Retraites: Les syndicats invités à Matignon, nouvelle mobilisation le 6 avril

Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez (droite) et le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger (centre) participent à une manifestation à Paris, le 23 mars 2023 (Photo, AFP).
Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez (droite) et le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger (centre) participent à une manifestation à Paris, le 23 mars 2023 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 29 mars 2023

Retraites: Les syndicats invités à Matignon, nouvelle mobilisation le 6 avril

  • Les deux parties se donnent un peu d'air pour faire retomber la tension avec la perspective de cette rencontre
  • Matignon a confirmé l'invitation mais n'a fait aucun commentaire sur son ordre du jour

PARIS: Le dialogue, enfin ? Les syndicats, bien décidés à parler des retraites, sont attendus en début de semaine prochaine à Matignon, avant une journée de mobilisation le 6 avril et alors que le Conseil constitutionnel se prononcera sur la réforme le 14 avril.

Au lendemain d'une 10e journée d'action moins fournie et aussi moins chaotique que prévu, syndicats et exécutif se donnent un peu d'air pour faire retomber la tension avec la perspective de cette rencontre inédite depuis des semaines, alors que le conflit dans la rue est entré dans son troisième mois.

Le Conseil constitutionnel, lui, rendra ses décisions sur la réforme controversée le vendredi 14 avril, "en fin de journée", a-t-il annoncé mercredi. Sur la constitutionnalité du projet de loi adopté et sur la recevabilité de la demande de référendum d'initiative partagée (RIP) lancée par la gauche.

Mardi, le ministère de l'Intérieur a recensé 740.000 manifestants en France, dont 93.000 à Paris, la CGT "plus de 2 millions" dont 450.000 dans la capitale.

Avant la nouvelle journée du 6 avril, les syndicats ont rendez-vous avec la Première ministre Élisabeth Borne. Lundi, mardi ou mercredi ? La date n'est pas encore arrêtée mais "on ira", a révélé le N.1 de la CFDT Laurent Berger mardi soir, d'autres responsables renvoyant la décision à une discussion préalable de l'intersyndicale.

«Derrière nous»

Mercredi, sur France Info, M. Berger a insisté comme la veille sur sa volonté de mettre le sujet des retraites sur la table, ajoutant: "Si on me dit: +vous ne pouvez pas en parler+ (..) ils sortiront de la salle ou alors on partira".

Le responsable syndical a de nouveau mis en avant la proposition de médiation dont l'hypothèse avait pourtant été balayée par le porte-parole du gouvernement Olivier Véran mardi.

Matignon a confirmé l'invitation mais n'a fait aucun commentaire sur son ordre du jour.

Mais le ministre des Relations avec le Parlement, Franck Riester, et le président du MoDem, François Bayrou, ont prévenu mercredi que la question du recul de l'âge légal de départ à la retraite ne serait pas au menu.

Le report de 62 à 64 ans, "c'est le cœur de la réforme sur lequel, depuis le départ, il n'y a pas d'accord", a déclaré M. Riester, souhaitant que l'échange s'organise autour de "sujets sur lesquels on est d'accord".

"Les 64 ans sont dans le texte", a renchéri François Bayrou, "on ne peut pas changer de ligne à ce point". "Le texte, il est derrière nous", a tranché pour sa part le député Renaissance Sylvain Maillard devant la presse.

Dans l'opinion, la mobilisation reste majoritairement approuvée (63%), selon un sondage Elabe pour BFMTV paru mercredi, qui montre que l'exécutif est perçu comme le principal responsable du conflit social à 62% (+9 points depuis le 10 mars).

«Une perte de temps»

Si elles ont bien lieu, les retrouvailles entre gouvernement et syndicats mettront-elles seulement en scène un dialogue de sourds ?

Le secrétaire général de l'Unsa, Laurent Escure, a prévenu mercredi sur Twitter des risques de déception, avec un effet qui serait "désastreux" et une journée du 6 qui "prendrait une autre tournure".

"Si Mme Borne crée uniquement une mise en scène médiatique (...), ça va (lui) revenir comme un boomerang au visage", a aussi averti le député LFI Alexis Corbière.

A droite, Aurélien Pradié (LR) a également estimé que "si le gouvernement accepte le dialogue c'est pour vraiment dialoguer, pas pour faire semblant".

Autre donnée de l'équation, l'intersyndicale et l'exécutif devra faire avec une nouvelle direction de la CGT dont le 53e congrès à Clermont-Ferrand se déroule dans une atmosphère houleuse pour le secrétaire général sortant Philippe Martinez.

Au sein de la centrale, des voix s'élevaient mercredi pour dire que répondre à l'invitation de Mme Borne serait "une perte de temps".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.