PARIS : Une centaine de policiers et gendarmes ont été blessés samedi en France lors des manifestations contre un texte sécuritaire et les violences policières, selon un bilan définitif dimanche du ministère de l'Intérieur.
Dans un tweet, le ministre de l'Intérieur Gerald Darmanin a annoncé « 98 blessés parmi les policiers et les gendarmes ». « Je leur apporte tout mon soutien. Les auteurs de ces violences doivent être poursuivis », a-t-il ajouté.
Un précédent bilan du ministère faisait état de 62 blessés (39 en province et 23 à Paris).
Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des policiers tabassés par des manifestants.
Organisations de journalistes, partis de gauche, syndicats, ONG de défense des libertés publiques avaient appelé à manifester dans plusieurs villes de France contre une loi en préparation dénoncée comme attentatoire à la liberté d'expression et à l'Etat de droit.
Au total, ces manifestations ont rassemblé, selon l'Intérieur, 133.000 personnes dont 46.000 à Paris, les organisateurs annonçant pour leur part 500.000 participants dont 200.000 dans la capitale.
Deux manifestants, qui ont fait un signalement auprès de l'Inspection générale de la police (IGPN), ont été blessés en province, selon la police. A Paris, un bilan des blessés du côté des manifestants n'était pas encore réalisé.
Un photographe syrien indépendant, Ameer al Halbi, 24 ans, qui couvrait la manifestation a été blessé à la tête. Le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, a dénoncé samedi soir sur twitter, des violences policières « inacceptables » contre le collaborateur de Polka Magazine et de l'AFP.
Dimanche les deux médias ont également dénoncé ces violences, réclamant une enquête de la police. Une enquête « administrative interne » a été ouverte dimanche, selon une source policière, pour déterminer les circonstances dans lesquelles le photographe a été blessé.
Selon le ministère de l'Intérieur, 81 personnes ont été interpellées lors de ces manifestations.
L'article le plus controversé de la loi en préparation est une condamnation à un an de prison et 45.000 euros d'amende la diffusion « malveillante » d'images de policiers et gendarmes. Le gouvernement avance que cette disposition vise à protéger les policiers victimes d'appels à la haine et au meurtre sur les réseaux sociaux.
Mais ses détracteurs font valoir que bon nombre de violences policières seraient restées impunies si elles n'avaient pas été capturées par l'oeil de caméras.