Habib, la grande aventure de Benoît Mariage: gros plan sur le triangle valeurs, identité et ambitions

Un film réalisé par Benoît Mariage, évoque l'alliance difficile entre identité, carrière et appartenance sociale (Photo fournie).
Un film réalisé par Benoît Mariage, évoque l'alliance difficile entre identité, carrière et appartenance sociale (Photo fournie).
Un film réalisé par Benoît Mariage, évoque l'alliance difficile entre identité, carrière et appartenance sociale (Photo fournie).
Un film réalisé par Benoît Mariage, évoque l'alliance difficile entre identité, carrière et appartenance sociale (Photo fournie).
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Publié le Vendredi 17 mars 2023

Habib, la grande aventure de Benoît Mariage: gros plan sur le triangle valeurs, identité et ambitions

  • Le film aborde les thèmes de l’identité, la carrière et l’appartenance sociale ainsi que la question de comment parvenir à les réconcilier
  • La question de l'identité dépasse les clivages religieux

DUBAÏ: Chaque année, le festival Francofilm célèbre la langue française et sa diversité à travers le cinéma. Réalisé par Benoït Mariage, Habib, la grande aventure, évoque l'alliance difficile entre identité, carrière et appartenance sociale.

Le film a été projeté dans le cadre du festival Francofilm à Dubaï à l’occasion du mois de la francophonie, avec la participation du réalisateur et en collaboration avec le cinéma Akil (le premier cinéma indépendant du pays, NDLR).

Comment nos valeurs influencent-elles nos décisions ? Quel regard la société porte-t-elle sur nous ? Comment surmonter les obstacles pour s’épanouir à la fois aux niveaux personnel et professionnel ? Benoit Mariage met brillamment en scène ces tiraillements tout au long du film.

Le réalisateur s'est fait connaître après avoir réalisé plusieurs documentaires, notamment en Afrique, avant de se lancer dans la fiction avec le court métrage The Signalman (Grand Prix, semaine internationale de la critique, Festival de Cannes, 1997), suivi de son premier long métrage, The Carriers Are Waiting (1999) avec Benoît Poelvoorde. Le film a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes, a été nominé aux César en 2000, et a reçu de nombreux prix. Ce film a de fait lancé la carrière cinématographique respective de Mariage et de Poelvoorde qui ont fini par tourner trois films ensemble. 

Basé sur une histoire vraie, Habib marque un retour au style d'écriture comique indépendant qui caractérisait les premières années de la carrière du réalisateur.

Le film

Habib est un jeune acteur qui rêve de se produire sur scène et au cinéma, sans grand succès jusque-là. Sa famille peine à comprendre son entêtement à suivre sa passion qui ne lui rapporte presque rien, jusqu'au jour où il décroche un rôle important aux côtés de Catherine Deneuve. Il commence dès lors à récolter le fruit de son travail. C’est aussi le début de ses ennuis.

La «grande aventure» évoquée par le titre du film renvoie à une entreprise complexe, celle de combler le fossé qui nous sépare de nous-mêmes. Acteur engagé dans la modernité tout en étant issu d'une famille musulmane traditionnelle, Habib est ainsi tiraillé entre les différents milieux sociaux qui composent sa vie.

«Le scénario reposait sur Catherine Deneuve. Si elle avait refusé de participer au film, tout se serait effondré» a expliqué Mariage. «Catherine Deneuve a trouvé le scénario amusant, et ça n'a finalement duré que trois jours de tournage. Je suis extrêmement reconnaissant», a-t-il ajouté.

«La honte» accompagne Habib

Benoît Mariage avait besoin que son protagoniste ait à représenter quelque chose de fort, en décalage avec la culture de ses parents. Ainsi, il était «persuadé que Habib pouvait incarner avec passion François d'Assise sur scène».

La honte est une blessure dont Habib n'est pas pleinement conscient mais à laquelle le public est réceptif. Cette honte le rend vulnérable, sa peur de ne pas être aimé le pousse à vouloir se conformer aux attentes des différents milieux qui composent sa vie : une tâche impossible. Toute la tension dramatique du film est construite autour de ce conflit intérieur sans fin.

