Les dirigeants du Caire travaillent «vingt-quatre heures sur vingt-quatre» pour protéger les Égyptiens victimes de la crise soudanaise

Les soldats égyptiens étaient détenus par l’une des factions – les Forces de soutien rapide – à Merowe. (Photo/Twitter)
Les soldats égyptiens étaient détenus par l’une des factions – les Forces de soutien rapide – à Merowe. (Photo/Twitter)
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Publié le Lundi 24 avril 2023

Les dirigeants du Caire travaillent «vingt-quatre heures sur vingt-quatre» pour protéger les Égyptiens victimes de la crise soudanaise

  • La violence a surgi après des semaines de luttes entre les deux généraux qui se sont emparés du pouvoir lors du coup d’État de 2021
  • Lundi dernier, les Forces de soutien rapide ont affirmé sur leurs réseaux sociaux avoir pris le contrôle de l’aéroport de Merowe, situé à 350 kilomètres environ au nord de Khartoum

LE CAIRE: Au Caire, les responsables déclarent avoir travaillé vingt-quatre heures sur vingt-quatre ces derniers jours pour garantir la sécurité des citoyens égyptiens qui vivent, travaillent et étudient dans le Soudan voisin depuis que des violences y ont éclaté samedi entre des factions militaires rivales.

La violence a surgi après des semaines de luttes entre les deux généraux qui se sont emparés du pouvoir lors du coup d’État de 2021. Il s’agit du chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan, et de son adjoint, Mohammed Hamdan Dagalo, qui commande les puissants paramilitaires des Forces de soutien rapide.

À compter du lundi, le conflit aurait coûté la vie à quatre-vingt-dix-sept civils au moins, selon des médecins qui se sont entretenus avec l’AFP. Les autorités du Caire se disent attentives à la détérioration de la situation et à la sécurité de leurs citoyens, pris au piège des violences.

On estime à dix mille le nombre de citoyens égyptiens qui vivent actuellement au Soudan. Parmi eux, il y aurait quelque cinq mille étudiants, dont la plupart habitent la capitale, Khartoum, qui a connu des affrontements importants ces derniers jours.

Dans un communiqué, Soha Gendy, ministre égyptienne de l’Émigration et des Affaires des expatriés, soutient qu’il est difficile de fournir des statistiques précises sur le nombre d’Égyptiens qui se trouvent actuellement au Soudan puisque beaucoup d’entre eux ne s’enregistrent pas à leur arrivée.

 

«Le Soudan fait partie intégrante de la sécurité nationale égyptienne et arabe. […] J’exprime le soutien de l’Égypte à la stabilité du Soudan.»

Obaida ElDandarawy, chef de la délégation égyptienne à la réunion du conseil de la Ligue des États arabes

 

Néanmoins, la présence d’une communauté égyptienne aussi nombreuse au Soudan représente un sérieux défi diplomatique pour Le Caire, qui s’efforce de garantir la stabilité de son voisin en crise tout en veillant à la sécurité de ses citoyens.

Au sein de cette communauté, il existe un grand nombre d’ingénieurs égyptiens qui développent des infrastructures de gestion de l’eau et des systèmes d’irrigation sur le Nil en coopération avec leurs homologues soudanais.

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La fumée envahit le ciel au-dessus d’un quartier résidentiel de Khartoum dimanche alors que les combats entre les factions commandées par des généraux rivaux au Soudan font rage pour la deuxième journée consécutive. (AFP)

 

Hani Sewilam, ministre égyptien des Ressources en eau et de l’Irrigation, affirme que ses collègues et lui sont en contact permanent avec la mission de son ministère au Soudan pour vérifier la situation de la main-d’œuvre, en particulier celle qui opère dans les zones de conflit.

M. Sewilam confirme dans un communiqué qu’il suit constamment la situation du personnel de la mission au Soudan et coordonne avec les ministères concernés pour fournir tous les soins et le soutien nécessaires.

«La mission égyptienne pour l’irrigation au Soudan comprend un certain nombre d’experts, d’ingénieurs et de travailleurs égyptiens», explique Ahmed Abdel Moaty, un commentateur égyptien, à Arab News.

