L’IMA se transforme en une scène ouverte pour débattre de la pensée arabe contemporaine

Fruit d’une coopération entre l’IMA et le Centre arabe de recherche et d’études politiques (Carep), cet événement découle d’un long travail de réflexion et d’organisation entre les équipes des deux organismes, dans le but de «répondre à un contexte français où l’identité arabe est sous contrôle», déclare la chercheuse auprès du Carep, Leila Seurat. (Photo CAREP)
Fruit d’une coopération entre l’IMA et le Centre arabe de recherche et d’études politiques (Carep), cet événement découle d’un long travail de réflexion et d’organisation entre les équipes des deux organismes, dans le but de «répondre à un contexte français où l’identité arabe est sous contrôle», déclare la chercheuse auprès du Carep, Leila Seurat. (Photo CAREP)
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Publié le Jeudi 14 novembre 2024

L’IMA se transforme en une scène ouverte pour débattre de la pensée arabe contemporaine

  • Fruit d’une coopération entre l’IMA et le Centre arabe de recherche et d’études politiques (Carep), cet événement découle d’un long travail de réflexion et d’organisation entre les équipes des deux organismes
  • L’objectif n’est pas «de combler une méconnaissance de la pensée arabe en France» mais aussi «de contrecarrer des stéréotypes volontairement véhiculés par les médias», affirme la chercheuse Leila Seurat

PARIS: À partir de ce jeudi 14 novembre, et pendant deux journées consécutives, l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris sera une grande scène ouverte au débat et aux échanges sur les courants de la pensée arabe contemporaine.

L’évènement intitulé «Sommet international des pensées arabes», initié par le président de l’IMA Jack Lang, donne la voix à des penseurs, chercheurs, enseignants ou journalistes arabes, pour dialoguer, expliquer et confronter leurs pensées entre eux et avec un public français.

Fruit d’une coopération entre l’IMA et le Centre arabe de recherche et d’études politiques (Carep), cet événement découle d’un long travail de réflexion et d’organisation entre les équipes des deux organismes, dans le but de «répondre à un contexte français où l’identité arabe est sous contrôle», déclare la chercheuse auprès du Carep, Leila Seurat. 

L’objectif n’est pas «de combler une méconnaissance de la pensée arabe en France» mais aussi «de contrecarrer des stéréotypes volontairement véhiculés par les médias et la culture dominante associant systématiquement les Arabes au fanatisme ou au despotisme», assure Seurat.

Pour ce qui est des objectifs du sommet, le premier selon la chercheuse est «celui de donner à voir au public français à partir d’une présentation arabo-arabe, la diversité des courants de pensée et des débats en cours dans cette région».

Le deuxième, ajoute-t-elle, est «de favoriser un espace d’échange et de dialogue entre acteurs venus du Machrek et du Maghreb, pour peut-être mettre ce savoir au service de l’action». 

Le dernier objectif d’après Seurat «serait de réfléchir à la manière dont les nouveaux contextes poussent à reposer différemment d’anciens débats, à repenser la nature de désaccords idéologiques profonds, à saisir l’existence de nouvelles formes d’articulation entre eux». 

En parlant de nouveau contexte, Seurat pense à la Palestine, qu’elle qualifie de «partie intégrante de la question nationale arabe, qui a toujours joué un rôle central dans la formulation des idées politiques».

Pour elle, «le génocide en cours s’impose comme une rupture majeure dans la manière dont les sociétés arabes appréhenderont leur devenir face aux complicités à la fois de leurs propres régimes mais aussi de l’Occident».

Le responsable des rencontres, podcasts et éditions à l’IMA, Mathieu Gousse, estime que l’une des premières finalités du sommet , c'est de montrer qu'il y a une production intellectuelle dans le monde arabe qui est très riche, très diverse et qui est souvent méconnu en France «parce que le public français a peut-être une image passéiste d'un âge d'or de la pensée arabe», qui est celle de l'époque médiévale ou andalouse, «mais il connaît beaucoup moins bien la période contemporaine, ses grands penseurs, et les courants qui traversent la pensée arabe».

Le sommet vise également, selon Gousse, à «établir un double échange, d’une part entre les penseurs arabes sur des questions sur lesquelles ils ne sont pas forcément d'accord», mais aussi à «créer une passerelle entre le monde arabe et l'Europe» et à favoriser un échange entre des penseurs arabes et un public français. 

Au regard de la situation conflictuelle qui prévaut actuellement dans la région, il estime que «l'ensemble des neuf thèmes qui seront débattus lors du sommet seront tous traversés par le contexte géopolitique actuel et les guerres à Gaza et au Liban». 