«Le monde moderne est rempli de non-conformistes. Quand nous quittons le monde dans lequel nous sommes nés et où nous avons grandi pour rejoindre un nouveau monde, quelles valeurs de l'ancien monde gardons-nous ? Et quelles valeurs de ce monde adoptif adoptons-nous ? À certains moments de notre vie, beaucoup d'entre nous ont vécu les conflits intérieurs de Habib», déclare le réalisateur.

En quête de perfectionnisme

Habib n’est lui-même pas pratiquant, mais il s’emploie à chercher ce que la foi peut signifier pour un croyant. Pour cela, l’acteur effectue un séjour dans un monastère, qui apporte à son jeu l’authenticité qu’il recherchait.

Sa rencontre avec un moine marque un tournant dans le film. «Ton seul trésor n'est pas la vie dont tu rêves, mais la vie qui t'arrive, et en cela est l'œuvre de Dieu», lui explique le religieux.

Une pensée également exprimée par la jeune femme nord-africaine qui a épousé le père de Habib. «J’aime cet écho entre les deux cultures, chrétienne et musulmane. La question de l'identité dépasse les clivages religieux. C'est universel», raconte Mariage.

Une grande aventure et un casting diversifié

Habib, la grande aventure est un film qui regroupe nombre d’acteurs francophones. Bastien Ughetto incarne le rôle de Habib. Bien qu’il ne soit pas d’origine arabe – l’idée de départ du casting –, Ughetto est «la version arabe de John Turturro dans Barton Fink», déclare le réalisateur, ainsi qu’«une personne généreuse, investie et engagée».

Les seconds rôles, notamment au sein de la communauté belgo-marocaine, offrent aux comédiens des compositions plus vraies que nature.

Citons d’abord Ahmed Benaïssa, qui joue le père – une grande figure du théâtre algérien, décédé d'une embolie pulmonaire lors du dernier Festival de Cannes. Par ailleurs, Farida Ouchani joue le rôle de la mère ; Sofia Elabassi, le rôle de la petite amie du père ; Ben Hamidou le rôle du maire et Mohammed Ouachen celui de l'imam.

Parmi les personnages, le bourgmestre de Molenbeek qui ne veut pas manquer de rencontrer Catherine Deneuve. À travers eux, Benoît Mariage met cette ville belge en lumière.

«L'image de Molenbeek a été considérablement dégradée en raison de son association avec les attentats terroristes. On pourrait aussi parler d’un film politique qui tente de changer le regard que les gens portent sur un monde injustement ostracisé», ajoute le réalisateur.

Ce maire (appelé bourgmestre en Belgique) est un personnage rendu intéressant par son ambiguïté. Grâce à son intelligence, il s’est pleinement intégré pour arriver là où il est, mais il ressent toujours l'humiliation au plus profond de lui-même, un thème récurrent du film.

Enfin, la jeune femme à qui Habib peut finalement prononcer son nom est Daphné Van Dessel. Habib se révèle à quelqu'un qui ne peut pas voir, parce qu'il sent qu'il n'est en aucun cas jugé par elle. «C'est une communion qui va au-delà des regards. Cœur à cœur», affirme Mariage.


Comment célébrer la Journée de la fondation 2025 en Arabie saoudite

(fournie)
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  • La Journée de la fondation saoudienne vise à renforcer la fierté nationale des Saoudiens, en particulier des jeunes générations
  • À Riyad, les célébrations comprendront des feux d'artifice, des expositions sur le patrimoine saoudien et des concerts de musique

La Journée de la fondation saoudienne vise à renforcer la fierté nationale des Saoudiens, en particulier des jeunes générations.

Les festivités prévues pour la Journée de la Fondation de cette année mettront en valeur le patrimoine saoudien à travers la musique, les arts et les spectacles.

Principaux événements de la Journée de la fondation 2025

Les Nuits de la Fondation présenteront des concerts musicaux et poétiques avec d'éminents artistes saoudiens au théâtre Mohammed Abdu, au boulevard Riyad, le 22 février.

À Riyad, les célébrations comprendront des feux d'artifice, des expositions sur le patrimoine saoudien et des concerts de musique. Djeddah accueillera des parades maritimes, des marchés du patrimoine et des salons nautiques. À Médine, des expositions d'art et des séminaires culturels sur l'histoire du Royaume seront organisés, tandis qu'à Dammam, les visiteurs pourront assister à des spectacles folkloriques et à des séances de cinéma en plein air.

