Algérie, le mirage des métaux rares 

Extraits grâce à la transition énergétique et la révolution technologique, les métaux rares ont connu un essor fulgurant ces dernières années. (AFP)
Extraits grâce à la transition énergétique et la révolution technologique, les métaux rares ont connu un essor fulgurant ces dernières années. (AFP)
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Publié le Lundi 13 mars 2023

Algérie, le mirage des métaux rares 

  • L’extraction, le broyage et le raffinage de ces minerais entraînent inévitablement des effets polluants accrus et irréversibles sur l’air, l’eau et les sols
  • S’il se confirme que son sous-sol renferme bien des gisements exploitables et rentables de métaux rares, l’Algérie doit alors faire les bons choix

PARIS: Extraits grâce à la transition énergétique et la révolution technologique, les métaux rares ont connu un essor fulgurant ces dernières années. Ils sont désormais indispensables à la fabrication d’équipements du quotidien (smartphones, voitures électriques, ordinateurs…) et d’infrastructures dites «vertes» (éoliennes, panneaux solaires, batteries…). Les secteurs de l’aéronautique, du spatial, de la robotique et de l’armement en sont également très gourmands.

Il s’agit d’une quarantaine de minéraux naturels aux propriétés exceptionnelles. Les plus connus sont le cobalt, le tungstène, le néodyme, le silicium, le magnésium, auxquels s’ajoute la sous-famille des dix-sept terres rares. Plutôt abondants, ils sont dits «rares» en raison de leur traitement compliqué et coûteux. 

L’explosion de la demande mondiale en métaux rares exacerbe parfois les tensions d’un marché essentiellement capté par la Chine, un avantage que cette dernière a tenté d’utiliser à au moins deux reprises comme une arme commerciale et géopolitique. Dans les années 2000, Pékin a décrété un embargo sur les livraisons au Japon après un regain de tension dans le différend qui oppose les deux pays à propos des îles Senkaku, situées sur la mer de Chine. L’autre exemple concerne l’instauration de quotas à l’export en 2010, afin de protéger son environnement et préserver ses ressources. Certains parlent d’une manœuvre destinée à augmenter les prix.

Inquiets de cette hégémonie et par crainte d’une rupture brutale de l’offre, les gros importateurs – les États-Unis, l’Union européenne, le Japon – ont décidé de s’affranchir du quasi-monopole chinois en diversifiant leurs sources d’approvisionnement. Dans cette perspective, plusieurs pays sud-américains et africains, dont l’Algérie, font figure d’alternative.

Les ressources minières algériennes sont notamment convoitées par la France, d’après la Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé, signée le 27 août 2022 à l’issue de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie. Selon ce document, les deux pays «entendent favoriser une relance de leurs échanges économiques et encourager le développement des partenariats entre leurs entreprises ainsi que la recherche pour l’innovation. Ces efforts porteront en priorité sur les secteurs d’avenir: le numérique, les énergies renouvelables, les métaux rares, la santé, l’agriculture et le tourisme».

Jusque dans les années 1980, les pays développés assuraient eux-mêmes les activités liées au traitement des métaux rares.

 

Dans ce contexte, de nombreux médias français et algériens ont affirmé que le «sol algérien abriterait 20% des métaux rares de la planète», attribuant cette estimation à «certains chercheurs», sans toutefois les nommer. Relayée par les réseaux sociaux, cette information pourtant infondée a fait tache d’huile.

Un potentiel minier exceptionnel

Certes, la cartographie minière et les études géologiques réalisées par les organismes officiels dédiés montrent que l’Algérie jouit d’un potentiel minier exceptionnel. Néanmoins, les réserves attestées concernent des métaux plus courants (fer, zinc, plomb, cuivre…), dont une partie est déjà exploitée. A contrario, il n’existe à ce stade aucune étude de référence qui quantifie scientifiquement les ressources en métaux rares. De surcroît, la découverte d’un gisement ne donne pas d’indications sur son exploitabilité ni sur sa rentabilité. 

L’autre aspect à ne pas négliger concerne les impacts environnementaux. L’extraction, le broyage et le raffinage de ces minerais entraînent inévitablement des effets polluants accrus et irréversibles sur l’air, l’eau et les sols. L’Algérie devrait méditer l’expérience de la Chine. Premier producteur mondial, mais aussi premier raffineur, ce pays paie le prix fort de son leadership. Des zones entières sont aujourd’hui polluées par des boues toxiques, des particules métalliques radioactives ou encore des résidus acides, ce qui provoque des atteintes graves à l’environnement et la santé des populations, comme en Mongolie-Intérieure. 