 

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Cette photo prise le 16 avril 2023 montre des soldats de l’armée soudanaise, fidèles au chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, en train de poser pour une photo au siège des Forces de soutien rapide dans la ville de Port-Soudan, sur la mer Rouge. (AFP)

 

«C’est une mission qui existe depuis des années, notamment avec l’augmentation de la coopération entre les deux pays dans le domaine de l’irrigation et des ressources en eau.»

Les nombreux étudiants égyptiens scolarisés dans les universités soudanaises sont une véritable source de préoccupation.

Ayman Ashour, ministre égyptien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, indique que son département est en contact régulier avec le ministère égyptien des Affaires étrangères afin de garantir leur sécurité.

 

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Les autorités égyptiennes et leur ambassade à Khartoum s’efforcent de garantir la sécurité de leurs citoyens au Soudan voisin et d’aider à rétablir la stabilité dans le pays, alors que les combats entre groupes armés se poursuivent. (AFP)

 

«Le secteur des affaires et des missions culturelles du ministère enverra des e-mails aux étudiants égyptiens dans les universités soudanaises pour vérifier qu’ils sont en sécurité», déclare-t-il dans un communiqué.

«L’ambassade d’Égypte à Khartoum confirme la stabilité des conditions des étudiants égyptiens. De plus, elle affirme être en contact avec nos étudiants vingt-quatre heures sur vingt-quatre jusqu’à ce que la situation actuelle prenne fin.»

Le ministre a exhorté les étudiants égyptiens au Soudan à communiquer avec l’ambassade s’ils ont besoin d’aide ou si leur sécurité est menacée.

 

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Cette image satellite, distribuée avec l’aimable autorisation de Maxar Technologies, a été prise le 16 avril 2023. Elle montre deux avions de transport II-76 en feu et plusieurs appareils supplémentaires endommagés à l’aéroport international de Khartoum. (AFP)

 

Depuis le début de la montée de la violence, au cours du dernier week-end, Khartoum et d’autres villes du Soudan ont été témoins de frappes aériennes, ont vu des chars envahir leurs rues, des tirs d’artillerie et des frappes nourries dans des quartiers surpeuplés, ce qui a déclenché des appels internationaux à un cessez-le-feu immédiat.

Lundi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé les parties belligérantes soudanaises «à mettre immédiatement fin aux hostilités, à rétablir le calme et à entamer un dialogue pour résoudre la crise».

M. Guterres note que «toute nouvelle escalade» du conflit entre l’armée et les forces paramilitaires dirigées par des généraux rivaux «pourrait être dévastatrice pour le pays et la région».

 

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Cette photo publiée par la présidence égyptienne le 17 janvier 2019 montre le président du Soudan du Sud, Salva Kiir Mayardit (à gauche), en train de s’exprimer à l’occasion d’une conférence de presse aux côtés du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, au palais présidentiel du Caire. (AFP)

 

Entre-temps, les responsables égyptiens travaillent dans l’ombre pour aider à réduire les tensions.

Dans un communiqué, Obaida ElDandarawy, chef de la délégation égyptienne qui participe à une réunion du conseil de la Ligue des États arabes pour faire face à la crise, insiste sur la nécessité de «coordonner les positions arabes pour rétablir la stabilité au Soudan, puisque le Soudan fait partie intégrante de la sécurité nationale égyptienne et arabe».

Il appelle en outre les parties soudanaises à faire preuve de retenue.

 

«La consolidation de la sécurité et de la stabilité est le principal garant de la transition politique au Soudan.»

Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, et le président sud-soudanais, Salva Kiir

 

Dans une déclaration faite à Arab News, il déclare: «Les missions égyptiennes au Soudan, y compris les missions éducatives, Al-Azhar, la Mission égyptienne pour l’irrigation, la Banque nationale d’Égypte, les consulats égyptiens à Port-Soudan et Wadi Halfa, ainsi que les entreprises égyptiennes du secteur privé, EgyptAir et l’agence de presse du Moyen-Orient, sont toutes en sécurité.

