BEYROUTH: Sleiman Frangié, le candidat du Hezbollah à l’élection présidentielle du Liban, a souligné mardi que «les développements régionaux se répercuteront sur le Liban d’une manière ou d’une autre».
Il a précisé que le pouvoir ne l’intéressait pas. S’il est élu président, ce sera pour laisser son empreinte sur l’histoire du pays.
En effet, le vide présentiel plane sur le pays du Cèdre depuis que le mandat de l’ancien président Michel Aoun s’est achevé, à la fin du mois d’octobre.
Lors d’une visite surprise au patriarche maronite, Bechara Boutros Rahi, à Bkerké, M. Frangié a fait sa première déclaration depuis que le Hezbollah s’est engagé à le soutenir dans sa candidature.
Allié du régime syrien et proche du président Bachar al-Assad, M. Frangié a qualifié l’entretien avec le cardinal Rahi d’«extrêmement honnête et franc».
Selon lui, il ne faut pas «rester à l’écart du mouvement de règlement des conflits qui s’opère dans la région comme ce fut le cas en 1989 et 1990. À l’époque, certains politiciens se sont abstenus de prendre part à ce processus; les chrétiens ont payé le prix de cette décision».
Au sujet de sa visite en France, M. Frangié a précisé qu’elle lui avait permis de s’entretenir avec des responsables qui ont joué un rôle de médiateur dans la crise libanaise. D’après lui, elle a permis de soulever une série de questions et a ouvert le débat sur de nombreux sujets.
Il a ajouté: «J’ai répondu à certaines questions au sujet du soutien aux réformes et les relations avec le Fonds monétaire international [FMI] – qui entretient des contacts avec l’Arabie saoudite. J’ai répondu aux Français qu’il allait de soi que j’étais en faveur des réformes et de l’accord avec le FMI et que je soutiens tout gouvernement qui les mettra en œuvre.»
«Je n’ai entendu de veto contre moi que dans les médias libanais, et pas de la part de l’Arabie, de ses amis ou alliés!», s’est exclamé M. Frangié.
«Je suis prêt à engager un dialogue avec toutes les parties. Nous devons intégrer le mouvement de règlement des conflits qui se dessine dans la région», a-t-il ajouté. «J’appelle tous les politiciens à comprendre de quelle manière les choses évoluent. Nous souhaitons le meilleur aux Arabes et à l’Arabie saoudite.»
«Je suis né dans une famille panarabe. Je n’ai jamais nourri la moindre hostilité à l’égard d’un pays ami du Liban, en particulier l’Arabie saoudite», a-t-il précisé. «Nous souhaitons le meilleur pour les Arabes et nous refusons que les pays arabes soient agressés par qui que ce soit.»
Au sujet de ses relations avec Bachar al-Assad et le Hezbollah, M. Frangié a déclaré qu’elles avaient profité à l’ensemble du pays. Il a en outre fait savoir que le dossier des réfugiés syriens était abordé de manière à faciliter leur retour en Syrie.
Il a souligné que «la Syrie n’a jamais entravé le retour des réfugiés syriens, mais que c’est l’Europe et l’Occident qui s’y sont opposés», faisant remarquer que «le président Al-Assad ne s’est jamais opposé à ce retour».
Sleiman Frangié s’est dit «prêt à discuter d’une stratégie de défense qui sert les intérêts du Liban et dissipe les inquiétudes».
Leader du parti de la Brigade Marada, M. Frangié a été élu député en 1991. Il était à l’époque le plus jeune membre du Parlement. Il a ensuite été élu pour trois mandats successifs en 1992, 1996 et 2000.
Sleiman Frangié (57 ans) a déjà été nommé ministre à plusieurs reprises. En 1996, il a été ministre de la Santé dans le cabinet de Rafic Hariri. Son grand-père est feu le président Sleiman Frangié, et son père est l’ancien député et ministre Tony Frangié.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com