Malgré la rébellion, Boris Johnson fait adopter ses restrictions post-confinement

Grâce à sa majorité confortable de 80 sièges, le Premier ministre Boris Johnson a pu tout de même remporter le vote à la Chambre des Communes (Photo, AFP)
Grâce à sa majorité confortable de 80 sièges, le Premier ministre Boris Johnson a pu tout de même remporter le vote à la Chambre des Communes (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 02 décembre 2020

Malgré la rébellion, Boris Johnson fait adopter ses restrictions post-confinement

  • «Cela permettra de préserver les progrès réalisés au cours du mois dernier et de garder le virus sous contrôle»
  • En amont du vote, Boris Johnson avait essayé de calmer la colère des Tories rebelles, leur demandant d'être «réalistes»

LONDRES : Le Premier ministre britannique Boris Johnson a réussi à faire adopter mardi au Parlement de strictes restrictions contre le nouveau coronavirus après le confinement en Angleterre, malgré une rébellion de députés de son camp conservateur, inquiets de leur impact.

Après un mois de confinement, la province britannique d'Angleterre retournera mercredi à son ancien système d'alerte locale à trois niveaux, après un vote remporté à 291 voix contre 78 à la chambre basse du Parlement.  

« Nous nous félicitons du vote de ce soir qui met fin au (confinement) et ramène l'Angleterre vers un système de restrictions locales », a indiqué un porte-parole du Premier ministre, « cela permettra de préserver les progrès réalisés au cours du mois dernier et de garder le virus sous contrôle ». 

Cet ensemble de mesures très restrictives, qui concernent près de 99% de la population anglaise, a été adopté mardi soir malgré une rébellion de 55 députés conservateurs et l’abstention de 16 autres.

C'est la plus grosse rébellion subie par Boris Johnson depuis son élection, lui qui avait déjà dû faire face en octobre au mécontentement de 42 Tories lorsqu'il avait imposé un couvre-feu à 22H00 aux pubs et aux restaurants. 

En amont du vote, Boris Johnson avait essayé de calmer la colère des Tories rebelles, leur demandant d'être « réalistes » et « d'accepter (le fait) qu'il n'y a pas encore de vaccin", qui seul permettra un retour à une vie normale ».  

« D'ici là, nous ne pouvons pas nous permettre de nous relâcher, particulièrement durant les mois froids de l'hiver », a-t-il ajouté. Car « si le virus est contenu, il n'a pas été éradiqué », malgré le repli amorcé par les contaminations. 

Grâce à sa majorité confortable de 80 sièges, le Premier ministre a pu tout de même remporter le vote à la Chambre des Communes, bénéficiant aussi de l'abstention du Parti travailliste, principale formation d'opposition, qui a refusé pour la première fois depuis le début de la pandémie d'apporter son soutien à la stratégie du gouvernement. 

« Pas un confinement »

Tout en admettant que des restrictions restaient nécessaires, le chef du Labour, Keir Starmer, a estimé insuffisant le soutien financier de l'exécutif pour les zones les plus touchées et exprimé des doutes sur l'efficacité des nouvelles mesures en l'absence d'un système de traçage efficace.

En vertu du système d'alerte locale à trois niveaux, décidés selon la prévalence du virus, près de 99% des 56 millions d'habitants de l'Angleterre continueront à vivre sous de strictes restrictions, comme la fermeture des pubs et restaurants dans les régions les plus touchées, ou l'interdiction pour différents foyers de se fréquenter à l'intérieur sur la grande majorité du territoire.

« Ce n'est pas un nouveau confinement », a insisté Boris Johnson, soulignant qu'il sera possible de quitter son domicile « pour n'importe quelle raison » et que tous les commerces non essentiels allaient rouvrir.  

Sans réussir à convaincre les députés mécontents, l'exécutif avait publié lundi une étude d'impact des nouvelles restrictions, le jour même de l'annonce de la faillite du groupe de prêt-à-porter Arcadia, qui emploie 13.000 personnes. 

Cette étude reconnait que les mesures engendreront des « coûts importants » pour l'économie, mais souligne que les conséquences d'un virus hors de contrôle seraient « bien pires » pour la santé publique.

L'épidémie de nouveau coronavirus a tué près de 58.500 personnes au Royaume-Uni, pays le plus endeuillé d'Europe qui dénombre plus de 1,6 million de cas positifs.

