L'Arabie saoudite peut devenir un leader mondial du cinéma, selon Iain Smith

Le programme de réalisation cinématographique de dix jours est le fruit d'un partenariat entre Film AlUla et l'Institut britannique Creative Media Skills (Photo fournie).
Le programme de réalisation cinématographique de dix jours est le fruit d'un partenariat entre Film AlUla et l'Institut britannique Creative Media Skills (Photo fournie).
Le programme de réalisation cinématographique de dix jours est le fruit d'un partenariat entre Film AlUla et l'Institut britannique Creative Media Skills (Photo fournie).
Le programme de réalisation cinématographique de dix jours est le fruit d'un partenariat entre Film AlUla et l'Institut britannique Creative Media Skills (Photo fournie).
Le programme de réalisation cinématographique de dix jours est le fruit d'un partenariat entre Film AlUla et l'Institut britannique Creative Media Skills (Photo fournie).
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Publié le Jeudi 06 avril 2023

L'Arabie saoudite peut devenir un leader mondial du cinéma, selon Iain Smith

  • Selon Lain Smith, le développement des talents, des finances et des infrastructures est essentiel
  • Le cinéaste primé a formé des cinéastes pendant dix jours à AlUla

DUBAÏ: Iain Smith, le producteur de films tels que Mad Max: Fury Road, The Fountain et Children of Men, estime que l'Arabie saoudite peut devenir un acteur mondial de l'industrie cinématographique.

Le producteur s’est chargé de former des cinéastes à AlUla pendant dix jours en mars. Le programme est le fruit d'un partenariat entre Film AlUla, créé par la Commission royale pour AlUla, et l'Institut britannique Creative Media Skills.

Smith a passé sa première visite en Arabie saoudite à AlUla dans le cadre du programme. Il a déclaré à Arab News être un «grand fan du désert», exprimant son amour de «la simplicité de la vie là-bas» et du silence, en ajoutant «c’est vraiment magnifique»

Le programme combinait des cours théoriques et des ateliers pratiques. La première partie était essentiellement théorique et concernait les stratégies de production, a expliqué Smith.

Les étudiants «sont très intelligents et très, très désireux d'acquérir des connaissances et des informations. Enseigner à ces étudiants a été un plaisir car ils sont réceptifs et attentifs», a-t-il précisé.

Il serait injuste de comparer l’Arabie saoudite à d'autres parties du monde, a-t-il ajouté. Le Royaume-Uni, par exemple, possède une industrie cinématographique depuis plus de cent ans et, par conséquent, il existe «des traditions de travail permanentes et l'attitude envers le travail a été héritée dans une large mesure», a-t-il indiqué.

L'Arabie saoudite doit maintenant créer cette occasion pour ses talents et, bien que ce ne soit pas nécessairement «rapide», le pays avance de manière «déterminée», a ajouté Smith.

Pour l'instant, il décrit AlUla comme un «cheval de Troie» parce qu'elle «s'attaque à une opportunité qu'elle ne peut pas gérer seule», mais le potentiel est là. Elle doit faire partie d'une initiative saoudienne visant à établir un réseau de production dans le pays et dans la région, en s'associant avec des pays voisins comme la Jordanie.

L’Arabie saoudite a besoin de temps et d'argent pour «construire en l'espace de cinq à dix ans ce qui nous a pris cinquante à soixante ans en Grande-Bretagne», a-t-il précisé.

«Mais je dirais que le pays a de très bonnes chances de devenir un acteur majeur.»

L'année dernière, la Commission saoudienne du film a annoncé un programme d'incitation offrant des remboursements financiers allant jusqu'à 40% pour les producteurs locaux et internationaux qui tournent en Arabie saoudite.

«Cela envoie un message clair : les entreprises en prendront note immédiatement», a affirmé Smith. Mais, a-t-il poursuivi, le pays doit se concentrer sur trois domaines clés : l'infrastructure humaine, l'infrastructure technique et les talents créatifs.

Alors que le travail sur les deux premiers est en cours, le développement de talents créatifs tels que des écrivains, des acteurs, des réalisateurs et des producteurs, qui peuvent «développer du matériel qui sera capable de sortir et de représenter l'Arabie saoudite», est crucial, a expliqué Smith.

«Jusqu'à récemment, nous avons eu tendance à raconter des histoires dans le cadre de la propagation de notre propre culture», a-t-il déclaré.

