec un programme chargé de découvertes en journée, d'explorations pleines d'aventures et de voyages théâtraux après la tombée de la nuit, inspirés par les histoires du passé antique d'AlUla et réalisés par certains des meilleurs créateurs d'expériences immersives au monde, selon un communiqué officiel.

Les sites patrimoniaux participants comprennent la cité nabatéenne d'Hegra, premier site d'Arabie saoudite inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, Wadi Al-Naam, une vallée spectaculaire d'art rupestre emblématique, et le labyrinthe de briques crues de la vieille ville d'AlUla, reconnue comme l'un des meilleurs villages touristiques du monde.

Parmi les événements organisés, citons « l'expérience de la route de l'encens » dans la vieille ville d'AlUla, une aventure immersive qui invite les visiteurs à traverser un labyrinthe historique de bâtiments en brique crue à l'atmosphère particulière, où les spectacles en direct et la technologie se mêlent aux récits interactifs et aux explorations de trésors archéologiques.

Les amateurs d'intrigues peuvent se réjouir des « Chefs-d'œuvre du musée archéologique national de Naples », une exposition qui se tiendra à Maraya, le plus grand bâtiment en miroir du monde.

Présentée pour la première fois en Arabie saoudite, les visiteurs découvriront une histoire de l'art exceptionnelle provenant de Pompéi et d'Herculanum, ainsi que des œuvres emblématiques représentant des icônes durables telles qu'Alexandre le Grand, l'empereur romain Trajan et Marc Aurèle.

L'événement favori des fans, « Hegra After Dark », est lui aussi de retour à la demande générale, offrant un aperçu du monde antique encore plus grand et plus audacieux qu'auparavant. Encensé par les voyageurs et les médias, ce sommet nocturne immersif de premier plan revient sur le premier site d'Arabie saoudite inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO avec une expédition magique « théâtre de la vie » à travers les paysages spectaculaires et l'ère nabatéenne.

Le programme du festival des anciens royaumes comprend également le spectacle de drones d'Hegra « Histoires du ciel », une production audiovisuelle époustouflante qui illumine les monuments anciens, et « Hegra Candlelit Classics », qui revient avec un trio d'expériences musicales immersives uniques en leur genre. 

L'offre complète du festival des anciens royaumes de cette année comprend également des défilés épiques, des chasses au trésor dans des terrains de chasse historiques, du yoga dans le site Jabal Ikmah, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, des tours du ciel dans les tombes nabatéennes et des activités pratiques pour les familles.

Le festival se déroulera du 7 au 30 novembre.

Le programme complet et les modalités de réservation sont disponibles à l'adresse suivante https://www.experiencealula.com/en

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Des femmes musulmanes brisent les tabous en naviguant sur les voies d'eau à l'est de Londres

Dilruba Begum, monitrice qualifiée de sports de pagaie, pose pour une photo lors d'une séance d'enseignement du stand up paddleboard et du kayak sur le canal de Limehouse Cut, dans l'est de Londres, le 26 septembre 2024. (Photo AFP)
Dilruba Begum, monitrice qualifiée de sports de pagaie, pose pour une photo lors d'une séance d'enseignement du stand up paddleboard et du kayak sur le canal de Limehouse Cut, dans l'est de Londres, le 26 septembre 2024. (Photo AFP)
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  • L'initiative s'est développée au cours des deux dernières années, passant d'un projet pilote avec 18 femmes à un groupe d'environ 70 personnes.
  • Neuf d'entre elles, dont Dilruba et Atiyya Zaman, 38 ans, se sont qualifiées en tant qu'instructrices et ont créé le premier club nautique de Londres avec un comité exclusivement féminin et musulman.

LONDRES : La pagaie plongeant doucement dans l'eau moussue, Dilruba Begum guide le kayak et une stagiaire assise devant elle le long d'un canal de l'est de Londres.

« Ici, on peut être n'importe qui », murmure-t-elle en levant la pagaie pour laisser le kayak dériver avec le courant.

Il y a deux ans, alors que Dilruba, 43 ans, était débordée par ses obligations de mère, une amie lui a parlé d'un programme gratuit, réservé aux femmes, pour apprendre les sports de pagaie près de chez elle.

Aujourd'hui, elle est monitrice qualifiée de sports de pagaie, après avoir participé au programme géré par l'organisme local de logement et de régénération communautaire Poplar HARCA.

