Forte affluence pour le lancement des Soirées du cinéma saoudien en France

 Les réalisateurs saoudiens au micro dans la salle de cinéma. (crédit ANFR)
Les réalisateurs saoudiens au micro dans la salle de cinéma. (crédit ANFR)
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Publié le Mardi 14 mars 2023

Forte affluence pour le lancement des Soirées du cinéma saoudien en France

  • Les films sont projetés et commentés par les réalisateurs ou leurs producteurs saoudiens, dans une ambiance conviviale et interactive
  • Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe, a réitéré son admiration pour le travail effectué en faveur du développement et de la promotion de ce secteur en Arabie saoudite qu’il a qualifié «d’extraordinaire»

PARIS: Forte affluence pour le première édition des Saudi Film Nights – Les soirées du cinéma saoudien à Paris, organisée à l’initiative de la Commission du film d’Arabie saoudite au cinéma Pathé Beaugrenelle. Le principe: mettre en avant, le temps de plusieurs soirées, les œuvres récentes de jeunes réalisateurs saoudiens et permettre le rapprochement des acteurs des industries européenne et saoudienne. Les films sont projetés et commentés par les réalisateurs ou leurs producteurs saoudiens, dans une ambiance conviviale et interactive avec le public.
A Swing, réalisé par Dana et Raneem Almohandes; Othman, réalisé par Khalid Zidan; Dunya’s Day, réalisé par Raed Alsamari; Matchstick, réalisé par Salma Murad; et Starting Point (animation), réalisé par Kamel Altamimi sont les cinq films à l’affiche de cet événement; cinq courts métrages de fiction et d’animation et un long métrage de nouveaux talents émergents de l’industrie cinématographique saoudienne.

jack lang
Jack Lang avec les réalisateurs saoudiens. (Crédit ANFR)

Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe (IMA) – et fervent supporter des initiatives liées à la promotion du cinéma arabe en général et au cinéma saoudien en particulier, avec le mise en place en 2021 et 2022 de la Nuit du cinéma saoudien a l’IMA –, venu soutenir l’initiative, a réitéré son admiration pour le travail effectué en faveur du développement et de la promotion de ce secteur en Arabie saoudite qu’il a qualifié «d’extraordinaire». Il confie être impressionné par la volonté et l’enthousiasme de la Commission du film saoudien et les autorités du pays qui «cherchent à développer le cinéma», ainsi que par «la formation des créateurs, l'envoi de jeunes cinéastes par exemple à Paris, à l'école de cinéma, l'encouragement à la production, l'ouverture de salles de cinéma et ce festival extraordinaire de Djeddah». «Il y a tout un mouvement fort, puissant et dynamique», souligne-t-il.

Interrogés par Arab News en français quelques minutes avant la projection de leurs films respectifs, les jeunes réalisateurs ont tous avoué ressentir une émotion particulière à l’approche de la projection – pour la première à Paris pour certains. «C’est un mélange d’émotion et de fierté que nous ressentons aujourd’hui, ma sœur et moi, avec la projection de notre premier film à Paris», confie Raneem Almohandes. Avec sa sœur Dana, elles ont commencé leur parcours sur YouTube après avoir été choisies comme ambassadrices d’Arabie saoudite pour YouTube Creators for Change, réunissant plus de 217 000 abonnés et plus de 30 millions de vues.

Leur premier court métrage, Human, a été financé par Google et présenté en première dans les cinémas VOX de Riyad, avec la participation d’organisations internationales telles que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Pour ce premier court métrage, Une balançoire, elles ont reçu un financement de l’Ithra (le centre du roi Abdelaziz pour la culture du monde). Le film, lié à l’histoire personnelle des deux réalisatrices, raconte l’aventure de l’excentrique Lynn, âgée de 10 ans, qui se lance après la mort de son père à la découverte du secret qui se cache derrière la balançoire magique, sujet de tant d'histoires que son père lui racontait. Il avait l'habitude de l'encourager à imaginer ce qu'elle pouvait faire, sans jamais lui dévoiler la réponse. Elle espère voir son père une dernière fois et le serrer dans ses bras pour pouvoir tourner la page.

Othman (35 min), le court métrage du jeune réalisateur Khalid Zidan, lauréat de nombreux prix en Arabie saoudite et à l’étranger et présenté en compétition officielle au Festival du film saoudien 2022, raconte l’histoire d’Othman, agent de sécurité du parking de l'hôpital gouvernemental, qui vit en harmonie avec son cousin Fahd. Mais bientôt il se produit un événement qui va le faire sortir de sa routine et le forcer à affronter la réalité.