L'avènement et la prolifération des sociétés de streaming ont eu pour conséquence que «l'industrie du cinéma et de la télévision, en partie par nécessité de survie, est devenue plus globale, et donc, nous voyons une audience mondiale devenir, en pourcentage, de plus en plus importante pour l'investissement dans le contenu», a-t-il clarifié.

Mais c'est surtout la qualité de l’histoire qui est au cœur de la réussite, quelle que soit l’échelle.

«C'est un besoin humain profond de raconter des histoires», et le pouvoir de la narration est bien plus important que l'échelle de la production, a affirmé Smith.

L'Inde, par exemple, a exploité la puissance de l'industrie du contenu pour créer des contenus qui sont largement populaires non seulement en Inde, mais dans le monde entier. Cette année, le pays a célébré sa double victoire historique aux Oscars, après que le grand succès Naatu Naatu a remporté le prix de la meilleure chanson originale et que The Elephant Whisperers a été nommé meilleur court métrage documentaire.

«Les progrès de l’Arabie saoudite reste à confirmer, mais je crois que cela peut arriver et que cela arrivera», à condition que «les scénaristes soient capables d'être sensibles aux attentes de leur public», tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l’Arabie saoudite, a souligné Smith.

Au cours des dernières années, l'industrie du cinéma et de la télévision a subi une transformation massive. D'une part, la fermeture des salles de cinéma a été catastrophique pour de nombreuses maisons de production à gros budget ; d'autre part, les services de diffusion en continu ont connu un essor sans précédent dans le monde entier, annonçant une vague de changements pour les maisons de production, les petits créateurs et ceux indépendants.

«Nous vivons une période de changement des plus intéressantes», a soutenu Smith. «L'industrie doit tirer des leçons très difficiles de l'ébranlement de ce qui lui tenait à cœur auparavant.»

Mais cela s'accompagne d'une grande opportunité pour les marchés émergents comme l'Arabie saoudite, qui, selon Smith, a une «vision fantastique».

En outre, l'Arabie saoudite a les moyens financiers de réaliser sa vision, a-t-il poursuivi. «L'argent et le talent sont tout. Le reste est industriel et peut être développé.»

 «Toutes les raisons pour que l'Arabie saoudite puisse devenir un acteur important du réseau mondial de production de contenu cinématographique et télévisuel sont réunies», a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'actrice de «Bridgerton» confie qu'on lui a conseillé de ne pas faire campagne pour les Palestiniens

L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que son action en faveur des Palestiniens pourrait nuire à sa carrière. (Reuters/File Photo)
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  • Nicola Coughlan déclare que des initiés d'Hollywood l’ont avertie que son engagement pourrait nuire à sa carrière
  • La star irlandaise se sent « moralement responsable » de faire campagne pour le cessez-le-feu et de continuer à collecter des fonds

LONDRES : L'actrice irlandaise Nicola Coughlan a révélé qu'on lui avait dit que sa défense de la cause palestinienne pourrait nuire à sa carrière.

La star de « Bridgerton » et de « Derry Girls » a déclaré à Teen Vogue que des personnes à Hollywood l'avaient avertie de ne pas soutenir ouvertement les droits des Palestiniens, mais elle a continué à faire campagne pour un cessez-le-feu à Gaza et porte toujours publiquement un pin's Artists4Ceasefire.

« On vous dit effectivement que vous ne trouverez pas de travail, que vous ne ferez pas ceci ou cela, mais je pense aussi qu'au fond de vous, si vous savez que vous ne voulez pas que des innocents souffrent, alors il ne faut pas se soucier des réactions des gens », a-t-elle déclaré.

« Ma famille a vécu à Jérusalem à la fin des années 70 et au début des années 80, avant ma naissance, et j'ai donc entendu de source directe des récits sur la vie là-bas ».

Elle explique que son père, qui a servi dans l'armée irlandaise, s'est rendu dans « de nombreuses régions déchirées par la guerre après le conflit pour tenter d'aider à la reconstruction », ce qui l'a profondément marquée.

« Je suis tellement chanceuse d'être arrivée à ce stade de ma carrière, et je suis déjà privilégiée étant une femme blanche ».