 

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De la fumée s’élève au-dessus des bâtiments résidentiels de l’est de Khartoum le 16 avril 2023, alors que les combats au Soudan font rage pour la deuxième journée consécutive dans le cadre de la bataille entre les généraux rivaux. (AFP)

 

«Le Soudan représente la profondeur stratégique de l’Égypte, puisque le sort des peuples de la vallée du Nil représente un destin commun. J’exprime le soutien de l’Égypte à la stabilité au Soudan et la nécessité de régler les points litigieux pour sortir de la crise actuelle.»

Lors d’un appel téléphonique lundi, Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, s’est entretenu avec Abdallah Hamdok, l’ancien Premier ministre soudanais destitué lors du coup d’État de 2021. Les deux hommes ont échangé leurs points de vue sur la crise actuelle et sur les moyens de mettre fin aux affrontements militaires dans le pays.

Selon son porte-parole, M. Aboul Gheit aurait dit à M. Hamdok que pour échapper à la crise actuelle, il faudra que toutes les composantes du paysage politique, qu’elles soient civiles ou militaires, s’unissent et travaillent ensemble dans l’intérêt public.

 

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Cette photo prise le 16 avril 2023 montre des soldats de l’armée soudanaise, fidèles au chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, en train de poser pour une photo au siège des Forces de soutien rapide dans la ville de Port-Soudan, sur la mer Rouge. (AFP)

 

M. Aboul Gheit est convenu avec M. Hamdok de prioriser la désescalade, de cesser immédiatement les affrontements armés, de garantir la sécurité de la population civile et de rétablir le calme, soulignant que tous les problèmes peuvent être résolus au moyen du dialogue.

Dimanche, M. Aboul Gheit s’est également entretenu avec M. Guterres. Ils ont évoqué les moyens de coordination entre la Ligue arabe et l’ONU pour faire face à la crise en cours au Soudan.

Les Forces de soutien rapide ont été créées en 2013 sous l’ancien dirigeant soudanais Omar el-Bechir. Ce dernier est issu de la milice Janjawid, que son gouvernement a lâchée contre les minorités ethniques non arabes au Darfour une décennie plus tôt, suscitant des accusations de crimes de guerre.

 

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Cette image SkySat aérienne, publiée le 16 avril 2023 par Planet Labs PBC, montre les dégâts occasionnés et un incendie sur le pont Kobar, à Khartoum. (Photo fournie)

 

Les derniers combats ont éclaté après des désaccords entre les généraux Burhan et Dagalo sur l’intégration prévue des Forces de soutien rapide dans l’armée régulière – une condition clé pour un accord final qui visait à mettre fin à une crise qui dure depuis le coup d’État de 2021.

Ce dernier a fait échouer la transition vers un régime civil après l’éviction d’El-Bechir, en 2019, ce qui a réduit l’aide internationale et déclenché des manifestations quasi hebdomadaires accompagnées d’une répression meurtrière.

Le général Burhan, qui a gravi les échelons sous les trois décennies de règne d’El-Bechir, désormais en prison, soutient que le coup d’État était «nécessaire» pour inclure davantage de factions dans la politique.

 

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De la fumée s’élève au-dessus des bâtiments résidentiels de l’est de Khartoum le 16 avril 2023, alors que les combats au Soudan font rage pour la deuxième journée consécutive dans le cadre de la bataille entre les généraux rivaux. (AFP)

Le général Dagalo a par la suite qualifié le coup d’État d’«erreur» qui n’a pas réussi à apporter de changements, revigorant par ailleurs les vestiges du régime d’El-Bechir, évincé par l’armée en 2019 après des manifestations de masse.

Les deux parties s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les combats. Chacune se targue de contrôler des sites clés, parmi lesquels l’aéroport et le palais présidentiel.

Lundi dernier, les Forces de soutien rapide ont affirmé sur leurs réseaux sociaux avoir pris le contrôle de l’aéroport de Merowe, situé à 350 kilomètres environ au nord de Khartoum.

 

EN CHIFFRES

Selon les médecins, quatre-vingt-dix-sept civils ont été tués dans le conflit depuis lundi.

