Le gouverneur de la banque centrale libanaise suspecté de fraude

Dans le cadre de sa réponse aux accusations, Riad Salamé a envoyé aux procureurs français une note de 65 pages fournie par Marwan Kheireddine, le président de la banque libanaise AM. (Reuters)
Dans le cadre de sa réponse aux accusations, Riad Salamé a envoyé aux procureurs français une note de 65 pages fournie par Marwan Kheireddine, le président de la banque libanaise AM. (Reuters)
Short Url
Publié le Samedi 22 avril 2023

Le gouverneur de la banque centrale libanaise suspecté de fraude

  • L'accusation d'usage de faux relevés de compte, qui n'avait pas été signalée auparavant, est contenue dans des documents envoyés à Salamé par les autorités judiciaires françaises avant une audience prévue en France le 16 mai
  • Salamé a déclaré que sa fortune provenait de la bonne gestion de l'épargne qu'il avait amassée au cours de sa carrière de banquier d'affaires

BEYROUTH / PARIS: Suspecté d'avoir joué un rôle important dans l'effondrement économique du Liban, le gouverneur de la banque centrale libanaise Riad Salamé est poursuivi par la justice française sur base de transferts en Europe de sommes occultes de plusieurs centaines des millions de dollars (1 dollar=0,90 euros) dont l'origine reste à prouver.

Les procureurs français ont déclaré au gouverneur de la banque centrale libanaise Riad Salamé qu'ils prévoyaient de porter contre lui des accusations préliminaires de fraude et de blanchiment d'argent, en partie sur la base de relevés bancaires potentiellement falsifiés utilisés pour dissimuler sa richesse, selon des documents judiciaires français consultés par Reuters.

L'accusation d'utilisation de faux relevés de compte, qui n'avait pas été signalée auparavant, est contenue dans des documents envoyés à Salamé par les autorités judiciaires françaises avant une audience prévue en France le 16 mai.

Au cours de cette audience, les procureurs français ont l'intention d'appuyer sur les accusations préliminaires et de le désigner officiellement comme suspect.

Salamé a refusé de commenter son usage présumé de faux documents. Il a nié à plusieurs reprises les accusations de fraude et de blanchiment d'argent, affirmant qu'il était devenu le bouc émissaire de la crise financière libanaise qui a éclaté en 2019.

Un avocat de Salamé a déclaré début avril que son client n'avait pas encore décidé s'il se rendrait en France pour assister à l'audience du 16 mai.

Dans le cadre d'une enquête conjointe avec des homologues au Liban et dans au moins quatre autres pays européens, les procureurs français soupçonnent Salamé, 72 ans, d'être de connivence avec son frère Raja pour le détournement de plus de 300 millions de dollars de fonds publics, dont une partie a été utilisée pour acheter des propriétés à travers l'Europe.

Riad et Raja Salamé ont nié avoir détourné des fonds publics. (avec Reuters)

Des enquêteurs français et européens, qui ont interrogé Salamé à Beyrouth en mars, soupçonnent que l'essentiel de la fortune du gouverneur provient des fonds publics qu'il aurait détournés.

Dans le cadre de sa réponse aux accusations, Salamé a envoyé aux procureurs français une note de 65 pages fournie par Marwan Kheireddine, le président de la banque libanaise AM.

Le document consulté par Reuters contient une série de relevés bancaires qui, selon l'un des avocats de Salamé, montrent comment les économies du gouverneur sont passées de 15 millions de dollars en 1993 à plus de 150 millions de dollars en 2019 "alors qu'il capitalisait les intérêts".

Mais selon les documents judiciaires français consultés par Reuters, les enquêteurs français sont parvenus à la conclusion que les relevés bancaires étaient faux.

Salamé « a utilisé de faux relevés de comptes bancaires à AM Bank… fournis par Marwan Kheireddine, pour justifier de manière trompeuse l'origine de ses biens ou de ses revenus », indiquent les procureurs français dans les documents judiciaires.

L'avocat de Kheireddine, Thierry Marembert, a déclaré que son client avait nié tout acte répréhensible.