« Ensuite, le fait de pouvoir exercer le métier que j'aime, de voyager dans le monde entier et de rencontrer des gens extraordinaires me donne la responsabilité morale de rendre la pareille ».

Elle a mis un point d'honneur à continuer à faire campagne et à collecter des fonds autour de cette question, ajoutant : « Pour moi, il s'agit essentiellement de soutenir tous les innocents, ce qui peut paraitre très simple, mais je pense qu'il faut examiner les situations et se demander si nous  les soutenons , peu importe leur origine et leur identité. C'est ce qui me motive ».

Coughlan estime que les médias sociaux jouent un rôle dans la défense de la cause, mais qu'il faut faire preuve de nuance. « Nous devrions être plus nombreux à essayer de comprendre à quel point c'est bouleversant et traumatisant pour les Juifs, et combien il est horrible que tous ces innocents soient assassinés en Palestine », a-t-elle ajouté.

Plusieurs personnalités de Hollywood ont subi des revers pour avoir ouvertement soutenu les Palestiniens ou critiqué Israël.

L'actrice mexicaine Melissa Barrera a été renvoyée du dernier film « Scream » pour avoir publié sur les réseaux sociaux des messages de soutien à la Palestine, tandis que le réalisateur Jonathan Glazer a suscité la controverse en utilisant son discours de remerciement aux Oscars pour son film « The Zone of Interest » pour critiquer la guerre de Gaza.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Saudi Coffee Co. et Bieder & Maier mélangent deux cultures du café

Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
L'Arabie saoudite et l'Autriche viennent de célébrer la première mondiale du « Premium Saudi Blend » de Bieder & Maier Vienne en collaboration avec Saudi Coffee Company et ont lancé un produit unique réunissant les cultures de café saoudienne et autrichienne. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
Margarete Schramboeck, ancienne ministre autrichienne de l'Économie et des Affaires numériques et actuelle membre du conseil d'administration d'Aramco, à Jazan. (Fourni)
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  • Le fabricant de café viennois collabore avec une marque locale pour acheter des grains d'Arabica à Jazan
  • À partir de l'automne de cette année, un certain nombre de cafés seront ouverts en Arabie saoudite, avec Cenomi Retail comme partenaire de franchise

RIYAD : Le Royaume et l'Autriche ont récemment célébré la première mondiale du « Premium Saudi Blend » du fabricant de café viennois Bieder & Maier et de la Saudi Coffee Company.

Le lancement de ce produit rapproche les cultures saoudienne et autrichienne du café. Lors des présentations à Vienne et à Riyad, les invités ont pu goûter la nouvelle torréfaction, qui convient aussi bien à l'espresso qu'au café filtre et à l'infusion à froid.  

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Bieder & Maier collabore avec la marque Jazean pour se positionner comme la première marque mondiale à acquérir directement les meilleurs grains d'Arabica de Jazan. (Fourni)

« Le café incarne notre culture et notre identité », a déclaré Khalid AbouTheeb, PDG de Saudi Coffee Company, à Arab News. « Dans le but de renforcer l'industrie locale du café et de promouvoir notre tradition, nous avons collaboré avec Bieder & Maier, une entreprise viennoise de premier plan dans le domaine du café.

 AbouTheeb a précisé que cette collaboration avait été facilitée par le ministère saoudien de l'Investissement. « Grâce à cette collaboration, la Saudi Coffee Company proposera aux marchés saoudien et autrichien des cafés uniques avec des grains saoudiens mélangés à des grains internationaux », a-t-il déclaré.

 


Le cinéma soudanais pour faire sortir la guerre de l'indifférence

L'actrice soudanaise Eiman Yousif pose lors d'une séance photo à la huitième édition du Festival international du film de femmes d'Assouan, dans la ville d'Assouan, au sud de l'Égypte, le 21 avril 2024. (Photo Khaled Desouki AFP)
L'actrice soudanaise Eiman Yousif pose lors d'une séance photo à la huitième édition du Festival international du film de femmes d'Assouan, dans la ville d'Assouan, au sud de l'Égypte, le 21 avril 2024. (Photo Khaled Desouki AFP)
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  • Cinq courts-métrages soudanais sont présentés dans le cadre de la huitième édition du Festival du film de femmes d'Assouan, ville du sud égyptien à 300 kilomètres de la frontière soudanaise
  • Eiman Yousif est la révélation de «Goodbye Julia», le premier long-métrage soudanais présenté en 2023 en sélection officielle à Cannes

ASSOUAN, Egypte : Le cinéma pour faire sortir la guerre au Soudan de l'indifférence: au Festival du film d'Assouan en Egypte, des réalisateurs et des acteurs soudanais témoignent du désespoir d'un peuple plongé dans des conflits sans fin.