«L’objectif stratégique des Forces de soutien rapide à Merowe n’est pas l’aéroport, mais plutôt le barrage de Merowe», déclare Hassan al-Saouri, politologue soudanais et professeur de sciences politiques, dans un communiqué publié par des militants sur les réseaux sociaux.

«Il est vrai que l’aéroport de Merowe est une solution de rechange à l’aéroport international de Khartoum, mais les Forces de soutien rapide semblent cibler spécifiquement le barrage de Merowe. En effet, elles œuvrent à le conserver et peuvent donc le contrôler, mettre fin à ses activités et former un blocus économique en s’attaquant à l’énergie puisqu’elles contrôlent l’eau dans la région nord du Soudan, qui est une zone importante, vitale et stratégique pour le pays.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Égypte coordonne avec la Grèce le retour des victimes du bateau de migrants et met en garde contre les itinéraires irréguliers

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016. (File/AFP)
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  • Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine
  • Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux

DUBAI: Les mesures prises par l'Égypte ont reçu le soutien de la communauté internationale, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a demandé à l'ambassade égyptienne à Athènes de renforcer la coordination avec les autorités grecques, a rapporté Ahram Online mardi.

Cette mesure vise à soutenir les survivants et à accélérer le rapatriement des corps des victimes une fois les procédures légales achevées.

Le ministère a ajouté que l'ambassade était en contact avec les familles des personnes décédées afin d'organiser le transfert des dépouilles dans leur pays d'origine.

Présentant ses condoléances aux familles des victimes, le ministère a renouvelé son avertissement aux citoyens concernant les risques de la migration irrégulière, exhortant les Égyptiens à protéger leur vie en utilisant des moyens de transport légaux et réglementés.

L'Égypte a intensifié ses efforts pour freiner la migration irrégulière depuis le lancement d'une stratégie nationale en 2016, les responsables soulignant que le pays ne sera pas utilisé comme voie de transit vers l'Europe.

Les autorités affirment qu'aucun bateau de migrants n'a quitté les côtes égyptiennes depuis l'introduction de la stratégie, bien que l'Égypte accueille près de 10 millions de ressortissants étrangers, y compris des réfugiés, des demandeurs d'asile et des migrants de 133 pays.

L'approche a continué à évoluer au fil des ans, tout récemment avec l'adoption du plan d'action national 2024-2026 par le Comité national pour la lutte et la prévention de la migration illégale et de la traite des personnes.

Des initiatives antérieures ont également soutenu ces efforts, notamment le programme "Lifeboats" de 2019, qui a alloué 250 millions EGP pour créer des opportunités d'emploi dans les villages considérés comme les plus vulnérables à la migration irrégulière.

Les mesures prises par l'Égypte ont bénéficié d'un soutien international, l'Union européenne s'étant engagée à verser 200 millions d'euros de subventions en mars 2024 pour renforcer la gestion des frontières, les capacités de recherche et de sauvetage et les efforts de lutte contre le trafic de migrants.


Explosion du port de Beyrouth: un juge libanais en Bulgarie pour l'enquête

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  • Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort
  • Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban"

BEYROUTH: Le juge libanais Tarek Bitar s'est déplacé mercredi en Bulgarie pour interroger le propriétaire du navire lié à l'explosion meurtrière dans le port de Beyrouth en 2020, a indiqué un responsable judiciaire à l'AFP.

Un tribunal bulgare avait refusé le 10 décembre d'extrader Igor Grechushkin, un citoyen russo-chypriote de 48 ans, faute d'assurances suffisantes du Liban qu'il n'appliquerait pas la peine de mort.

M. Grechushkin est désigné par les autorités libanaises comme le propriétaire du Rhosus, le navire qui transportait le nitrate d'ammonium débarqué dans le port de Beyrouth dans un entrepôt, où il avait explosé suite à un incendie, faisant plus de 200 morts, des milliers de blessés et d'importants dégâts.

Arrêté à l'aéroport de Sofia en septembre sur la base d'une notice rouge d'Interpol, il est accusé par les autorités judiciaires libanaises d'"introduction d'explosifs au Liban, acte terroriste ayant entraîné la mort d'un grand nombre de personnes et désactivation de machines dans le but de faire couler un navire", selon le parquet bulgare.