Gousse est par ailleurs convaincu que l'événement va trouver un écho dans le milieu intellectuel français, «surtout dans le milieu universitaire, parce qu'on a beaucoup de chercheurs qui travaillent sur le monde arabe qui seront présents. On a aussi des étudiants qui travaillent sur le monde arabe qui feront également partie du public». 

D’où, pour lui, l’importance de la diversité des profils, qui participent aux débats, avec des profils académiques et des intellectuels reconnus qui ont pas mal de publications, mais aussi des profils de militants et également des journalistes.

«Il nous a semblé très important de montrer qu'il y a la pensée académique, la figure du penseur tel qu'on s'y attend, mais il y a tous ceux qui fabriquent la pensée et qui la produisent et la diffusent d'une autre manière», indique-t-il, tels que les podcasteurs et des journalistes de médias en ligne.


Le Festival du Conte de Diriyah célèbre l'héritage littéraire saoudien

Les contes d'Arabie saoudite sont exposés au stand de la maison d'édition Tashkeel lors du festival du conte de Diriyah, qui présente les récits saoudiens à un public international. (AN Photo/Waad Hussain)
Les contes d'Arabie saoudite sont exposés au stand de la maison d'édition Tashkeel lors du festival du conte de Diriyah, qui présente les récits saoudiens à un public international. (AN Photo/Waad Hussain)
L'écrivaine et journaliste Badriyah Al-Bishr lors de sa conférence "Les Racines du Conte" au Festival de Diriyah, où elle a exploré les passerelles entre contes traditionnels et littérature contemporaine. (Photo: AN/Waad Hussain)
L'écrivaine et journaliste Badriyah Al-Bishr lors de sa conférence "Les Racines du Conte" au Festival de Diriyah, où elle a exploré les passerelles entre contes traditionnels et littérature contemporaine. (Photo: AN/Waad Hussain)
Une installation littéraire créative au festival du conte de Diriyah, avec des livres suspendus à une structure traditionnelle en forme de toit de palme. (AN Photo/Waad Hussain)
Une installation littéraire créative au festival du conte de Diriyah, avec des livres suspendus à une structure traditionnelle en forme de toit de palme. (AN Photo/Waad Hussain)
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  • L'événement propose une immersion dans la riche tradition du Royaume
  • Les locaux et visiteurs explorent la littérature saoudienne

RIYAD : Le Festival du Conte de Diriyah s'impose comme un événement culturel majeur, réunissant écrivains, éditeurs et passionnés de littérature autour du riche patrimoine narratif saoudien et de son évolution contemporaine.

Cette manifestation, qui se déroule jusqu'au 8 février, propose un programme diversifié: tables rondes, séances de dédicaces, performances artistiques et ateliers interactifs, attirant aussi bien le public local qu’international.

L'une des sessions phares, "Les Racines du Conte", a mis en vedette la célèbre romancière et journaliste saoudienne Badryah Al-Bishr, qui a évoqué la transformation du conte en littérature moderne.

"Mon travail examine comment la sagesse des contes populaires s'est transformée en structure romanesque", a-t-elle expliqué. "Ces récits ont toujours joué un rôle fondamental dans nos sociétés, qu'il s'agisse d'éduquer les enfants, d'apaiser les cœurs ou de transmettre des valeurs."

"C'est ce que nous appelons aujourd'hui le 'soft power'", poursuit-elle. "Les contes ont façonné les esprits à travers les cultures, comme en témoigne l'histoire de Cendrillon, que l'on retrouve de la Russie à l'Europe, jusqu'au Najd."

L'événement met particulièrement l'accent sur l'accessibilité de la littérature saoudienne aux visiteurs internationaux, proposant des traductions et des éditions accessibles d'œuvres locales.

Modi Al-Dossari, des éditions Tashkeel, souligne: "Nous observons un intérêt croissant des visiteurs étrangers pour notre culture.  Nous travaillons sur quelque chose d'important ici au festival. Les visiteurs sont très diversifiés, y compris de nombreux étrangers désireux d'en apprendre davantage sur notre culture."
 
"Nos traductions anglaises de livres saoudiens rencontrent un vif succès, facilitant le partage de notre patrimoine culturel", a-t-il ajouté. 

Les traductions d'œuvres saoudiennes ont créé de nouveaux ponts entre les récits locaux et les lecteurs du monde entier, révélant la richesse et la dimension universelle de cette littérature.

