KHARTOUM: Le chef de l'armée soudanaise AbdelFattah al-Burhan a appelé au dialogue pour ramener la paix au Soudan alors que les combats se poursuivaient avec les Forces de soutien rapide (FSR) samedi.
Dans une interview accordée à Al Arabiya TV, al-Burhan a déclaré : "Le plus grand perdant de cette guerre est le peuple soudanais. Nous devons tous nous asseoir en tant que Soudanais et trouver la bonne issue pour redonner espoir et vie".
Il a ajouté : "les conditions de vie au Soudan se détériorent et nous partageons l'inquiétude de la communauté internationale envers les citoyens soudanais".
Les combats entre l'armée et les FSR ont éclaté il y a une semaine au Soudan, faisant au moins 413 morts et 3.551 blessés, selon l'Organisation mondiale de la santé. Plus tôt samedi, al-Burhan a déclaré que l'armée coordonnait avec les pays concernés pour aider à évacuer les ressortissants étrangers alors que des coups de feu et des frappes aériennes sporadiques résonnaient à travers Khartoum malgré les promesses des parties belligérantes de cesser le feu pendant les trois jours de vacances de l'Aïd Al-Fitr.
Les combats entrent dans leur deuxième semaine, toujours pas de cessez-le-feu
Les évacuations de civils étrangers au Soudan ont débuté samedi pendant que les combats meurtriers entre l'armée régulière et les paramilitaires se sont poursuivis, entrant dans leur deuxième semaine après une brève accalmie.
Si la nuit a été relativement calme à Khartoum privée en grande partie d'électricité et d'eau courante, de fortes explosions ont secoué la capitale dans la journée et des échanges de tirs ont été entendus dans différents quartiers, selon des témoignages rapportés à l'AFP.
La première grande opération d'évacuation de civils depuis le début des combats a été annoncée samedi par l'Arabie saoudite qui a rapatrié ses citoyens et des ressortissants d'autres pays.
Plus de 150 personnes, dont des diplomates et des responsables étrangers sont arrivés à Jeddah, ville portuaire d'Arabie saoudite, selon les Affaires étrangères saoudiennes.
L'évacuation a été effectuée par les forces navales du royaume avec le soutien d'autres branches de l'armée, a indiqué le ministère saoudien dans un communiqué, annonçant "l'arrivée en toute sécurité" de 91 citoyens saoudiens et environ 66 ressortissants de 12 autres pays.
Il s'agit notamment du Koweït, du Qatar, des Emirats arabes unis, de l'Egypte, de la Tunisie, du Pakistan, de l'Inde, de la Bulgarie, du Bangladesh, des Philippines, du Canada et du Burkina Faso, selon le communiqué.
"Des diplomates et des responsables internationaux" faisaient partie des personnes secourues, selon la même source.
Al-Burhan a accusé les FSR d'avoir initié l'attaque, réitérant que l'armée avait organisé une contre-offensive. Il a déclaré que les FSR ont pris des civils comme «boucliers humains» en se positionnant dans des quartiers résidentiels de Khartoum.
Les FSR, a-t-il dit, ont attaqué des magasins, des banques et des institutions gouvernementales. Jusqu'à présent, l'armée a pris le contrôle de presque tous les aéroports du pays, à l'exception de l'aéroport international de Khartoum et de l'aéroport de Nyala, a déclaré al-Burhan.
"Les tentatives d'intégration des FSR dans l'armée ont été la raison de cette crise", a déclaré Al-Burhan à Al Arabiya, ajoutant que l'armée insiste pour réaliser l'intégration.
Il a réaffirmé l'engagement de l'armée à achever la transition vers un gouvernement civil.
"L'armée cherche la désescalade et la préservation des acquis du Soudan", a-t-il déclaré.
Le dirigeant rival des FSR, Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de Hemedti, a déclaré avoir réaffirmé son engagement en faveur du cessez-le-feu lors d'une conversation avec la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Il a dit avoir discuté avec la ministre française des Affaires étrangères pour faciliter l'évacuation des étrangers.