Gred, le luthier qui fait chanter le cèdre du Liban

Olivier Gredzinski, le luthier français tombé amoureux de Beyrouth. (Photo Joao Sousa)
Olivier Gredzinski, le luthier français tombé amoureux de Beyrouth. (Photo Joao Sousa)
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Publié le Samedi 11 mars 2023

Gred, le luthier qui fait chanter le cèdre du Liban

  • A Beyrouth l'artiste dont l'enfance s'est passée à jouer dans l'atelier d'ébéniste de son grand-père qui lui a appris les arcanes du métier, décide de s'établir luthier
  • Gred explique que les résineux sont les meilleurs bois de résonance, idéaux pour la fabrication des guitares

BEYROUTH: Au milieu des années 1980, étudiant en arts à la Villa Arson, à Nice, Olivier Gredzinski, dit Gred, y rencontre la libanaise Maya Abou Zeid. Les deux artistes se marient et montent ensuite à Paris tenter leur chance, elle dans les arts décoratifs, lui dans les arts plastiques. « L’amour faisant son travail, Alex nait en 1993 » résume Gred. Un voyage au Liban va s'imposer pour présenter l'enfant à ses grands-parents maternels. Ce déplacement, qui succède à un séjour de trois mois en Inde, deux ans plus tôt, représente pour Gred le prolongement d'une quête spirituelle. Le Français qui dit avoir un rapport très fort avec les gens et les étrangers s'intègre naturellement. Lui qui a du pays une idée conçue à travers ses lectures des voyageurs d'Orient, se précipite dès son arrivée vers la réserve des Cèdres, dans les montagnes du nord, pour s'imprégner de l'atmosphère du lieu et faire revivre en lui la légende de Gilgamesh et les descriptions de Lamartine. A son arrivée, la forêt est fermée, mais un gardien lui ouvre la grille et il reste là, ébloui, à l'écoute des grands arbres, habité par leur énergie. «Il y avait là une âme, une « rou7 » comme on dit en arabe », confie Gred. 

L'enseigne de Gred, à Beyrouth (photo Joao Sousa)
L'enseigne de Gred, à Beyrouth (photo Joao Sousa)

Lors de son premier séjour libanais, Olivier Gredzinski se concentre sur sa carrière d'artiste et gagne sa vie en enseignant dans plusieurs académies. Il se fait connaitre en exposant ses oeuvres dans des galeries pointues. Une rétrospective intitulée Tourba le classe comme «le peintre de la terre». Ses toiles sont composées de pigments naturels de la terre du Liban et de cire d’abeilles. Le Liban, en ce milieu des années 1990, est un pays en pleine effervescence. A la sortie d'une guerre de quinze ans, la société est assoiffée de culture et d'événements artistiques. Mais cette période foisonnante ne dure pas, et Gred repart pour ne revenir que vingt ans plus tard avec son épouse qui souhaite vivre plus près de ses parents. 

Des guitares en bois de cèdre à la sonorité exceptionnelle (photo Joao Sousa)
Des guitares en bois de cèdre à la sonorité exceptionnelle (photo Joao Sousa)

Cette fois, l'artiste dont l'enfance s'est passée à jouer dans l'atelier d'ébéniste de son grand-père qui lui a appris les arcanes du métier, décide de s'établir luthier. Il ouvre un petit atelier d'instruments à cordes sur-mesure dans une région industrielle. L'explosion au port de Beyrouth, le 4 aout 2020, le pousse à déménager dans un quartier résidentiel. Il y occupe une échoppe creusée dans l'enceinte d'un vieux collège. La rue est plutôt sombre, le soir, avec les coupures d'électricité endémiques dont souffre le pays en crise. Mais la lumière dorée qui filtre de l'atelier de Gred, l'odeur de bois qui s'en dégage, attirent les passants. Les gens s'arrêtent, entrent, posent des questions. Une communauté de musiciens se forme autour du luthier qui réalise des guitares personnalisées. Les plateaux des guitares électriques sont chinés dans un marché aux puces populaire. Ils sont fait d'anciennes enseignes publicitaires ou peuvent être personnalisés à loisir, selon le voeu du client. 