Le festival se déploie sur trois sites emblématiques - Bujairi Terrace, l'Hôtel Bab Samhan et Al-Zuhayra - accessibles pour 40 riyals (10,66 dollars) par personne, transport inclus.

Au-delà de sa dimension littéraire, l'événement offre aux visiteurs une expérience culturelle complète et totalement immersive, leur permettant d'explorer la profondeur historique et artistique de Diriyah, avec restaurants, cafés et boutiques.

"Diriyah, et particulièrement Bujairi Terrace, offre une expérience exceptionnelle", témoigne Hind Mohammed, une visiteuse. "L'atmosphère y est vivante, entre cafés animés et espaces familiaux accueillants."

Le site lui-même participe à la magie du festival : au coucher du soleil, la lumière dorée baigne l'architecture traditionnelle, créant un cadre spectaculaire pour cet événement culturel.

Cette initiative s'inscrit dans l'essor remarquable de la scène littéraire saoudienne, qui gagne en reconnaissance internationale. Le Festival du Conte de Diriyah joue un rôle catalyseur dans cette dynamique, offrant une plateforme de dialogue, de créativité et d'échange culturel qui contribue à la valorisation de la littérature saoudienne sur la scène mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une académie saoudienne lance un programme d’immersion en arabe

Cinquante étudiants non natifs arabophones ont participé à la deuxième édition du programme d’immersion linguistique en langue arabe de l’Académie mondiale King Salman (SPA).
Cinquante étudiants non natifs arabophones ont participé à la deuxième édition du programme d’immersion linguistique en langue arabe de l’Académie mondiale King Salman (SPA).
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  • Ce programme de huit semaines permettra aux participants d'améliorer leurs compétences en arabe à des fins culturelles et touristiques.
  • Les étudiants acquerront une compréhension approfondie de la langue grâce à une expérience immersive qui leur permettra de s'intégrer dans la société saoudienne.

RIYAD : L’Académie mondiale de langue arabe du roi Salman a accueilli 50 étudiants non natifs pour le deuxième programme d’immersion linguistique.

Le programme, qui se déroule au siège de l’académie à Riyad, comprend des participants de 20 pays et intègre deux nouveaux titres, selon l’agence de presse saoudienne.

S’appuyant sur le succès de l’édition 2023 à Djeddah, qui a attiré plus de 100 apprenants de 34 pays, ce programme de huit semaines vise à améliorer les compétences des participants en arabe à des fins culturelles et touristiques.

Les étudiants acquerront une compréhension approfondie de la langue grâce à une expérience immersive axée sur l’intégration dans la société saoudienne, a rapporté le SPA.

Cette initiative s’inscrit dans la mission de l’Académie de promouvoir l’arabe à l’échelle mondiale et soutient le programme de développement des capacités humaines de l’Arabie saoudite.

Les participants ont été sélectionnés selon un processus d'admission rigoureux afin de s'assurer qu'ils répondaient aux critères de l'initiative phare.

Le programme, divisé en deux volets, répond à différents besoins d’apprentissage. La piste touristique permet à 25 étudiants, touristes et visiteurs de se familiariser avec la langue arabe dans des situations réelles, tout en explorant la culture saoudienne lors de visites sur le terrain et de formations.

La piste culturelle s’adresse aux étudiants et aux participants des centres de langues, leur permettant d'améliorer leur maîtrise linguistique dans un environnement d’apprentissage complet.

Le programme propose des cours d'arabe culturel et d'arabe touristique, basés sur le Cadre européen commun de référence pour les langues au niveau B1. Ils apprennent ainsi à communiquer efficacement en arabe dans divers contextes.

En utilisant une approche communicative, l’institut intègre la grammaire et la syntaxe à des activités interactives basées sur les compétences. L’apprentissage est soutenu par le travail de groupe, du matériel audiovisuel et des ressources de lecture.

Structuré autour d’un programme de formation avancée, le programme combine des cours en classe avec des activités culturelles telles que l’accueil d’expériences avec des familles saoudiennes, des célébrations nationales comme la Journée de la fondation et la Fête nationale, ainsi que des voyages culturels hebdomadaires.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com   


L'exposition Ithra’s Kimono met en lumière l’art et l’évolution d’un symbole japonais en Arabie saoudite

À l'occasion des Journées culturelles du Japon, qui se terminent le 8 février, le Centre Roi Abdulaziz pour la culture mondiale (Ithra) organise une exposition de kimonos. (Photo Fournie)
À l'occasion des Journées culturelles du Japon, qui se terminent le 8 février, le Centre Roi Abdulaziz pour la culture mondiale (Ithra) organise une exposition de kimonos. (Photo Fournie)
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  • Dans le cadre des Journées culturelles japonaises qui se terminent le 8 février, le Centre mondial de la culture du roi Abdulaziz (Ithra) organise une exposition sur les kimonos.
  • Cette exposition gratuite présente 17 kimonos, soigneusement sélectionnés pour mettre en valeur l’évolution de cette tenue emblématique du Japon.