Spectacles musicaux

Plusieurs soirées musicales ajouteront à l'atmosphère de fête. Le 21 février, Mohammed Abdu jouera "Suhail Night" à l'arène Mohammed Abdu.

Le 22 février, Abdul Majeed Abdullah interprétera des chansons nationales à la Mohammed Abdu Arena.

En outre, le 22 février, un spectacle orchestral mettant en vedette l'orchestre et le chœur nationaux saoudiens sera suivi par des jeux de lumière et de son qui mettront en lumière la riche histoire du Royaume.

À Djeddah, les célébrations au musée Tariq Abdulhakim, du 20 au 22 février, offriront une atmosphère familiale remplie d'activités patrimoniales, artistiques et culturelles.

À Diriyah, une "expérience interactive 850" permettra aux visiteurs d'explorer les événements clés de l'histoire du Royaume, avec des activités immersives à l'intérieur et à l'extérieur.

Le Centre du roi Abdulaziz pour la culture mondiale (Ithra), à Dhahran, marquera la Journée de la fondation par une célébration de trois jours, du 20 au 22 février, avec des ateliers interactifs, des spectacles et de l'artisanat traditionnel.

La place accueillera des concerts de oud et d'autres activités, dont un photomaton où les visiteurs pourront se faire photographier en tenue traditionnelle.

Des maîtres artisans présenteront l'art complexe du tissage du bisht, et il y aura des activités éducatives, de la musique folklorique et des danses d'épée saoudiennes Ardah.

Le centre accueille les visiteurs de 16 à 23 heures.

La Commission des musées organise les célébrations de la Journée de la fondation au Musée national saoudien du 21 au 23 février. Cet événement propose des activités interactives, des programmes culturels et des spectacles.

Johnson Controls Arabia organise une soirée de célébration de la fondation le 21 février dans la maison historique Al-Sharbatly à Al-Balad, Djeddah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Riyad revêt sa couleur verte pour honorer la Journée de la fondation

C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume se pare de drapeaux nationaux. (SPA)
C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume se pare de drapeaux nationaux. (SPA)
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  • Les citoyens et les résidents descendront par milliers dans les rues aujourd'hui
  • La municipalité de Riyad a pris des mesures pour orner les rues de plus de 8 000 drapeaux nationaux

RIYAD : C'est l'une des deux occasions - l'autre étant la fête nationale - où le Royaume est orné de drapeaux nationaux.

Les citoyens et les résidents descendront par milliers dans les rues aujourd'hui pour célébrer le quatrième jour de fondation de l'Arabie saoudite.

La municipalité de Riyad a pris des mesures pour orner les rues de plus de 8 000 drapeaux nationaux, transformant ainsi la capitale en un véritable océan de vert. Les drapeaux, qui représentent à la fois le premier État saoudien et le Royaume moderne, ont été accrochés stratégiquement sur les mâts des routes principales, les places, les ponts, les intersections et les lampadaires, a rapporté l'agence de presse saoudienne. 

L'emplacement a été soigneusement planifié pour assurer une harmonie esthétique avec le paysage de la ville et a été installé en toute sécurité par des moyens mécaniques. Les drapeaux ont été placés en toute sécurité à l'aide de moyens mécaniques. La variété des tailles permet de voir clairement les drapeaux.

Des équipes spécialisées sur le terrain ont suivi un calendrier strict pour réaliser les installations de manière efficace, en donnant la priorité à la sécurité, à la durabilité et à l'entretien régulier tout au long des célébrations.

Ces efforts reflètent l'engagement de la municipalité de Riyad à mettre en valeur l'identité nationale et à améliorer le paysage urbain, conformément aux objectifs de la Vision 2030 visant à améliorer l'attrait visuel de la capitale et à mettre en valeur le patrimoine du Royaume.
Les monuments, y compris les bâtiments ministériels, ont été décorés de lumières vertes vendredi, à la veille de la Journée de la fondation, tandis que des événements spéciaux organisés dans toute la région comprendront des feux d'artifice et des spectacles folkloriques traditionnels.

"Nous vous invitons à assister aux événements organisés par la municipalité de Riyad dans 47 municipalités au sein des gouvernorats et des centres de la région, dans plus de 47 lieux, pour profiter d'événements animés, d'activités de qualité, de divers domaines et de participations", a écrit la municipalité de Riyad sur le site X.