Dilruba et ses compagnes de pagaie innovent en encourageant les femmes des quartiers est moins favorisés de Londres à pratiquer des sports nautiques que beaucoup considèrent comme inaccessibles aux minorités ethniques comme elles, dont les ressources et le temps de loisir sont limités.

L'initiative s'est développée au cours des deux dernières années, passant d'un projet pilote avec 18 femmes à un groupe d'environ 70 personnes.

Parmi elles, il y a des femmes qui « travaillent, certaines sont mères à plein temps, d'autres ne sont pas sorties de chez elles depuis des années », explique Dilruba à l'AFP.

Neuf d'entre elles, dont Dilruba et Atiyya Zaman, 38 ans, se sont qualifiées en tant qu'instructrices et ont créé le premier club nautique de Londres avec un comité exclusivement féminin et musulman.

Par un après-midi de septembre pluvieux, elles ont animé leur première session, apprenant à un petit groupe de femmes à utiliser des kayaks et des planches à pagaie gonflables.

Gilets de sauvetage en main, ils ont montré différentes manœuvres aux participantes sur un petit ponton avant de descendre eux-mêmes dans les kayaks pour commencer la session sur le Limehouse Cut.

Le canal traverse Poplar et Bow à Tower Hamlets, l'un des quartiers les plus défavorisés et les plus densément peuplés de la ville.

L'un des objectifs de l'initiative est d'améliorer l'accès de la population locale aux « espaces bleus » de Poplar, qui se trouve au cœur de 6,5 kilomètres de voies navigables ininterrompues.

« J'habite à côté du canal et je voyais tout le temps des gens y aller. Je me suis toujours demandé ce que je ressentirais si je pouvais le faire », a déclaré Atiyya, en se balançant de haut en bas sur un kayak orange.

Jenefa Hamid, de Poplar HARCA, a déclaré que de nombreuses personnes issues de milieux noirs, asiatiques et de minorités ethniques (BAME), qui constituent la majeure partie de la communauté locale, « pensaient que les sports nautiques n'étaient pas quelque chose de typiquement pour eux ».

Cela peut être dû à la peur de la noyade, ainsi qu'à des raisons culturelles et religieuses. « Je pense qu'il s'agit simplement d'un sentiment d'exclusion sociale », a-t-elle ajouté.

Selon les données de Sport England de 2017 à 2019, moins d'un pour cent des adultes asiatiques (à l'exclusion des Chinois) ont participé à des sports nautiques, et toutes les communautés BAME étaient sous-représentées dans les activités de natation.

Certaines des femmes du groupe « n'avaient jamais mis les pieds dans l'eau auparavant », a déclaré Atiyya.
« Lorsque j'ai commencé, les femmes de cette communauté n'auraient jamais fait ce genre de choses.

Le fait que le programme soit réservé aux femmes et que des vêtements différents soient autorisés a permis d'accueillir les femmes musulmanes de la région.

Naseema Begum, 47 ans, qui faisait partie de la première cohorte et qui est aujourd'hui instructrice, a déclaré qu'un « tabou » empêchait les femmes asiatiques et celles qui portaient un foulard de participer aux sports nautiques.

Portant un niqab, Naseema voulait montrer qu'"on peut porter n'importe quoi et aller dans l'eau. Tant que vous avez le bon équipement... tout le monde peut participer ».

Les femmes ont également été attirées par le caractère abordable de l'activité. Les clubs nautiques privés sont « tout à fait inabordables si vous avez une famille à entretenir », a déclaré Naseema, ajoutant qu'elle ne pouvait pas justifier de dépenser une telle somme pour ses propres « loisirs ».

Naseema préside désormais le club nautique « Oar and Explore ». Avec Atiyya et Dilruba, elles espèrent réunir suffisamment de fonds pour acquérir leurs propres bateaux et un espace de stockage près d'un nouveau ponton prévu dans la région.

« Ce que j'ai ressenti, le plaisir et la confiance que j'ai acquis grâce à cela, je veux le transmettre à d'autres et leur dire qu'il y a plus dans la vie », a déclaré Dilruba.

Pour elle, ce plaisir s'explique en partie par le fait qu'il s'agit d'une occasion rare de « s'asseoir avec ses pensées, sans penser à rien d'autre ».

Atiyya est du même avis. « Pendant le Covid, c'était assez difficile avec trois jeunes enfants à la maison, et avec le travail, c'était très stressant. C'était un moyen de s'évader », dit-elle.

