PARIS: Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin aurait dû être entendu mardi « sans mise en examen envisagée » dans l'enquête pour « viol » qui le vise, mais ses avocats ont demandé un report, ont-ils annoncé mercredi, confirmant une information de L'Opinion.
Gérald Darmanin « devait être entendu en qualité de simple témoin assisté ce qui signifie qu'aucune mise en examen n'est envisagée », se sont félicités ses avocats Me Mathias Chichportich et Pierre-Olivier Sur.
L'information n'avait pas encore été confirmée de source judiciaire mercredi en fin de matinée.
Les avocats ont demandé « en raison d'une contrainte professionnelle majeure » le report de cette audition prévue dans le cadre des investigations concernant une accusation de viol en 2009 visant ce poids lourd du gouvernement.
« Gérald Darmanin avait demandé dès le 23 juillet à être auditionné par la juge d'instruction (...). Nous avons d'ores et déjà indiqué qu'il se rendrait disponible pour toute nouvelle audition », ajoutent ses conseils.
« Pour mémoire, cette procédure fait suite à deux classements sans suite du parquet de Paris et une ordonnance de non-lieu d'un juge d'instruction », ont ajouté les deux avocats.
La cour d'appel de Paris a ordonné mi-juin la reprise des investigations concernant une accusation de viol en 2009 visant Gérald Darmanin, près de deux ans après une ordonnance de non-lieu annulée par la Cour de cassation en novembre 2019 pour des raisons procédurales.
En juin, la chambre de l'instruction de la cour d'appel n'a pas suivi les réquisitions du parquet général et estimé, selon une source judiciaire, que la magistrate instructrice « ne pouvait se fonder uniquement sur les résultats de l'enquête préliminaire » pour refuser de relancer les investigations dans cette affaire.
Darmanin est accusé par une femme, Sophie Patterson-Spatz, de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance.
A l'époque, Sophie Patterson-Spatz s'était adressée à l'élu, alors chargé de mission au service des affaires juridiques de l'UMP (ancêtre de LR), pour tenter de faire annuler une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants contre un ex-compagnon.
Selon elle, Darmanin, aujourd'hui âgé de 37 ans, lui aurait fait miroiter son appui auprès de la Chancellerie via une lettre, en échange de faveurs sexuelles qu'elle aurait acceptées en mars 2009, se sentant contrainte de « passer à la casserole », selon son expression devant les enquêteurs.
Entendu en audition libre pendant l'enquête préliminaire, Darmanin a confirmé avoir eu une relation sexuelle avec Patterson-Spatz, mais selon lui librement consentie et à l'initiative de la plaignante.
« On ne va pas non plus retarder sans arrêt ce rendez-vous judiciaire car il aura toujours quelque chose à faire », a réagi Me Elodie Tuaillon-Hibon, avocate de Spatz.