Entre dévotion et plaisirs culinaires, les Marocains accueillent Aid el-Fitr 2023 avec gaieté

Plateau de gâteaux marocains spécifiques à Aïd el-Fitr. (Photo, Mona.M)
Plateau de gâteaux marocains spécifiques à Aïd el-Fitr. (Photo, Mona.M)
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Publié le Mardi 27 juin 2023

Entre dévotion et plaisirs culinaires, les Marocains accueillent Aid el-Fitr 2023 avec gaieté

  • «C’est un jour de fête, les fidèles se doivent d’être aimables et courtois les uns envers les autres, c’est également l’occasion de faire preuve de pardon et donc d’enterrer les vieilles querelles entre voisins ou dans la famille»
  • «Nous avons une relation quasi fusionnelle avec le couscous du vendredi qui rassemble la famille et les amis, c’est donc le plat idéal pour le jour de l'Aïd»

CASABLANCA: Après trente jours intenses de jeûne et de spiritualité, les Marocains, comme nombre de musulmans, fêteront samedi la fin du mois sacré du ramadan.

Il s’agit de la fête la plus importante du calendrier musulman après celle du Aïd al-Adhda. Localement appelée le «petit Aïd», cette fête s'étend en général sur un à deux jours. C’est l’occasion pour les jeûneurs de reprendre un quotidien «normal» après que leurs organismes se sont habitués à un rythme ramadanesque.

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Des Marocains effectuent la prière de Aïd el-Fitr qui marque la fin du mois de ramadan dans la ville de Salé. (Photo, AFP)

Au Maroc, le premier jour de Aïd el-Fitr débute par la prière du Aïd. En début de matinée, les mosquées commencent à entonner des invocations spécifiques à ce jour de fête. «Les fidèles doivent se vêtir de leurs plus beaux habits, ils doivent se parfumer et arborer leur plus beau sourire», explique Hicham Lekhal, imam d’une petite mosquée à Casablanca, à Arab news en français.

«C’est un jour de fête, les fidèles se doivent d’être aimables et courtois les uns envers les autres, c’est également l’occasion de faire preuve de pardon et donc d’enterrer les vieilles querelles entre voisins ou dans la famille», poursuit-il.

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Des Marocains font la prière de Aïd el-Fitr qui marque la fin du mois de ramadan dans la ville de Salé. (Photo, AFP)

Pour les enfants, cette journée est très attendue. Ils pourront revoir cousins, cousines et amis tout en portant les habits du Aïd, que leurs parents ont spécialement achetés pour l’occasion. Mais ce n’est pas tout, leur joie est également amplifiée par le fait que leurs aînés les gratifient avec de l’argent de poche.

À table!

Le premier jour de Aïd el-Fitr, c’est aussi le premier petit-déjeuner et le premier déjeuner depuis trente jours. Au sein des ménages marocains, la joie et la bonne humeur règnent, on se souhaite un joyeux Aïd et on se met à table. Les papilles se préparent à déguster de nombreux mets sucrés.

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Petit déjeuner marocain le jour de Aïd el-Fitr. (Photo, Mona.M)

«Les Marocains, partout où ils sont, que ce soit au Maroc ou à l’étranger, reproduisent les mêmes traditions culinaires», explique chef Simo à Arab News en français. «Le matin du Aïd, ce sera baghrir et batbout au miel, msemen saupoudré d’amandes ou de grains de sésame. La star de ce matin-là reste la ghriyba, un gâteau sec à base d’amande, de noix de coco et de sucre glace et bien entendu du thé à la menthe pour accompagner le tout», poursuit-il.

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Baghrir marocain (Photo, Mona.M)

Il s’agit quand même de manger léger, car la prière de l’Aïd suivra; la table reste souvent dressée pour qui voudrait entamer une «deuxième mi-temps» au retour de la mosquée.

Pour le déjeuner, les grands classiques de la gastronomie marocaine sont préparés : couscous, tajine à la viande et aux abricots, rfissa au poulet ou encore du poulet préparé de la même façon que pour les mariages.

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Plateau de gâteaux secs marocains: fekkass, ghriyba… (Photo, Mona.M)

Pour chef Simo, le plat qui reste le plus en vogue est le couscous. «De nombreux Marocains arrêtent de préparer le couscous du vendredi pendant le ramadan, c’est tout naturellement qu’ils le préparent dès le premier jour du Aïd. Nous avons une relation quasi fusionnelle avec le couscous du vendredi qui rassemble la famille et les amis, c’est donc le plat idéal pour le jour de l'Aïd», souligne-t-il.

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Rfissa au poulet à la manière du chef Simo. (Photo, Instagram/chef_simo_officiel)

 

Chef Simo, star de la gastronomie marocaine

Reconnaissable à ses bandanas qui ne quittent jamais son front, chef Simo est l’un des experts culinaires les plus connus au Maroc.

Dévoilé au grand public grâce à l'émission Master Chef Maroc, chef Simo a remporté l'édition 2018 de la compétition grâce à ses créations culinaires distinguées et son dévouement pour le métier de chef cuisinier.

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Chef Simo. (Photo, Instagram/chef_simo_officiel)

Connu pour sa passion sans limite pour la cuisine, son esprit de compétiteur et son humour, chef Simo a rapidement conquis le cœur des Marocains, pour s'ériger en véritable star dans le domaine.

Spécialisé dans l’animation culinaire et la psychologie en cuisine, chef Simo possède plusieurs restaurants, notamment à Casablanca, à l'instar du restaurant Urban Steakhouse by Chef Simo, La Poêle du chef ou encore le restaurant Parmegiano. Acteur, animateur d'émissions culinaires et surtout chef cuisinier, Simo multiplie les casquettes pour porter haut la gastronomie marocaine.

En effet, l’islam préconise de maintenir des liens solides avec sa famille et ses proches. Un concept musulman englobe ce devoir du fidèle, que l’on nomme «Silat ar-Rahim». Ce concept sous-entend la compassion et l’intérêt que nous devons avoir pour nos proches et qui se mue en action concrète, spécifiquement durant le premier jour de l'Aïd.

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 Plateau de gâteaux marocains spécifiques à Aïd el-Fitr. (Photo, Mona.M)

Ainsi, les familles marocaines préparent leurs déjeuners et elles se regroupent chez leurs proches. Parfois, ce sont de véritables circuits qui s’organisent, dans la mesure où l’on va rendre visite au plus de proches possible, avec toujours à portée de main des plateaux de douceurs marocaines pour égayer cette journée si spéciale.

En fin d'après-midi, alors que les sens sont rassasiés, une virée en ville, ou près de la corniche, s'impose presque naturellement. Détente, bonne humeur et gaieté restent les maîtres mots de cette journée qui clôt le mois le plus important du calendrier musulman.

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Des Marocains se rassemblent sur la côte lors du Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois du ramadan, dans la capitale Rabat. (Photo, AFP)

Enfin, pour certains, cette journée est l’occasion de reprendre des forces pour se préparer à jeûner six autres jours, comme le faisait le prophète Mahomet.

N’étant pas obligatoire, cette sunna (ensemble des paroles du Prophète, de ses actions et de ses jugements, tels qu'ils sont fixés dans les hadiths et qui constituent pour tout musulman un modèle à suivre) est pourtant vivement recommandée, car selon la tradition musulmane, toute personne prolongeant son jeûne de six jours après le mois sacré du ramadan (hormis le jour du Aïd) sera gratifiée par Allah: c'est le mérite de chawwal.


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
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  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

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Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

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3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

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Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

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Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

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3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.