Dilruba reconnaît que les instructeurs l'ont aidée à devenir elle-même une personne - et à s'ouvrir à un nouveau monde.

« Ils nous ont soulevées et ont fait de nous de nouvelles personnes, avec de nouvelles expériences... de nouvelles compétences que nous n'aurions jamais pensé avoir », dit-elle.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Décès de l'actrice britannique Maggie Smith à 89 ans

La photo prise le 15 octobre 2012 montre l'actrice britannique Maggie Smith sur le tapis rouge alors qu'elle arrive pour assister à la première de "Quartet" lors du 56e Festival du film de Londres du BFI à Londres. (Photo by ANDREW COWIE / AFP)
La photo prise le 15 octobre 2012 montre l'actrice britannique Maggie Smith sur le tapis rouge alors qu'elle arrive pour assister à la première de "Quartet" lors du 56e Festival du film de Londres du BFI à Londres. (Photo by ANDREW COWIE / AFP)
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  • L'actrice britannique Maggie Smith, légende du théâtre et du cinéma, est décédée vendredi à l'âge de 89 ans, ont annoncé ses deux fils dans un communiqué.
  • Maggie Smith "était aimée par beaucoup de gens pour son talent, et était devenue un véritable trésor national dont le travail sera chéri par des générations", a salué sur X le Premier ministre britannique Keir Starmer.

L'actrice britannique Maggie Smith, légende du théâtre et du cinéma, est décédée vendredi à l'âge de 89 ans, ont annoncé ses deux fils dans un communiqué.

Elle avait gagné l'affection du public international avec son rôle de l'impitoyable mais si attachante comtesse douairière Lady Violet dans la série télévisée (puis les deux films) Downton Abbey.

Julian Fellowes, scénariste et créateur de Downton Abbey, a rendu hommage à son "génie" et à sa "compréhension instinctive" des personnages qu'elle a incarnés.

"Elle pouvait vous faire pleurer à chaudes larmes une minute, puis vous faire rire aux éclats la minute suivante", a-t-il déclaré sur la chaîne Sky News.

"Elle s'est éteinte paisiblement à l'hôpital tôt" vendredi matin, ont précisé les deux fils de l'actrice Chris Larkin et Toby Stephens.

"C'était une personne très réservée, mais elle était avec ses amis et sa famille à la fin de sa vie. Elle laisse deux fils et cinq petits-enfants aimants qui sont dévastés par la perte de leur extraordinaire mère et grand-mère", ont-ils ajouté.

La carrière de Maggie Smith a été marquée par l’éclectisme des rôles et des genres: de la mère supérieure aux côtés de Whoopi Goldberg dans "Sister Act" (1992) à la professeure de "métamorphose" dans les films de la saga Harry Potter, en passant par le chaperon névrosée dans "Chambre avec vue" (1986) ou vieille dame SDF dans "The Lady in the Van" (2015).

Puis Downton Abbey qui avait changé sa vie, faisant d'elle une célébrité internationale.

Au cours de sa longue carrière, elle a remporté deux Oscar, six Bafta (dont un d'honneur), quatre Emmy Awards, pour un total de 108 nominations tous prix confondus.

Maggie Smith "était aimée par beaucoup de gens pour son talent, et était devenue un véritable trésor national dont le travail sera chéri par des générations", a salué sur X le Premier ministre britannique Keir Starmer.

L'Académie des Bafta a rendu hommage à l'actrice, la décrivant comme une "légende britannique de la scène et de l'écran". L'acteur Hugh Bonneville, qui a joué le fils de Maggie Smith dans "Downton Abbey", a salué auprès de l'agence PA "son oeil aiguisé, son esprit vif et son talent formidable".

Née le 28 décembre 1934 à Ilford (sud-est de l'Angleterre), Margaret Smith avait débuté sur les planches de l'Oxford Playhouse au début des années 1950.

Elle avait rejoint ensuite la troupe du théâtre londonien de l'Old Vic puis celle du Royal National Theatre où elle a enchaîné les succès, aux côtés de son mari, l'acteur Robert Stephens.

Sa carrière au cinéma a décollé dans les années 1960.

Artiste britannique parmi les plus connues et les plus célébrées, Maggie Smith avait été faite Dame commandeur de l'ordre de l'Empire britannique en 1990 et Compagnon d'honneur en 2014, récompensée pour services rendus au pays dans le domaine des arts.

Elle avait été mariée deux fois, et avait eu ses deux fils, également acteurs, avec Robert Stephens.