Le conflit au Soudan, une menace pour toute la région

La fumée s'élève derrière des bâtiments près de la zone de l'aéroport de Khartoum le 19 avril 2023, au milieu des combats entre l'armée et les paramilitaires (Photo, AFP).
La fumée s'élève derrière des bâtiments près de la zone de l'aéroport de Khartoum le 19 avril 2023, au milieu des combats entre l'armée et les paramilitaires (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 24 avril 2023

Le conflit au Soudan, une menace pour toute la région

  • Entre 10 000 et 20 000 personnes ont fui les combats pour le Tchad voisin, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés
  • Fin février, l'ONU affirmait déjà que plus du tiers de la population au Soudan aurait besoin d'aide humanitaire en 2023

PARIS: Entre menace d'une guerre civile qui dure, risque d'intervention de puissances et groupes armés de la région et possible crise migratoire, le conflit au Soudan menace de fragiliser encore plus une région déjà très instable.

Le Soudan a plongé dans le chaos il y a une semaine, otage des combats entre le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son numéro deux Mohamed Hamdane Daglo, chef des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Mais le conflit peut vite faire tache d'huile, estiment les experts consultés par l'AFP.

Premiers réfugiés

Entre 10 000 et 20 000 personnes ont fui les combats pour le Tchad voisin, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

L'est du Tchad accueille déjà plus de 400 000 réfugiés soudanais et "les nouveaux arrivants font peser une pression supplémentaire sur les services publics et les ressources du pays qui sont déjà surchargés", ajoute le HCR.

Fin février, l'ONU affirmait déjà que plus du tiers de la population au Soudan aurait besoin d'aide humanitaire en 2023, en raison de la faim et de l'augmentation du nombre de déplacés.

"Je m'attends vraiment à un exode massif de millions de civils au premier cessez-le-feu", affirme à l'AFP Cameron Hudson, analyste du Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington.

Extension géographique des combats

Les combats, entamés le 15 avril, s'étendent de jour en jour. De nouveaux quartiers de Khartoum et de nouvelles régions du pays, notamment dans le Darfour, sont aspirés dans un conflit qui couve depuis des mois.

"Des millions de civils sont pris dans les combats et manquent rapidement de produits de première nécessité", écrit l'ONG International Crisis Group.

Selon elle, "le conflit pourrait rapidement glisser vers une véritable guerre durable", contaminant les périphéries du Soudan, déjà exsangue, puis certains de ses voisins.

Pour Cameron Hudson, "le défi est que le conflit, parce qu'il s'étend dans chaque coin du pays, touche la frontière avec le Tchad, la République centrafricaine, le Soudan du Sud et l'Ethiopie. C'est une énorme inquiétude".

La région en danger

Les puissances régionales appellent toutes, officiellement, à cesser les combats.

Selon Cameron Hudson, les deux généraux tentent de puiser armes et renforts chez leurs voisins. Le groupe paramilitaire russe Wagner, dont l'empreinte militaire est faible au Soudan mais qui exploite ses mines d'or, est aussi discrètement à la manœuvre.

"Il y a du travail de propagande" sur les réseaux sociaux mais aussi "de l'organisation militaire et du renseignement" pour Hemedti, assure le chercheur.

La Libye, la Centrafique, le Tchad et l'Ethiopie notamment sont eux aussi susceptibles de jouer un rôle politique voire militaire.

Le conflit impliquerait alors des acteurs fournissant "de l'argent, des armes voire leurs propres troupes ou affidés", craint Alex de Waal. "La plupart de ces mêmes acteurs extérieurs qui pêchent en eaux troubles participeront aux efforts de médiation."

Impuissance

"L'instabilité du Soudan est une préoccupation pour tout le monde, en particulier pour les pays voisins, la Corne de l'Afrique, le détroit de Bab al-Mandeb et tout le voisinage géographique", résume Abdulkhaleq Abdulla, professeur de sciences politiques émirati.

"Si le Soudan entre dans un tunnel sombre, tout le monde en paiera le prix", estime-t-il.

La communauté internationale a bien tenté d'agir: depuis début avril, des négociateurs de l'ONU, de l'Union africaine, de capitales occidentales et du Golfe notamment poussaient les deux hommes à signer un accord-cadre de retour à un pouvoir civil.

En vain. De nombreux experts soulignent combien les négociations ces dernières années ont renforcé les protagonistes dans leurs positions.

Désormais, "la communauté internationale et les puissances majeures appellent les généraux pour demander un cessez-le-feu et n'obtiennent rien", constate Cameron Hudson.

