Retour en force de la haine anti-Macron, quatre ans après les Gilets jaunes

Du côté du gouvernement, on s'attend plutôt à des mouvements radicalisés ponctuels, qui braqueront l'opinion et s'éteindront d'eux-mêmes (Photo, AFP).
Du côté du gouvernement, on s'attend plutôt à des mouvements radicalisés ponctuels, qui braqueront l'opinion et s'éteindront d'eux-mêmes (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 21 mars 2023

Retour en force de la haine anti-Macron, quatre ans après les Gilets jaunes

  • «Macron on peut recommencer ! Louis XVI, Louis XVI on l'a décapité !», ont scandé des jeunes à Paris et à Toulouse
  • La vindicte s'étend aussi aux députés qui s'étaient dit prêts à voter la réforme des retraites et dont certains ont vu leur permanence taguée ou caillassée

PARIS: Effigie brûlée, appel au "régicide", Emmanuel Macron cristallise de nouveau la haine après son passage en force sur les retraites, une escalade qui n'est pas sans rappeler celle des Gilets jaunes même si elle reste pour l'heure contenue.

Des manifestants descendent chaque soir dans les rues depuis que le président de la République et la Première ministre ont décidé jeudi de recourir au 49.3 pour faire adopter ce texte, engageant la responsabilité du gouvernement sur cette réforme phare du second quinquennat Macron.

Et, même si Élisabeth Borne n'est pas épargnée, la personne du chef de l’État est particulièrement prise pour cible.

"Macron on peut recommencer ! Louis XVI, Louis XVI on l'a décapité !", ont scandé des jeunes à Paris et à Toulouse.

Une tête à son effigie a aussi été brandie au bout d'un manche en bois dans un rassemblement à Châteauroux, début mars.

"Depuis les Gilets jaunes, il a cristallisé énormément de rancœur et de haine sur sa personne", relève Anne Muxel, directrice de recherche à Sciences-Po.

En décembre 2018, le chef de l’État avait été hué et insulté au Puy-en-Velay en sortant d'une préfecture incendiée par des manifestants. "Crève !", avait lancé une femme sur le passage du cortège.

Un an plus tard, une représentation d'Emmanuel Macron au bout d'une pique avait suscité l'indignation de l'ancien garde des Sceaux Robert Badinter.

«Un président clivant»

Ce président jeune, volontiers bravache, issu de l'ENA et du monde la banque, a rapidement incarné l'arrogance aux yeux de ses détracteurs.

"C’est inhérent à sa personne, c’est un président clivant, adulé ou détesté. Et sinon il n’aurait pas été président", concède un cadre du camp présidentiel.

Avec la crise de la Covid en 2020, "la colère est passée au second plan, pas la défiance. Il y a de nouveau ce sentiment des Français de ne pas être entendus, écoutés", poursuit Anne Muxel.

"Quelles que soient les crises auxquelles il a été confronté, il y a un problème de communication. Il n’arrive jamais à faire passer des messages", renchérit-elle.

Le mouvement des Gilets jaunes, né spontanément pour protester contre la hausse d'une taxe sur les carburants, avait conduit à des blocages de routes et ronds-points et des rassemblements massifs tous les samedis, émaillés de violences.

«Hors-sol»

De toute évidence, la crise actuelle "s’appuie sur une même méfiance, extrêmement profonde, à l’égard des institutions politiques, y compris locales", note Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS.

La vindicte s'étend aussi aux députés qui s'étaient dit prêts à voter la réforme des retraites et dont certains ont vu leur permanence taguée ou caillassée.

En optant pour le 49.3, l'exécutif donne "l’image d’un pouvoir isolé, minoritaire, qui expédie le travail parlementaire" et "lance des politiques hors-sol (loin) de la réalité de la vie des Français", observe Luc Rouban.

Comme chez les Gilets jaunes, cette colère spontanée est aussi alimentée par les craintes pesant sur le pouvoir d'achat. Reste à savoir si elle va s'installer dans la durée, que la loi soit adoptée définitivement lundi ou pas, au terme de l'examen des motions de censure contre le gouvernement Borne.

Après des rassemblements très encadrés par les syndicats ces dernières semaines, "la mobilisation va se réduire, les journées vont s'espacer et on va se retrouver tous les samedis avec des gilets jaunes", prédit un responsable syndical, qui n'exclut pas "plusieurs mois de samedis bordelisés jusqu'à l'été".