Le gouvernement britannique et les dirigeants de l’Ecosse, du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord, qui décident chacun de leur stratégie face à la crise sanitaire, se sont mis d'accord pour autoriser les réunions en famille et entre amis autour de Noël. Trois foyers maximum pourront se réunir du 23 au 27 décembre.


Canada: le suspect de l'attaque à la voiture-bélier qui a fait 11 morts inculpé

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC. (AFP)
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  • L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police
  • "Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues

VANCOUVER: Le suspect d'une attaque à la voiture-bélier qui a tué 11 personnes et fait des dizaines de blessés lors d'un festival de la communauté philippine de Vancouver a été inculpé de meurtre, a annoncé dimanche la police.

"Le parquet de Colombie-Britannique a inculpé Kai-Ji Adam Lo", le suspect âgé de 30 ans, "de huit chefs de meurtre", a déclaré la police dans un communiqué, ajoutant que d'autres inculpations étaient attendues.

L'homme présenté comme un habitant de Vancouver, qui a comparu devant un tribunal avant d'être remis en garde à vue, a agi délibérément et a des antécédents de troubles mentaux, selon la police.

Aucun motif n'a été confirmé pour cette attaque survenue samedi soir dans la ville de Vancouver, dans l'ouest du pays, en pleine campagne électorale alors que les Canadiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections législatives. La police a exclu cependant la piste terroriste.

Le Premier ministre canadien Mark Carney s'est rendu dimanche à Vancouver, où il a assisté dimanche, des fleurs à la main, à une veillée religieuse organisée pour les victimes, selon le média CPAC.

"La nuit dernière, des familles ont perdu une sœur, un frère, une mère, un père, un fils ou une fille", a-t-il déclaré. "Ces familles vivent le cauchemar de toutes les familles.

Le suspect a "un lourd passé d'interactions, avec la police et des soignants, liées à la santé mentale", a déclaré Steve Rai, un haut responsable de la police de Vancouver, lors d'une conférence de presse dimanche.

"Même si je ne peux pas m'exprimer à ce stade sur un possible mobile, je peux désormais dire, confiant, que les éléments de ce dossier ne nous mènent pas à penser qu'il s'agit d'un acte terroriste", a-t-il ajouté.

"Il y a désormais 11 décès confirmés, et nous pensons que des dizaines d'autres sont blessés, dont certains gravement", a poursuivi Steve Rai, prévenant que le nombre de morts pourrait augmenter.

"Il s'agit du jour le plus sombre de l'histoire de Vancouver", a-t-il estimé.

Des corps "écrasés" 

Peu après 20H00 locales samedi (03h00 GMT dimanche) selon la police, "un homme au volant d'un SUV Audi noir" a foncé à travers la foule dans le quartier Sunset on Fraser de la ville de la côte pacifique où des membres de la communauté philippine s'étaient rassemblés pour célébrer la journée Lapu-Lapu, qui commémore une victoire du XVIe siècle contre les explorateurs européens.

Abigail Andiso a raconté au Vancouver Sun qu'elle a entendu de grands bruits, puis des hurlements: "Il y avait des corps. Ils ont été écrasés. Certains étaient déjà morts sur place".

Des images partagées sur les réseaux sociaux et vérifiées par l'AFP montrent un véhicule, un SUV noir dont l'avant est très endommagé, arrêté dans une rue jonchée de débris avec des camions de restauration rapide tout autour.

Sheila Nocasa était sur place peu avant l'incident. Elle a dit à l'AFP être "sous le choc", "anéantie".

Des personnes sont venues dimanche déposer des fleurs pour rendre hommage aux victimes sur le site de l'attaque.

"C'est très traumatisant", a indiqué à l'AFP Mohamad Sariman, qui travaillait dans un food truck au festival Lapu Lapu et qui dit avoir entendu une "grosse détonation".

De nombreuses communautés asiatiques, notamment chinoise, indienne et philippine, vivent dans l'ouest du Canada, pour beaucoup autour de Vancouver, troisième agglomération du pays.

Dimanche, le roi Charles III, chef d'Etat du Canada, s'est dit "profondément attristé" par cette "terrible tragédie". Le président français Emmanuel Macron a dit sa "solidarité aux Canadiens et à la communauté philippine".

De son côté, le président des Philippines Ferdinand Marcos a déclaré dans un communiqué qu'il était "complètement bouleversé d'apprendre ce terrible incident".