Abdullah Ahmed, un habitant de la capitale, a félicité l'autorité pour ses efforts visant à faire de la Journée de la fondation une occasion spéciale.

"Je suis vraiment reconnaissant à Allah tout-puissant de nous avoir accordé la sécurité, alors que nous vivons dans une solidarité et une paix totales. Nous avons la chance d'avoir un bon leadership avec le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane, et nous avons la chance d'avoir l'imam Mohammed ben Saud comme fondateur du premier État saoudien en 1727," a-t-il affirmé à Arab News.

Le Royaume moderne a fait ses premiers pas sur la voie de la nation en 1727, lorsque l'imam Mohammed ben Saud a succédé à son cousin, Zaid ben Markhane, en tant que souverain de la ville-État de Diriyah. C'est ce moment charnière, reconnu comme la date à laquelle le premier État saoudien a vu le jour, qui est célébré chaque année à l'occasion de la Journée de la fondation.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


AlUla : Où la beauté ancienne résonne au-delà des mots

Ibrahim Al-Balawi guidant un touriste russe à AlUla. (Instagram : @chici.deaf)
Ibrahim Al-Balawi guidant un touriste russe à AlUla. (Instagram : @chici.deaf)
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  • Le parcours d'Ibrahim al-Balawi repose sur l'auto-apprentissage et le dévouement

DJEDDAH : Bien que sourd et muet, Ibrahim al-Balawi, un guide touristique saoudien de 48 ans passionné par la riche histoire d'AlUla et ses sites à couper le souffle, est devenu un pionnier du tourisme inclusif.

Son parcours, fait d'auto-apprentissage et de dévouement, a commencé bien avant qu'AlUla ne devienne une destination touristique mondiale.

La carrière de guide touristique d'al-Balawi a commencé avant même que le tourisme ne soit officiellement établi à AlUla en 2001.

Son amour profond de l'histoire l'a poussé à fréquenter les lieux, à étudier leur signification et à traduire les documents de manière indépendante pour s'instruire et instruire les autres.

Grâce à sa connaissance approfondie des sites archéologiques, il a guidé les visiteurs à travers les sites anciens d'AlUla, partageant avec eux les histoires et les connaissances qu'il avait acquises au fil des ans.

Hind Shabaa, l'épouse d'al-Balawi, qui est également originaire d'AlUla, a été un soutien indéfectible. Mariée depuis 16 ans, elle a appris le langage des signes avec son mari.

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Ibrahim Al-Balawi, guide touristique saoudien. (Instagram : @chici.deaf)

Au fil du temps, Shabaa a appris à parler couramment la langue des signes et elle a noué des amitiés au sein de la communauté sourde. Elle joue aujourd'hui un rôle crucial dans le travail de son mari en traduisant verbalement la langue des signes aux touristes entendants, améliorant ainsi l'expérience touristique de tous les visiteurs.

« Il m'a aidée à apprendre la langue et j'ai noué des amitiés avec des personnes sourdes », a-t-elle affirmé à Arab News.

« Comme il dispose d'un vaste réseau d'amis - il a fait ses études secondaires à Djeddah - il avait noué de nombreuses relations à l'intérieur et à l'extérieur du Royaume », a-t-elle ajouté. 

« Lorsqu'il amenait ses amis, ils étaient accompagnés de leurs épouses, ce qui m'a permis d'apprendre la langue. J'ai acquis une telle maîtrise qu'ils étaient étonnés de voir à quel point je pouvais communiquer verbalement et en langue des signes », a-t-elle expliqué. 

Silencieuse mais amusante, la langue des signes est devenue un élément essentiel de la vie quotidienne de la famille, créant un lien plus profond et façonnant une communication unique.

« Même nos enfants ont appris la langue des signes avec leur père. Ils sont devenus très habiles dans ce domaine. J'étais tellement dévouée que j'ai suivi des cours supplémentaires pour m'améliorer. À un moment donné, je suis même devenue meilleure que certains formateurs certifiés en langue des signes », a expliqué Shabaa. 

Avant que la Commission saoudienne du tourisme ne soit transformée en ministère du tourisme en 2020, la principale mission d'al-Balawi était de présenter au monde la beauté d'AlUla à travers ses yeux et sa langue. Il a accueilli des visiteurs de la communauté sourde de tout le Royaume et d'ailleurs, notamment d'Allemagne, de France, du Canada et de Chine.