Du côté du gouvernement, on s'attend plutôt à des mouvements radicalisés ponctuels, qui braqueront l'opinion et s'éteindront d'eux-mêmes.

"Les gens ils ont quand même conscience qu’on est dans une crise inflationniste, économique, peut-être financière, et qu’à un moment il faut de la responsabilité", avance un conseiller gouvernemental.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.


Le «fabriqué en France» s'invite à l'Elysée ce week-end

Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
Le président Emmanuel Macron prononce un discours lors de l'inauguration de l'exposition « Fabrique en France » à l'Élysée, à Paris, le 25 octobre 2024. (AFP)
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  • La 5e édition de l'exposition Fabriqué en France met en avant 123 produits issus de tous les territoires, y compris l’outre-mer, avec une forte représentation de l’industrie et de l’artisanat
  • L’évènement introduit cette année une sélection stratégique de 20 innovations nationales et accueille pour la première fois des produits numériques, dans un contexte plus large de valorisation du savoir-faire français

PARIS: Du veston de berger brodé en Ardèche au ballon dirigeable du Vaucluse, en passant par le fauteuil roulant en bois de Dordogne, 123 produits seront à l'honneur à l'Elysée samedi et dimanche lors de la 5e édition de l'exposition Fabriqué en France.

La tomme de chèvre de Saint-Pierre-et-Miquelon, la vanille Bleue de la Réunion et des bijoux de Mayotte, notamment, mettront en valeur les territoires d'outre-mer pour cet évènement, qui doit être inauguré vendredi en fin d'après-midi par Emmanuel Macron.

Les objets, exposés dans les jardins, les salons et la cour d'honneur du palais de l'Elysée, proviennent de tous les départements de métropole et d'outre-mer. Ils ont été sélectionnés par un jury présidé par le chef pâtissier et chocolatier Pierre Hermé.

Une large majorité (59%) des lauréats appartient au secteur industriel, près d'un tiers à l'artisanat (29%) et le reste à la production alimentaire (10%), selon l'Elysée.

Pour la première fois, deux produits numériques ont également été retenus, dont la messagerie chiffrée Olvid, développée par des experts français en cybersécurité et déployée dans les ministères.

Autre nouveauté de cette édition: une sélection spécifique de 20 produits et services jugés stratégiques pour la nation, conçus par les filières industrielles du Conseil national de l'industrie, sera également présentée au public.

La société Ecotrain, basée en Haute-Garonne, viendra notamment présenter sa navette ferroviaire électrique destinée à circuler sur de petites lignes rurales, menacées d'abandon, pour désenclaver des territoires isolés.

Organisée après le salon Made in France, l'exposition précède aussi la première déclinaison du sommet Choose France dédiée aux investisseurs français, prévue lundi, et "s'inscrit dans une large séquence consacrée aux entreprises et au savoir-faire français" qui se prolongera avec la Semaine de l'industrie (17-23 novembre), souligne l'Elysée.

Gratuite et ouverte au public, l'exposition avait attiré près de 10.000 visiteurs l'an passé, une affluence comparable aux Journées du patrimoine.

Pour cette édition, la billetterie ouverte début novembre a été fermée, l'évènement étant déjà complet, a indiqué l'Elysée.


Un homme tué par balle en plein jour à Marseille

LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
LE centre de Marseille, photo d'illustration. (AFP)
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  • En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille
  • Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville

MARSEILLE: Un homme a été tué par balle, en plein jour, à proximité de la plus grande salle de concert de Marseille située dans le 4e arrondissement, a-t-on appris auprès de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

En arrêt cardio-respiratoire à l'arrivée des secours, l'homme d'environ 25 ans, a été grièvement touché au thorax, ont indiqué les marins-pompiers de Marseille à l'AFP, confirmant une information de La Provence.

Les faits se sont déroulés vers 14H30 dans le quartier populaire de Saint Just, situé à l'est de la ville.

Les deux suspects, actuellement recherchés, se seraient enfuis sur un deux-roues, selon une source proche du dossier.

L’identité de la victime n'a pas été confirmée à ce stade, a fait savoir la préfecture de police.

Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n'a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.

Le 9 octobre déjà, un homme avait été mortellement visé par des tirs en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille, soit très certainement un 14e narchomicide depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône, selon un décompte de l'AFP. Deux personnes avaient été interpellées quelques heures après le meurtre, selon le parquet de Marseille.