Starting Point raconte l'histoire d'une jeune peintre et de sa mère, créatrices d'une fresque qui ramène la vie et la couleur à leur village. Soudain une créature menaçante appelée Oryx attaque le village, transforme ses habitants en pierre et kidnappe sa mère. La fille chasse l'Oryx qui détruit le village et l’affronte lors de la bataille finale.

Matchstick de de Salma Murad, créatrice saoudienne autodidacte qui s'intéresse à la musique, au cinéma et aux arts visuels et se consacre à la narration quelle que soit sa forme, raconte l’histoire d'Osama, un jeune homme pris dans une bataille entre ses émotions et sa mémoire alors qu'il essaie de suivre le fil qui lui apportera la réponse. Il essaie de réveiller cette part de lui-même, mais son raisonnement est brutal, voire excessif.
Dunya’s day, du réalisateur Raed Alsemari, qui partage sa vie entre Riyad et New York, après avoir obtenu son diplôme de la prestigieuse Tisch School of the Arts de la New York University, raconte l’histoire de la fête parfaitement organisée de Dunya pour sa remise de diplôme, mais qui menace de virer au cauchemar quand tout son personnel l’abandonne.
Les Soirées du cinéma saoudien sont suivies le lendemain de projections et de rencontres à l’école de création visuelle des Gobelins, dans laquelle sont déjà scolarisés une quinzaine d’étudiants saoudiens. Les films seront ensuite montrés à Toulouse, Montpellier et Lyon.


Goodbye Julia, grand gagnant des Prix de la critique pour les films arabes à Cannes

La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
La 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes s’est déroulée en marge du Festival de Cannes. (Instagram)
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  • Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, a remporté trois prix
  • Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama

DUBAÏ: Goodbye Julia, du réalisateur soudanais Mohamed Kordofani, a remporté les prix du meilleur long métrage et du meilleur scénario lors de la 8e édition des Prix de la critique pour les films arabes, qui s’est déroulée samedi en marge du festival du Festival de Cannes.

Le compositeur franco-tunisien Amin Bouhafa, qui a travaillé sur Hajjan, a remporté le prix de la meilleure musique pour ce film qui se déroule en Arabie saoudite.

Le documentaire hybride Les Filles d’Olfa, de la réalisatrice tunisienne Kaouther ben Hania, qui n’a pas remporté le prix du meilleur documentaire aux Oscars cette année, a remporté trois récompenses: meilleure réalisatrice pour Ben Hania, meilleur documentaire et meilleur montage.

Inchallah un fils, d’Amjad al-Rasheed, a remporté le prix de la meilleure actrice pour la star palestinienne Mouna Hawa et celui de la meilleure photographie pour Kanamé Onoyama.

L’acteur palestinien Saleh Bakri a décroché le prix du meilleur acteur pour son rôle dans The Teacher, tandis que I Promise You Paradise, du cinéaste égyptien Morad Mostafa, est arrivé premier dans la catégorie du meilleur court métrage.

La cérémonie de remise des prix est organisée par le Centre du cinéma arabe (Arab Cinema Center, ACC), situé au Caire. Les vainqueurs sont élus par un jury de 225 critiques venus de plus de 70 pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Paul Kupelian, artiste informel et chroniqueur du côté coloré de la vie

L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. (fournie)
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  • A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants, tout comme de sa propre évolution
  • Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’œil

BEYROUTH : Figuratif ? Naïf ? L’art de Paul Kupelian échappe aux catégories et n’obéit qu’à la nécessité de peindre. Né en 1975, cet artiste autodidacte de nationalité libanaise et française dont les racines remontent à l'Arménie, a grandi dans une famille d'artistes. Il n’a que 7 ans quand sa grand-tante l’initie à la technique reine, et donc complexe, de la peinture à l’huile. Dès lors, le reste de son enfance est ébloui par d’innombrables heures passées à dessiner et à peindre tout ce qui l’entoure. Il met toute sa passion à se perfectionner, aborde de nouveaux médiums tels que l'encre de Chine, l'acrylique, le pastel gras, le fusain ou la sanguine. Savait-elle, cette bienveillante aïeule, qu’elle lui offrait à travers l'art l'exutoire thérapeutique suprême, un moyen d'exprimer ses émotions et d'affronter les complexités de la vie ?  A force de peindre son quotidien, ses lieux familiers et le chaos de Beyrouth, il devient le chroniqueur visuel d'événements importants tout comme de sa propre évolution, projetant ses troubles sur la toile et y gagnant en retour paix intérieure et stabilité.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Sa signature artistique se caractérise par un style vibrant et coloré, joyeux et dynamique, ce qui ne l’empêche pas de trouver, dans les infinies nuances de sa palette lumineuse, une harmonie chromatique qui se révèle au premier coup d’oeil. Il y a dans ses oeuvres une joie contagieuse que confirme le sourire spontané de tout spectateur qui y est confronté. Ce pouvoir n’échappe pas au regard avisé de la galeriste Nadine Begdache, commissaire de l’espace Janine Rubeiz, à Beyrouth. En 2016, elle lui offre son exposition inaugurale : "Looking at the Bright Side" (Regard sur le côté lumineux de la vie). Une présentation saluée par les critiques d'art et les collectionneurs.

Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Paul Kupelian, chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Qu’on ne se trompe pas sur la « naïveté » de cet artiste autodidacte. Sa profonde compréhension des proportions, de la perspective et des détails complexes n’échappe pas à un regard averti.  Ses peintures, bien que légères, servent de canal à ses émotions. Dans ses œuvres récentes, Paul Kupelian utilise principalement la peinture acrylique à grande échelle, un médium dont il apprécie la polyvalence et le potentiel expressif.

Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)
Chroniqueur des événements et de sa propre vie (fournie)

Bien qu’il n’ait pas donné d’exposition depuis un certain temps, il confie à Arab News en français qu’il vit à présent à Dubai où il occupe un poste de direction dans le retail.  « Je peins dès que j’en ai le temps, le soir et surtout les weekends » poursuit-il. « La peinture est mon exutoire, je peux y passer des heures sans voir le temps passer. Cela me permet de tout oublier et m’apporte énormément de joie » ajoute Paul Kupelian qui affirme que, comme pour beaucoup d’artistes, son art est sa thérapie. Ajoutez à cette passion celle de l’histoire, la géopolitique, la philosophie, la musique, les voyages, le sport, vous obtenez, dans chaque toile, une nouvelle fenêtre ou un nouveau miroir où chacun peut trouver une réponse à ses propres questionnements.

 


Deuxième jour de la RSFW: défilé historique de maillots de bain et dentelle élégante

La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
La collection d’EAU comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. (Photo fournie)
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  • Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués
  • La collection de Sara Altwaim, comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline

MER ROUGE: La marque marocaine EAU a marqué l’histoire en lançant, vendredi, la deuxième série de défilés de la Red Sea Fashion Week. En effet, c’est la première fois que des maillots de bain font leur entrée sur un podium saoudien.

Avec la piscine scintillante de St. Regis et les palmiers ondulants en arrière-plan, la deuxième RSFW a mis en valeur l’une des pièces incontournables de l’été.

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EAU. (Photo fournie)

La collection comprenait des maillots de bain simples – une pièce en V profond, motifs à épaules dénudées, tops bandeau et divers paréos. Bleu roi, jaune moutarde, vert chasseur et rouge marron dominaient la collection, créant une palette d’automne plutôt singulière, mais bienvenue, pour la saison estivale à venir.

Certains looks élégants étaient associés à des couvre-chefs soyeux et à des sacs à main sophistiqués, notamment des paniers tressés parsemés de strass, des sacs de plage en paille et des pochettes à franges.

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Sarah Altwaim. (Photo fournie)

La mode affluait à mesure que la mer Rouge brillait. La collection de Sara Altwaim comprenait un certain nombre de robes blanches fluides en dentelle et en mousseline. Chacune des pièces est attrayante, grâce à une touche individuelle, de subtiles perles, des coupes superposées ou un mélange de tissus.

Altwaim a présenté un tissu en mousseline d’inspiration sous-marine présentant des croquis de créatures des fonds marins, comme les poissons, les crevettes et les crabes, qui ont fait leur apparition dans une variété d’ensembles.

Les cols de perles très superposés, les jupes en forme de paréo, les résilles ornées de bijoux, les tissus métalliques et les vêtements fluides étaient également inspirés de la vie marine.

La créatrice saoudienne Yasmina Q a introduit les vêtements d’intérieur, clôturant les défilés avec une collection de robes en tricot effet côtelé dans des tons vert menthe, bleu écume de mer, jaune vif, corail et bien plus encore.

Il y avait aussi des manches évasées et une taille ajustée qui se transformait en une forme trapèze. Certaines pièces étaient également sans manches pour un look estival plus décontracté. La collection, composée de lunettes de soleil et de chapeauxestivaux, présentait également une gamme de vêtements d’intérieur, allant des bas côtelés aux hauts ajustés simples, en passant par les chemises côtelées, les hauts kimonos et les pulls amples.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com