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Ibrahim al-Balawi, guide touristique saoudien. (Instagram : @chici.deaf)

Les autorités ont remarqué qu'il attire les touristes, dont la plupart sont des visiteurs étrangers qui profitent de sa maîtrise de la langue des signes générale.

Al-Balawi est peu à peu devenu un visage familier des responsables du tourisme. À mesure que le secteur se structure, il a demandé l'autorisation officielle de continuer à servir de guide, afin que les touristes étrangers puissent continuer à bénéficier de son expertise.

La carrière officielle d'al-Balawi en tant que guide touristique à AlUla a débuté en 2017. Il a suivi de nombreux cours de formation une fois qu'il a officiellement rejoint le ministère du tourisme, et du matériel de formation lui a été fourni.

Bien qu'il n'ait qu'un diplôme de fin d'études secondaires, il se distingue par sa quête incessante de connaissances. Il s'est inscrit à des cours d'histoire et de tourisme, a suivi des formations spécialisées et a mémorisé des documents pédagogiques.

Conscient de la diversité mondiale des langues des signes, M. al-Balawi a appris lui-même de multiples variantes de la langue des signes arabe, ce qui lui a permis de communiquer avec des touristes de pays occidentaux. Sa motivation personnelle lui a permis de combler les fossés culturels et linguistiques, en veillant à ce que tous les visiteurs, en particulier ceux de la communauté sourde, puissent profiter pleinement des merveilles d'AlUla.

« Je me souviens que, dès notre mariage, il avait des livres sur les langues des signes occidentales et qu'il les lisait toujours pour apprendre. En outre, il s'est rendu plusieurs fois aux États-Unis et y a noué des amitiés, communiquant par le biais d'applications et d'appels vidéo jusqu'à ce qu'il ait acquis une bonne maîtrise de la langue des signes », a raconté sa femme. 

« Il a acquis une expertise dans la langue des signes arabe familière et formelle, ainsi que dans les langues des signes internationales, notamment américaine, chinoise et coréenne, qui diffèrent du système saoudien. Il a appris tout cela en voyageant, en lisant des livres et en faisant des recherches personnelles », a-t-elle ajouté. 

« Pour ceux qui peuvent parler, il est capable de communiquer avec eux sans effort. Il peut lire sur les lèvres, enregistrer des vidéos, leur envoyer des messages et leur parler dans un dialecte décontracté qui rendait la langue des signes plus facile pour eux. L'apprentissage de la langue des signes est souvent un défi pour les personnes qui les entourent, c'est pourquoi, lorsque nécessaire, il fait recours à l’écriture pour assurer une communication claire », a-t-elle confirmé. 

L'engagement du couple ne s'arrête pas au guidage, puisqu'il s'assure de comprendre les besoins spécifiques des voyageurs sourds.

« Mon mari a créé une maison d'hôtes privée spécialement conçue pour les sourds, afin que les visiteurs se sentent bien accueillis, à l'aise et puissent profiter pleinement des offres d'AlUla », a-t-elle révélé. 

M. al-Balawi a organisé plus de 800 visites au cours des deux dernières années, accueillant des touristes de presque toutes les régions d'Arabie saoudite et de pays du monde entier, notamment le Royaume-Uni, les États-Unis, la Syrie, l'Allemagne, l'Égypte, la Turquie, la Russie et les Émirats arabes unis.

Il doit également faire face aux médias sociaux et possède une page Instagram qui compte plus de 4 500 adeptes du monde entier. Il y affiche des photos et des vidéos de ses voyages afin d'attirer davantage de visiteurs.

« Il invite les voyageurs par le biais des médias sociaux, les guide, documente leurs visites avec des photos et des vidéos. Nombreux sont ceux qui ont été impressionnés par ses efforts et son dévouement », raconte sa femme. 

Sa capacité à communiquer avec les gens, que ce soit par le langage des signes, la communication écrite ou l'enthousiasme pur et simple, a laissé une marque sur ceux qui ont exploré AlUla grâce à ses conseils.

« La réaction des touristes est étonnante après chaque visite. Ils sont toujours heureux, et certains reviennent même pour une deuxième visite tellement ils ont apprécié leur expérience. AlUla les a fascinés et ils adorent l'expérience touristique qu'ils y ont vécue”, a-t-elle conclu. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com