Suite à l'interrogatoire de Salamé à Beyrouth, les procureurs français ont écrit que "Riad Salamé n'est pas en mesure de justifier les différents prêts et investissements qui lui ont permis d'augmenter sa fortune de plus de 250 millions d'euros (au minimum) pendant cette période", selon le Français documents judiciaires.

Salamé a déclaré que sa fortune provenait de la bonne gestion de l'épargne qu'il avait amassée au cours de sa carrière de banquier d'affaires.

Kheireddine a été interrogé en France au début du mois sur des soupçons de participation à une association de malfaiteurs et de blanchiment d'argent aggravé. Le banquier a reçu l'ordre de ne pas quitter le pays et son passeport a été confisqué.


Liban: une "série" de frappes israéliennes dans le sud, selon l'agence officielle

Cette photo prise dans la région de Marjeyoun, au sud du Liban, montre la fumée qui s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes sur les collines du village de Nabatiyeh, au sud du Liban, le 8 mai 2025. (AFP)
Cette photo prise dans la région de Marjeyoun, au sud du Liban, montre la fumée qui s'échappe du site des frappes aériennes israéliennes sur les collines du village de Nabatiyeh, au sud du Liban, le 8 mai 2025. (AFP)
Short Url
  • L'agence de presse officielle libanaise a fait état d'une "série" de frappes israéliennes jeudi dans le sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah

BEYROUTH: L'agence de presse officielle libanaise a fait état d'une "série" de frappes israéliennes jeudi dans le sud du Liban, en dépit du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

"Une série de frappes israéliennes" a visé le secteur de Nabatiyé, à une dizaine de kilomètres de la frontière, a rapporté l'agence Ani.

Des médias locaux ont indiqué que les raids avaient touché des secteurs montagneux éloignés des zones d'habitation.

L'Ani a fait état "d'énormes explosions... ayant résonné dans la plupart des zones de Nabatiyé et du sud", provoquant "terreur et panique" parmi les habitants, qui se sont précipités pour aller chercher leurs enfants à l'école, tandis que des ambulances se dirigeaient vers les zones touchées.

Un photographe de l'AFP a vu de la fumée s'élever des collines de la région.

"On a entendu une forte explosion, environ dix frappes consécutives", a déclaré à l'AFP Jamal Sabbagh, un médecin de 29 ans qui effectuait des examens de santé auprès d'écoliers près de la ville de Nabatiyé.

"Certains enfants ont eu peur et il y avait de la panique, les enseignants étaient aussi effrayés", a-t-il confié.

Mercredi, une frappe israélienne à Saïda, également dans le sud du pays, avait tué un commandant du mouvement islamiste palestinien Hamas, allié du Hezbollah libanais.

Israël est en guerre contre le Hamas depuis que le mouvement palestinien a mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, déclenchant une offensive israélienne dévastatrice dans la bande de Gaza.

Le Hezbollah, groupe armé libanais soutenu par l'Iran, avait alors ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien aux Palestiniens.

Israël a mené entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah.

Un cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre mais l'armée israélienne mène régulièrement depuis cette date des attaques au Liban, disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, très affaibli par la guerre.

Le Liban presse notamment les Etats-Unis et la France, garants de l'accord de cessez-le-feu, de contraindre Israël à cesser ses attaques et se retirer des cinq positions frontalières dans lesquels il s'est maintenu.

Beyrouth assure respecter ses engagements et accuse Israël de violer le cessez-le-feu.


Trump à Riyad: un forum économique au centre de toutes les attentions

Le président américain Donald Trump devrait arriver à Riyad le 13 mai (Agence de presse saoudienne).
Le président américain Donald Trump devrait arriver à Riyad le 13 mai (Agence de presse saoudienne).
Short Url
  • Des magnats de l'économie américaine, des ministres saoudiens et des chefs d'entreprise participeront à un événement sur invitation à Riyad
  • Selon l’invitation, le forum vise à «approfondir l’engagement, ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et réaffirmer le partenariat économique historique

RIYAD: À l’approche de la visite du président américain Donald Trump, l’Arabie saoudite s’apprête à accueillir, le 13 mai prochain, un Forum d’investissement saoudo-américain très attendu, organisé sur invitation uniquement au Ritz-Carlton de Riyad.

