RABAT: Le département d’État américain a publié ce 20 mars son rapport annuel sur les pratiques en matière de droits de l'homme dans le monde, mettant en lumière les violations de ceux-ci dans les pays du Maghreb.
Selon le rapport – pendant l’année 2022 – les autorités des pays du Maghreb ont restreint la liberté d'expression, de réunion et d'association, emprisonné des journalistes et des militants des droits de l'homme, limité l'accès à Internet et recouru à une force excessive contre des manifestants pacifiques.
Dans le détail, d’après le département d’État américain, les autorités algériennes ont limité la liberté d'expression, de réunion et d'association, ainsi que la liberté de la presse. Le rapport reproche aux autorités algériennes d’avoir arrêté et mis en détention des citoyens qui expriment des points de vue dissidents, notamment des journalistes et des militants des droits de l'homme.
D’autre part, le rapport relève des allégations de torture et de maltraitance de prisonniers, ainsi que des restrictions des droits des femmes et des minorités. Il est également fait état de cas de travail forcé et de travail des enfants.
En Tunisie, le département d’État relève des atteintes à la liberté d'expression à travers l’usage de lois sur la diffamation et le terrorisme pour réprimer des journalistes et des blogueurs. Les autorités tunisiennes sont aussi accusées de surveiller les activités en ligne des citoyens et d’avoir recouru à un usage excessive de la force pour disperser des manifestations pacifiques.
Par ailleurs, le rapport souligne les mauvaises conditions de détention et le traitement des prisonniers, ainsi que la discrimination et la violence contre les femmes et les minorités en Tunisie.
En ce qui concerne le Maroc, le rapport fait état d’atteintes à la liberté d'expression et l’usage des lois antiterroristes pour poursuivre des personnes qui expriment des opinions dissidentes.
Les conclusions du rapport font également état de cas de brutalité policière et de torture de détenus, ainsi que de discrimination et violence contre les femmes et les minorités.
Quant à la Mauritanie, ce pays continue de faire face à d'importants défis en matière de droits de l'homme, conclue le rapport qui souligne les préoccupations du département d’État concernant le travail forcé, en particulier parmi les communautés marginalisées, ainsi que les limitations à la liberté d'expression et de réunion. Le rapport note en plus des cas de violence et de discrimination basées sur le genre, notamment la pratique de la mutilation génitale. Malgré certains efforts consentis par les autorités pour aborder ces problématiques, le rapport préconise que plus doit être fait pour protéger les droits de l'homme en Mauritanie.
Les États-Unis appellent les gouvernements des pays du Maghreb à prendre des mesures concrètes pour améliorer la situation des droits de l'homme dans leurs pays respectifs et recommande la libération de tous les prisonniers politiques et l'abolition des lois restrictives sur la liberté d'expression et de réunion, ainsi que la protection des droits des femmes et des minorités.
Les États-Unis ont indiqué qu'ils continueront à travailler avec les autorités des pays du Maghreb et la société civile pour promouvoir le respect des droits de l'homme.