"M. Bitar est parti pour Sofia mercredi" et doit interroger M. Grechushkin jeudi, a précisé sous couvert d'anonymat un responsable de la justice libanaise à l'AFP.

L'ambassade libanaise à Sofia s'est occupée de trouver un traducteur et un huissier chargé de prendre en note l'interrogatoire, qui se fera en présence d'autorités judiciaires bulgares, a précisé la même source.

La justice libanaise espère obtenir des informations sur la cargaison de nitrate d'ammonium et en particulier son commanditaire. Elle veut aussi savoir si Beyrouth était la destination finale du navire.

Le juge indépendant Tarek Bitar avait repris en début d'année l'enquête qu'il avait dû interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah qui l'accusait d'impartialité, avant d'être poursuivi pour insubordination.

Son enquête a pu reprendre après l'entrée en fonction du président Joseph Aoun et de son Premier ministre, qui ont promis de préserver l'indépendance de la justice, à la suite de la guerre entre Israël et le Hezbollah dont le mouvement chiite soutenu par l'Iran est sorti très affaibli à l'automne 2024.


«Des habitants meurent de froid»: Gaza frappé par de nouvelles intempéries

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs. (AFP)
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  • "Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa)
  • "Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré

GAZA: De nouvelles pluies hivernales se sont abattues cette semaine sur la bande de Gaza, déjà ravagée par la guerre, faisant au moins 18 morts depuis le début des intempéries.

Des Palestiniens poussant une voiture dans une rue inondée, une charrette tirée par un âne progressant difficilement à travers les eaux, des tentes et des abris de fortune de déplacés inondés: la situation s'aggrave dans un territoire palestinien en ruines.

"Avec les fortes pluies et le froid apportés par la tempête Byron, des habitants de la bande de Gaza meurent de froid", a écrit lundi sur X Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens (Unrwa).

"Nos aides attendent depuis des mois d'entrer à Gaza. Elles permettraient de couvrir les besoins de centaines de milliers de personnes en détresse", a-t-il déploré.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre après deux années de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Nourrissons «en danger»

Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, un nouveau-né est décédé lundi des suites d'une hypothermie sévère causée par un froid extrême. Le ministère ajoute qu'il avait été admis à l'hôpital il y a deux jours et placé en soins intensifs.

Trois enfants étaient décédés dans des conditions similaires la semaine dernière, d'après la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du mouvement islamiste.

Si un cessez-le-feu est entré en vigueur en octobre, l'ONU estime que l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante face à l'ampleur des besoins de la population démunie.

Environ 1,3 million de personnes, sur une population de plus de deux millions d'habitants dans le territoire, ont actuellement besoin d'un hébergement d'urgence, selon les Nations unies, qui mettent en garde contre un risque croissant d'hypothermie.

Les nourrissons encourent particulièrement un "grand danger" avec les conditions hivernales, avertit l'organisation.

«Reconstruire le territoire»

La Défense civile de Gaza avait indiqué vendredi qu'au moins 16 personnes étaient mortes en 24 heures des suites de l'effondrement de bâtiments ou des effets du froid.

Outre le nourrisson, le porte-parole de l'organisation, Mahmoud Bassal, a fait état mardi d'un autre décès après l'effondrement du toit d'un bâtiment à la suite de fortes pluies dans le nord-ouest de la ville de Gaza.

Il a précisé que la maison avait déjà été endommagée par des frappes aériennes pendant la guerre.

Des images de l'AFP montrent des secouristes extraire le corps d'un Palestinien des décombres d'un bâtiment. Non loin, des proches en deuil pleurent.

"Nous appelons le monde à résoudre nos problèmes et à reconstruire le territoire afin que nous puissions avoir des maisons au lieu (...) de vivre dans la rue", a déclaré Ahmed al-Hossari, qui a perdu un membre de sa famille.

La bande de Gaza connaît généralement un épisode de fortes pluies à la fin de l'automne et en hiver, mais l'état de dévastation du territoire, des conséquences de la guerre, a rendu ses habitants plus vulnérables.