«Il faut que nous parlions de nous et de nos problèmes passés sous silence, même via une simple production artistique», dit à l'AFP l'actrice soudanaise Eiman Yousif.

Un an de guerre sanglante entre généraux rivaux au Soudan ont mis à genoux ce pays du nord-est de l'Afrique, déjà l'un des plus pauvres avant la guerre.

Cinq courts-métrages soudanais sont présentés dans le cadre de la huitième édition du Festival du film de femmes d'Assouan, ville du sud égyptien à 300 kilomètres de la frontière soudanaise. Des acteurs et des réalisateurs soudanais de premier plan sont venus soutenir la production de leur pays.

Eiman Yousif est la révélation de «Goodbye Julia», le premier long-métrage soudanais présenté en 2023 en sélection officielle à Cannes.

Dans ce film, ayant pour trame de fond les événements ayant mené le Soudan du Sud à indépendance en 2011, l'actrice incarnait Mona, une chanteuse originaire du Nord ayant renoncé à sa carrière pour son mari.

«La sécession du sud a été un événement majeur et nous avons tous été atteints psychologiquement» par cette guerre, affirme l'actrice drapée dans une robe traditionnelle soudanaise blanche.

Au Soudan, l'industrie du cinéma a beaucoup souffert du régime conservateur, sécuritaire et liberticide de l'autocrate Omar el-Béchir renversé en 2019.

- Une production «résultat de souffrances» -

Sous ses trente ans de dictature de nombreux cinémas de la capitale Khartoum ou du reste du pays ont fermé leurs portes.

«On fait tout notre possible pour que la production cinématographique ne s'arrête pas à nouveau» dans un pays où «elle est le résultat de souffrances», explique à l'AFP le réalisateur soudanais Mohammed al-Tarifi en marge du festival.

Parmi les courts-métrages projetés à Assouan, «Une brique pour elles» du réalisateur Razan Mohamed raconte le destin sinueux de femmes déplacées en 2003 vers un camp de réfugiés pendant la guerre au Darfour.

«A l'heure où nous parlons, elles ont été déplacées pour une deuxième fois, on ne sait pas vers où», dit M. al-Tarifi.

Egalement à l'affiche, le film «Femmes de guerre» du réalisateur soudanais Al-Qadal Hassan qui traite de l'impact des guerres sur des femmes dans l'Etat du Nil Bleu (sud).

«Les guerres et les crises épuisent» mais elles sont aussi sources de «rêves et de nouvelles idées», dit Eiman Yousif.

Un an de guerre a dévasté le Soudan et fait des milliers de morts. Elle a aussi jeté plus de deux millions de Soudanais sur les routes de l'exil, dont 500.000 ont choisi l'Egypte.

«La diaspora génère de la créativité et la présence soudanaise au Caire s'accompagne d'un mouvement artistique très actif qui va permettre à davantage de productions de voir le jour», poursuit M. Tarifi.

Dans un Soudan avide de changements, un nouveau cinéma nourri par la révolution qui a chassé du pouvoir Omar el-Béchir a émergé.

En tête de ceux-ci, «Tu mourras à 20 ans», réalisé par Amjad Abou Alala, a été le premier film soudanais sélectionné aux Oscars et le premier à être diffusé sur la plateforme en ligne Netflix après avoir raflé plusieurs récompenses internationales, dont à la Mostra de Venise.

Dans ce long-métrage, un mystique soufi prédit la mort à 20 ans du protagoniste Muzamil, qui vit dans l'inquiétude, jusqu'à sa rencontre avec un vieux réalisateur misanthrope qui l'initie à l'hédonisme.

Un hymne à la liberté questionnant le rigorisme religieux, fait impensable il y a encore quelques années dans ce pays très majoritairement musulman.

Même si les salles de cinéma sont rares au Soudan, pour Eiman Youssif «il suffit d'un projecteur et d'un mur blanc pour montrer des films aux gens. Le plus important, c'est de regarder».