"J'ai peur" 

"J'étais choqué" en apprenant la nouvelle, a déclaré dimanche matin à l'AFP Julie Dunbar, une retraitée de la capitale Ottawa. Elle rappelle tristement qu'il "est arrivé la même chose à Toronto" en 2018, quand un homme avait tué 11 personnes avec un van. "J'ai peur de la société dans laquelle on vit".

Ce drame fait monter la tension à quelques heures du scrutin, lundi. La campagne électorale a été dominée par la question de la guerre économique avec les Etats-Unis de Donald Trump et ses menaces d'annexion.

Le nouveau Premier ministre Mark Carney, qui se présente comme un rempart face au président américain, est donné favori par les sondages. Il a modifié le programme de son dernier jour de campagne en raison de l'attaque à Vancouver.


La Chine contredit Trump et dément tout appel récent avec Xi Jinping

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains. (AFP)
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  • Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation
  • Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines

PEKIN: La Chine a assuré lundi qu'aucun appel téléphonique n'avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.

Les deux premières puissances économiques mondiales sont engagées dans une guerre commerciale, déclenchée par le locataire de la Maison Blanche.

Donald Trump a imposé des droits de douane de 145% sur la majorité des produits chinois entrant sur le territoire américain. Pékin a riposté en mettant en place ses propres surtaxes douanières de 125% sur les produits américains.

Dans un entretien publié vendredi par Time Magazine, le président américain a dit avoir parlé au téléphone avec Xi Jinping, sans toutefois préciser à quelle date, ni le contenu de la conversation.

"À ma connaissance, les deux chefs d'État n'ont pas eu de conversation téléphonique récemment", a indiqué lundi lors d'un point de presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Donald Trump avait également affirmé au Time Magazine que des discussions étaient en cours avec la Chine pour tenter de parvenir à un accord, et laissé entendre que le processus pourrait aboutir dans les prochaines semaines.

"Je tiens à rappeler que la Chine et les États-Unis n'ont pas engagé de consultations ni de négociations concernant les droits de douane", lui a répondu lundi Guo Jiakun.

 


Trump demande la gratuité des canaux de Panama et de Suez pour les navires américains

Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
Cette photo diffusée par l'autorité du canal de Panama le 30 août 2024, montre le porte-conteneurs MSC Marie, de 366 mètres de long et 51 mètres de large, transitant dans le canal de Panama à Panama. (AFP)
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  • Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.
  • « J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

WASHINGTON : Donald Trump a demandé samedi que le passage des navires américains soit rendu gratuit sur les canaux de Panama et de Suez, et a chargé son chef de la diplomatie, Marco Rubio, de se saisir immédiatement de ce dossier.

Après avoir répété, depuis des mois, sa volonté de prendre le contrôle du canal de Panama, le président américain vise désormais le canal de Suez, un autre axe de transport stratégique pour le commerce mondial.

« Les navires américains, à la fois militaires et commerciaux, devraient être autorisés à transiter gratuitement via les canaux de Panama et de Suez. Ces canaux n'existeraient pas sans les États-Unis d'Amérique », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social.

« J'ai demandé au secrétaire d'État Marco Rubio de se saisir » de ce dossier, a-t-il ajouté. 

Avant même de prendre ses fonctions le 20 janvier, Donald Trump avait fait monter la pression sur le Panama, menaçant de « reprendre » le canal construit par les États-Unis et inauguré en 1914, et resté sous souveraineté américaine jusqu'en 1999.

Le Panama avait récupéré le canal cette année-là, en vertu d'un accord conclu en 1977 avec le président Jimmy Carter. Les États-Unis et la Chine sont les deux principaux utilisateurs de ce lien stratégique, par lequel transite 5 % du commerce maritime mondial.

Début avril, Washington a obtenu l'autorisation du Panama de déployer des militaires américains autour de cette voie d'eau stratégique.

Le canal de Suez, contrôlé par l'Égypte depuis 1956, concentrait lui environ 10 % du commerce maritime mondial, jusqu'à ce que les rebelles houthis du Yémen commencent à lancer des attaques contre des navires, disant agir en « solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

Les États-Unis sont intervenus, avec d'autres pays, pour tenter de sécuriser cette route maritime.

Mais le trafic a chuté, réduisant drastiquement une source essentielle de devises étrangères pour Le Caire, plongé dans la pire crise économique de son histoire.