Jusque dans les années 1980, les pays développés assuraient eux-mêmes les activités liées au traitement des métaux rares. Depuis, elles ont été transférées principalement en Chine et dans une moindre mesure en Birmanie, au Vietnam ou encore au Kazakhstan, pays où les lois environnementales sont moins strictes. C’est une façon pour les puissants de délocaliser la pollution tout en poursuivant leur développement technologique. 

S’il se confirme que son sous-sol renferme bien des gisements exploitables et rentables de métaux rares, l’Algérie doit alors faire les bons choix. Face au dilemme qui mêle enjeux économiques et protection de l’environnement, le bon sens devrait l’emporter.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.


Les secteurs industriel et minier saoudiens offrent des opportunités lucratives aux entrepreneurs

Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
Bandar ben Ibrahim Alkhorayef s'exprimant lors du Misk Global Forum 2024. (SPA)
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  • Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume
  • S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes

DJEDDAH: Les secteurs industriel et minier de l'Arabie saoudite recèlent des opportunités prometteuses pour les jeunes et les entrepreneurs, a insisté le ministre de l'industrie du Royaume.

S'exprimant lors du Misk Global Forum 2024 à Riyad, Bandar ben Ibrahim Alkhorayef a déclaré que ces opportunités vont au-delà de l'investissement direct et comprennent le développement d'idées innovantes pour améliorer l'efficacité de la production, la qualité de la fabrication et la conservation de l'énergie dans les installations industrielles.

Il a expliqué que les institutions travaillant dans le domaine des ressources industrielles et minérales ont mis en place une série d'outils et d'initiatives pour soutenir la croissance des entreprises et faciliter l'investissement pour les jeunes innovateurs dans les deux secteurs, selon l'Agence de presse saoudienne.

Le Royaume a été classé troisième dans le rapport Global Entrepreneurship Monitor pour 2023-2024 - une étude qui évalue les écosystèmes des pays du monde entier.

L'Arabie saoudite a montré des progrès significatifs, avec son score de l'indice du contexte national de l'entrepreneuriat passant de 5 en 2019 à 6,3 en 2022 et 2023.

L'analyse souligne que cela reflète les efforts fructueux du pays pour diversifier son économie et favoriser un climat propice aux propriétaires d'entreprises. Le rapport met également l'accent sur l'entrepreneuriat féminin, avec huit femmes créant de nouvelles entreprises pour dix hommes en 2023.

Alkhorayef a ajouté que les programmes introduits comprennent des solutions financières, notamment le programme 1K Miles, conçu pour aider les entrepreneurs à transformer leurs idées en projets, et l'Industrial Hackathon, qui permet aux jeunes innovateurs de présenter des solutions créatives aux défis auxquels sont confrontées les installations industrielles.

Le ministre a également souligné que le Royaume est devenu un centre mondial pour les entrepreneurs, leur offrant la possibilité de présenter des idées innovantes et de tester leur succès. Il a souligné que le soutien indéfectible du gouvernement aux jeunes crée de vastes opportunités pour la réussite de leurs projets.

Il a souligné que l'Arabie saoudite s'est récemment concentrée sur l'exploitation de ses atouts stratégiques pour développer son secteur industriel et stimuler sa compétitivité. Il s'agit notamment d'utiliser ses ressources naturelles et ses avancées technologiques pour être compétitif au niveau mondial dans les industries émergentes et s'imposer comme un acteur clé dans les chaînes d'approvisionnement internationales.

Au cours de l'événement de la veille, le coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, Bill Gates, a souligné le rôle crucial de l'innovation pour relever les défis du développement mondial et améliorer la qualité de vie des populations vulnérables.

Gates a insisté sur l'importance d'investir dans la technologie et l'éducation comme fondement d'un avenir durable, soulignant que de tels investissements permettent aux générations futures d'avoir un impact positif sur leurs communautés.

Il a salué le leadership de l'Arabie saoudite en matière d'autonomisation des jeunes, mettant en avant des initiatives telles que le MGF 2024, qui se concentre sur le développement des compétences des jeunes et la promotion de l'innovation et de l'esprit d'entreprise. Il a qualifié le forum de modèle mondial digne d'être imité.

Gates a également appelé au renforcement de la coopération internationale afin de développer des solutions communes pour relever les défis actuels.

Le coprésident a souligné l'importance d'encourager la créativité, le travail d'équipe et la réflexion collective pour construire un avenir plus durable, en insistant sur le fait que la collaboration mondiale pouvait conduire à des avancées transformatrices qui améliorent la vie de millions de personnes.