DHAHRAN : Dans le cadre des Journées culturelles japonaises qui se terminent le 8 février, le Centre mondial de la culture du roi Abdulaziz (Ithra) organise une exposition sur les kimonos. Elle offre aux visiteurs un aperçu intime de ces vêtements traditionnels japonais, emblèmes du pays.

Maha Abdulhadi, spécialiste des programmes créatifs chez Ithra, a expliqué l’importance de cette exposition au journal Arab News.

Les motifs et les tissus des kimonos reflètent souvent les changements saisonniers, les festivals et l’esthétique artistique, soulignant ainsi leur lien avec la culture japonaise. (Photo fournie)
Les motifs et les tissus des kimonos reflètent souvent les changements saisonniers, les festivals et l’esthétique artistique, soulignant ainsi leur lien avec la culture japonaise. (Photo fournie)

« L’exposition de kimonos lors des Journées culturelles japonaises ne se contente pas de mettre en avant la mode ; elle offre une expérience culturelle profonde. Elle célèbre l’héritage artistique du Japon, démontre l’adaptabilité de la tradition dans un monde moderne et renforce les échanges culturels entre le Japon et le reste du monde », a déclaré M. Abdulhadi.

Symbole emblématique de la tradition et du savoir-faire japonais, le kimono a été l’expression de la richesse de l’identité culturelle du Japon et de son art textile, mettant en valeur des techniques séculaires de teinture, de tissage et de broderie, tout en démontrant comment les designers contemporains ont réinterprété le kimono pour l'adapter à la modernité.

L’exposition met également en évidence l’importance des kimonos lors des différentes occasions de célébration, soulignant la variation de leurs styles en fonction des événements.

La sélection de kimonos a été organisée par l’unité du Musée et exposition d’Ithra. (Photo Fournie)
La sélection de kimonos a été organisée par l’unité du Musée et exposition d’Ithra. (Photo Fournie)

Les motifs et les tissus des kimonos reflètent souvent les changements saisonniers, les festivals et l’esthétique artistique, soulignant ainsi leur lien étroit avec la culture japonaise.

Cette exposition gratuite présente 17 kimonos, soigneusement sélectionnés pour mettre en valeur l’évolution de cette tenue emblématique du Japon.

Dix kimonos ont été prêtés au Musée du Japon à Fukushima. Ces pièces représentent des kimonos antiques datant de différentes périodes historiques, reflétant le savoir-faire et la sensibilité esthétique des époques Meiji (1868-1912), Taisho (1912-1926) et Showa (1926-1989). Le Musée du kimono japonais, qui a ouvert ses portes en 2022, abrite la plus grande collection de kimonos au Japon, avec environ 10 000 pièces, accessoires compris.

Dans le cadre des Journées culturelles du Japon, qui se terminent le 8 février, le Centre Roi Abdulaziz pour la culture mondiale (Ithra) organise une exposition de kimonos. (Photo fournie)
Dans le cadre des Journées culturelles du Japon, qui se terminent le 8 février, le Centre Roi Abdulaziz pour la culture mondiale (Ithra) organise une exposition de kimonos. (Photo fournie)

« J’aimerais également ajouter que le design de l’un des kimonos uchikake exposés au Japan Kimono Museum est l’œuvre de Kansai Yamamoto, un créateur de mode qui a participé à la Fashion Week de Paris et à d’autres événements », a ajouté Abdulhadi.

Outre les pièces historiques, l’exposition présente sept kimonos provenant d’un collectionneur privé basé au Japon et offrant des interprétations modernes du vêtement traditionnel.

La sélection des kimonos a été organisée par l’unité du musée et exposition d’Ithra. L’équipe de la Commission s’est concentrée sur la présentation de l’évolution des kimonos, mettant en valeur leurs techniques de teinture complexes, leur artisanat exquis et leurs styles régionaux qui racontent des histoires captivantes de tradition et de patrimoine.

Au-delà d’une exposition de mode, l’événement dans son ensemble, qui a débuté le 23 janvier, a été créé pour favoriser les échanges culturels alors que les deux pays célèbrent 70 ans de relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et le Japon.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com