Et une issue militaire rapide semble improbable. Si l'armée de Burhane apparaît militairement plus solide, les hommes de Hemedti excellent dans la guérilla urbaine. Les ingrédients sont là pour un conflit durable.


Le chef de la lutte antiterroriste irakienne s'entretient avec les émissaires égyptien et jordanien

M. Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha. (INA)
M. Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha. (INA)
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  • Les réunions ont porté sur le renforcement de la coopération, l'échange d'expertise et le partage des perspectives sur les questions de sécurité
  • Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha, selon un communiqué du service de lutte contre le terrorisme

DUBAI : Le chef du service irakien de lutte contre le terrorisme, le général de corps d'armée Karim Al-Tamimi, a tenu lundi des réunions séparées avec les envoyés militaires égyptien et jordanien afin de discuter des moyens de renforcer la coopération en matière de sécurité.

Al-Tamimi a rencontré l'attaché militaire égyptien, le colonel Akram Sharif, et l'attaché militaire jordanien, le général de brigade Anwar Al-Bashbasha, selon un communiqué du service de lutte contre le terrorisme.

Les réunions ont porté sur le renforcement de la coopération, l'échange d'expertise et le partage de perspectives sur les questions de sécurité entre les trois pays.


Le ministre saoudien des Affaires étrangères discute des négociations entre les États-Unis et l'Iran avec son homologue iranien

 Une photo fournie par le ministère saoudien des Affaires étrangères montre le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan (R), rencontrant le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Riyad, le 9 octobre 2024. (AFP)
Une photo fournie par le ministère saoudien des Affaires étrangères montre le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan (R), rencontrant le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, à Riyad, le 9 octobre 2024. (AFP)
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  • Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal ben Farhane a discuté avec son homologue iranien Abbas Araghchi des derniers développements dans les pourparlers entre les Etats-Unis et l'Iran lors d'un appel téléphonique
  • Le prince Faisal a reçu lundi un appel téléphonique de M. Araghchi au cours duquel ils ont discuté du troisième cycle de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran, qui s'est tenu samedi à Mascate, la capitale d'Oman

RIYADH : Le ministre saoudien des Affaires étrangères Faisal ben Farhane a discuté avec son homologue iranien Abbas Araghchi des derniers développements dans les pourparlers entre les Etats-Unis et l'Iran lors d'un appel téléphonique, a déclaré le ministère saoudien des Affaires étrangères le 28 avril.

Le prince Faisal a reçu lundi un appel téléphonique de M. Araghchi au cours duquel ils ont discuté du troisième cycle de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran, qui s'est tenu samedi à Mascate, la capitale d'Oman.

Les ministres ont également discuté des liens bilatéraux et des questions d'intérêt commun, a ajouté le communiqué du ministère.


CIJ: le représentant palestinien affirme qu'Israël utilise le blocage de l'aide comme «arme de guerre»

Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois. (AFP)
Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois. (AFP)
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  • "Toutes les boulangeries de Gaza soutenues par les Nations unies ont été contraintes de fermer leurs portes. Neuf Palestiniens sur 10 n'ont pas accès à l'eau potable"
  • "Les locaux des Nations unies et d'autres agences internationales sont vides"

LA HAYE: Le représentant de l'Etat de Palestine a affirmé lundi à la Cour internationale de justice (CIJ) qu'Israël utilisait le blocage de l'aide humanitaire comme "arme de guerre" à Gaza.

"La faim est ici. L'aide humanitaire est en train d'être utilisée comme une arme de guerre", a déclaré devant les juges de la CIJ Ammar Hijazi, représentant de l'État de Palestine auprès des organisations internationales.

La Cour internationale de justice, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert une semaine d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens, plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

38 autres pays présenteront leurs dépositions devant un pannel de 15 juges.

Israël ne participe pas aux audiences mais son allié américain fera une déposition mercredi.

"Toutes les boulangeries de Gaza soutenues par les Nations unies ont été contraintes de fermer leurs portes. Neuf Palestiniens sur 10 n'ont pas accès à l'eau potable", a déclaré M. Hijazi.

"Les locaux des Nations unies et d'autres agences internationales sont vides", a-t-il ajouté.

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

Selon les Nations unies, environ 500.000 Palestiniens ont été déplacés depuis la fin du cessez-le-feu de deux mois.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté à une large majorité une résolution, présentée par la Norvège, demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier ce qu'Israël est tenu de faire concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'Etats tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

Le chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini, avait dénoncé vendredi "une famine provoquée par l'homme et motivée par des raisons politiques".