PARIS: Inscrite dans la continuité des travaux de la 31e session du Sommet arabe, qui a eu lieu en novembre dernier à Alger et qui avait pour slogan «Renforcer la sécurité sanitaire pour améliorer la santé de la population et se préparer aux prochaines pandémies», la 58e session du Conseil des ministres arabes de la Santé s’est déroulée à la mi-mars à l’hôtel El-Aurassi d’Alger. Cette rencontre a permis aux ministres arabes de la Santé de traiter des questions stratégiques, notamment celles qui relèvent de l’établissement d’actions communes, de l’échange d’expertises et d’expériences ainsi que de l’examen de propositions de création d’organismes chargés de la santé.
Pour Haïfa Abu Ghazaleh, secrétaire générale adjointe de la Ligue arabe et cheffe du département des affaires sociales, les efforts consentis lors du Conseil ont un seul objectif: consolider la coopération entre les pays arabes et prendre en charge les obstacles et les défis éventuels auxquels ils font face. Selon elle, cet objectif peut se concrétiser par la création d’organisations qui permettront «d’intensifier la recherche médicale et l’échange d’expériences, en vue de garantir la sécurité sanitaire et, par ricochet, sociale».
Répondre aux défis
Les objectifs des premiers responsables arabes de ce secteur concernent en particulier l’intensification des efforts dans la lutte contre les maladies, la santé environnementale et le tourisme médical. Les participants se sont intéressés aux évolutions et aux défis actuels en matière de santé publique. Pour eux, cette session offre aux pays arabes la possibilité d’échanger autour de thématiques majeures afin d’améliorer les services sanitaires fournis à la population.
EN BREF
Les objectifs des premiers responsables arabes de ce secteur concernent en particulier l’intensification des efforts dans la lutte contre les maladies, la santé environnementale et le tourisme médical.
Abdelhak Saihi, ministre algérien de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, propose «de doter la Ligue arabe, moteur de l’action arabe, de tous les moyens matériels et techniques nécessaires à l’accomplissement de sa mission», et il appelle ses homologues arabes et tous les professionnels de la santé à tirer les leçons de la crise de la Covid-19.
«La réalisation de cet objectif passe inévitablement par le renforcement des relations arabo-arabes, par la solidarité et la coopération, et la pleine promotion des services vitaux qui nous unissent.»
Décisions et résolutions
À l’issue de la rencontre, des décisions ont été adoptées à l’unanimité, parmi lesquelles la création d’une Agence arabe pour le développement de la santé et d’un Centre arabe de coopération et de recherche sur le virus de l'immunodéficience humaine (VIH), ainsi que la mise en place, sur proposition de l’Égypte, d’une Agence arabe du médicament et d’un Centre arabe de recherche en santé et en laboratoire, qui portera le nom de « Centre arabe de santé publique».
«Je suis heureux d’avoir participé aux réunions du Conseil des ministres arabes de la Santé en Algérie, un pays frère, et je remercie le ministre Abdelhak Saihi pour l’efficacité de sa présidence et les conclusions importantes qui en sont ressorties, notamment l’adoption de la proposition saoudienne concernant la désignation du jour “du martyr de la santé” qui incarne la reconnaissance due aux héros qui ont sacrifié leur vie pour servir l’humanité», a réagi Fahd ben Abderrahmane al- Jalajel sur son compte Twitter lors de ce sommet.
Lors d’une déclaration à la presse, le ministre algérien a salué l’adoption «des propositions constructives soumises par l'Algérie et relatives à la création d'une Agence arabe pour le développement de la santé et d’un Centre arabe de coopération et de recherche sur le VIH». Il a précisé que ce dernier « sera un centre de référence pour le monde arabe». Cette décision «va permettre d’organiser des conférences et des séminaires et la mise en place d’une assistance technique et de bourses pour les étudiants […], et d’encourager les recherches scientifiques et les échanges d’expériences entre pays arabes».
De son côté, Khaled Abdel Ghaffar, ministre égyptien de la Santé et de la Population et chef du bureau exécutif du Conseil des ministres arabes de la Santé, se réjouit «de la synergie entre les ministres arabes pour répondre aux impératifs de la santé». Il ajoute que les participants ont validé des «décisions qui servent l’intérêt sanitaire et social du citoyen arabe en général», et il salue les décisions votées au sujet du soutien à la Syrie, au Liban et à la Palestine.
Enfin, M. Ghaffar se félicite des progrès enregistrés par les pays arabes dans différentes branches de l’industrie pharmaceutique, qui permettront l’établissement d’une coopération interarabe fondée sur la complémentarité.