Alors que la visite présidentielle attire l’attention internationale, les projecteurs se tournent vers cet événement économique majeur qui réunira quelque 15 ministres et hauts responsables saoudiens, ainsi que les dirigeants de grands projets et entreprises du Royaume. En parallèle, plusieurs figures emblématiques de l’économie américaine y sont attendues, selon des médias américains: Elon Musk, Mark Zuckerberg, Larry Fink, mais aussi Sam Altman (OpenAI), Jane Fraser (Citigroup), Kelly Ortberg (Boeing) et David Sacks, conseiller à la Maison Blanche sur l’IA et les crypto-monnaies.

Selon l’invitation, le forum vise à « approfondir l’engagement, ouvrir de nouvelles perspectives d’investissement et réaffirmer notre partenariat économique historique».

Si la coopération militaire et sécuritaire reste un pilier des relations bilatérales, cette rencontre devrait surtout marquer un tournant vers de nouveaux secteurs de collaboration, dans un esprit d’échanges économiques à double sens.

Des accords seront signés qui couvrent des secteurs tels que l'intelligence artificielle, la technologie et la coopération en matière de soins de santé, et leur valeur atteindra probablement au moins 600 milliards de dollars (1 dollar = 0,88 euro) – un objectif fixé par le prince héritier Mohammed ben Salmane en janvier, lorsqu'il est devenu le premier dirigeant étranger à s'entretenir avec le président Trump après le retour de ce dernier à la Maison-Blanche.

S'exprimant cette semaine depuis l'Institut Milken à Los Angeles, le ministre saoudien de l'Investissement, Khalid al-Falih, a souligné l'importance stratégique des États-Unis pour le Royaume, saluant leur position unique sur la scène mondiale.
«Il n’existe aucun concurrent proche des États-Unis, que ce soit en matière de profondeur des marchés de capitaux, de leur ampleur ou de leur capacité d’innovation», a-t-il déclaré.

Arab News participera aux tables rondes et couvrira en direct les temps forts du forum d’investissement prévu la semaine prochaine à Riyad.

Le président Trump est attendu à Riyad le 13 mai, où il prendra part le lendemain à un sommet avec les dirigeants du Golfe. Il poursuivra ensuite sa tournée régionale en se rendant à Doha le 14 mai, avant de clore son premier déplacement officiel à l’étranger de ce second mandat à Abou Dhabi, le 15 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite condamne fermement le projet israélien d’annexer Gaza

Des Palestiniens récupèrent des effets personnels dans une école servant d’abri à des déplacés, visée à deux reprises par des frappes israéliennes mardi, ayant fait plus de 25 morts. (AP)
Des Palestiniens récupèrent des effets personnels dans une école servant d’abri à des déplacés, visée à deux reprises par des frappes israéliennes mardi, ayant fait plus de 25 morts. (AP)
Short Url
  • Les autorités israéliennes ont approuvé lundi des plans visant à prendre le contrôle de territoires et à déplacer de force la population
  • Le ministère des Affaires étrangères du Royaume condamne fermement les violations du droit international par Israël

RIYAD: Le ministère saoudien des Affaires étrangères a «catégoriquement rejeté» les plans d'Israël visant à étendre ses opérations militaires à Gaza et à prendre le contrôle du territoire.

Le ministère a également «condamné fermement les violations israéliennes continues du droit international et du droit humanitaire international».

Les autorités israéliennes ont approuvé, lundi, une nouvelle opération terrestre visant à prendre le contrôle de certaines parties de Gaza, à déplacer de force les Palestiniens dans le sud du territoire et à contrôler la distribution de l'aide humanitaire. L'armée israélienne fait appel à des dizaines de milliers de soldats de réserve.

L'annonce a suscité une large condamnation internationale. Le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré qu'il s'opposait fermement à toute tentative d'expansion des colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés et a souligné l'importance de tenir Israël pour responsable de ses manquements aux résolutions internationales.

Le Royaume continue d'apporter «un soutien indéfectible à la cause palestinienne, conformément à la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale», a ajouté le ministère.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com