Le MGF 2024 a annoncé le lancement de l'initiative "Misk Grand Challenges" en partenariat avec la Fondation Gates, visant à inspirer les jeunes à proposer des solutions innovantes aux problèmes mondiaux d'éducation et de citoyenneté, en encourageant la créativité et en engageant des esprits brillants à relever les défis urgents du développement.

Lors d'une table ronde organisée dans le cadre du forum, Abdallah Al-Saleem, PDG et cofondateur de Mushtari, a donné des indications précieuses sur le moment et la manière dont les entrepreneurs devraient chercher des conseils pour leurs entreprises.

"C'est toujours le bon moment pour demander de l'aide", a déclaré Al-Saleem, soulignant l'importance de l'apprentissage continu et de la consultation dans le développement d'une entreprise.

Il a préconisé une approche à deux volets pour la recherche de conseils, en faisant la distinction entre les consultants généraux en affaires et les experts spécifiques à un secteur.

"Il y a deux personnes auprès desquelles il faut chercher de l'aide: les personnes qui ont une connaissance générale du secteur et les personnes qui ont une connaissance spécifique du secteur", a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


COP29: le montant du financement climatique sera plutôt dévoilé à la fin des négociations, selon la France

La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
La ministre française de la Transition écologique, de l'Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, Agnès Pannier-Runacher, quitte le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 13 novembre 2024. (AFP)
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  • Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique
  • A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés

PARIS: Le montant du financement climatique, principal point de négociation à la COP29, "n'a pas vocation à être positionné tout de suite" mais plutôt à la fin des débats, a indiqué mercredi la ministre française de la Transition écologique.

A Bakou, à deux jours de la fin des négociations, les pays en développement ont à nouveau dit mercredi "avoir besoin d'un chiffre" et déploré le "silence radio" des pays développés, particulièrement de l'Union européenne. Ils ont réaffirmé leur besoin de 1.300 milliards de dollars annuels pour financer leur transition et faire face aux conséquences du dérèglement climatique.

"Au delà d'un chiffre qui n'a pas vocation à être positionné tout de suite", l'objectif est de trouver "un chemin qui montre une ambition réelle", avec la volonté de trouver un accord sur l'élargissement de la base des contributeurs, laissant sa place aux financements innovants comme de nouvelles taxations internationales, a déclaré Agnès Pannier-Runacher lors d'un point téléphonique avec des journalistes.

"La France veut que la COP29 réussisse" a-t-elle souligné, rappelant que même si elle-même n'est pas sur place, à la suite des tensions diplomatiques entre la France et l'Azerbaidjan, elle "échange à distance" aussi bien avec les négociateurs français à Bakou ainsi qu'avec des ministres présents à Bakou.

Mais, a rappelé une source au cabinet de la ministre, "le chiffre, on n'y est pas encore". Il sera "lâché en toute fin de négociations" et doit être associé à d'autres objectifs "importants" comme la réaffirmation d'une sortie progressive des énergies fossiles ou le financement de l'adaptation, a-t-il souligné.

Ce qui est certain, c'est que les 1.000 milliards qui sont réclamés, "ce ne sera pas 1.000 milliards de finances publiques des pays du nord", a ajouté cette source, demandant que les banques multilatérales de développement et le secteur privé participent aussi au financement.

"Economiquement, passer de 100 milliards (chiffre actuel de l'aide climatique, atteint péniblement en 2022) à 1.000 milliards est impossible sur la base des donateurs existants", a affirmé cette source, rappelant le contexte de finances publiques amoindries de nombre d'économies européennes.

"Sur l'élargissement de la base des contributeurs, il y a des signes d'ouverture, en particulier de la Chine (...) mais nous n'y sommes pas encore. Nous sommes en train de proposer des pistes de compromis pour obtenir cette avancée", a déclaré Mme Pannier-Runnacher, reconnaissant que les négociations "patinent".

Un projet d'accord est censé être publié dans la nuit. Ce ne "sera probablement pas le dernier" mais "on place un certain espoir sur le fait qu'on ait une bonne base de travail demain" a indiqué la ministre française.

Cela pourra "nous donner le sens du chemin restant à parcourir" et "nous dire si on a raison d'être un peu plus optimiste ou si effectivement il faut rester très précautionneux".

"Sur la baisse des émissions et la sortie progressive des énergies fossiles, (...), nous n'y sommes pas" et nous allons "continuer à pousser sur ce sujet", a assuré Mme Pannier-Runnacher, se déclarant aussi mobilisée sur les questions de genre et de droits de l'homme "dans un pays dont on sait que la présidence n'est pas exemplaire en la matière".