Guitares électriques réalisée avec de vieilles enseignes publicitaires (photo Joao Sousa)
Guitares électriques réalisée avec de vieilles enseignes publicitaires (photo Joao Sousa)

Pour les guitares sèches ou classiques, on entre dans une toute autre forme d'art. Gred explique que les résineux sont les meilleurs bois de résonance, idéaux pour la fabrication des guitares. Il ajoute que plus le bois est vieux et sec plus le son qu'il rend est raffiné. Son amour pour le bois de cèdre n'est pas seulement dû à sa rencontre avec la forêt des cèdres du Liban, dits "Cèdres de Dieu". Dans les jours qui ont suivi l'explosion au port, de nombreux débris de bois ont pris la direction des décharges et des entreprises de triage. Il a eu la chance de récupérer une poutre de cèdre de deux cents ans dans laquelle il a pu tailler quatre guitares. Deux d'entre elles ont été commandées par le musicien Khaled Mouzannar, pour lui-même et pour son ami le chanteur et compositeur Mathieu Chédid, dit "M". C'est ainsi que les deux artistes sont propriétaires de guitares jumelles, issues de la même matrice. Gred vous fait une démonstration: il pince une corde dans le silence religieux de l'atelier. Le son prend à l'âme, résonne longtemps et, sur le point de s'éteindre, se voit rattraper par une nouvelle note, tendre et lancinante, venue de nulle part. "Seul le cèdre centenaire peut produire cette magie" murmure le luthier dont la passion prouve que malgré l'effondrement, la capitale libanaise réserve encore bien de surprises à qui sait les trouver.


Les chameliers de Tabuk célèbrent l'Aïd au rythme d'Al-Hijini

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
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  • Le tempo des vers s'aligne sur les pas réguliers des chameaux, créant un mélange harmonieux de mots et de mouvements.
  • - Traditionnellement interprété en solo, Al-Hijini est souvent chanté de manière communautaire lors des célébrations.

TABOUK :  l'Aïd est une fête radieuse, imprégnée du parfum de la terre, du souvenir des ancêtres et de traditions profondément enracinées, transmises avec fierté d'une génération à l'autre.

Ici, où les sables s'étendent à l'infini, les chameliers connus sous le nom de hajjanah forment des processions majestueuses, offrant leurs salutations aux habitants tout en chantant Al-Hijini, une poésie qui fait vibrer le cœur, des histoires de fierté, d'amour et de loyauté, préservant ainsi l'âme du désert. 

Al-Hijini est profondément lié à la culture bédouine et sert de moyen d'expression des émotions. (SPA)
Al-Hijini est profondément lié à la culture bédouine et sert de moyen d'expression des émotions. (SPA)

Chez les habitants de Tabouk, les coutumes empreintes d'authenticité et de dignité prennent vie lors des vibrantes célébrations de l'Aïd.

Ce sont un mélange d'héritage et de vie contemporaine, ancrés dans le rythme nomade du désert. Les chameaux, spécialement parés pour l'occasion, jouent un rôle central dans les festivités ; les cavaliers s'élancent à travers les sables en chantant joyeusement des vers traditionnels.

La poésie Al-Hijini tire son nom des chameaux bien dressés utilisés pour la chevauchée et la course. Les cavaliers récitent des vers lyriques qui abordent divers thèmes de la vie, souvent axés sur le patriotisme et la romance. Le rythme correspond aux pas réguliers des chameaux, créant un mélange harmonieux de mots et de mouvement. 

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini remonte le moral et apaise la solitude des voyageurs et des caravanes du désert. Il est profondément lié à la culture bédouine, servant de moyen d'expression des émotions, d'enregistrement des expériences quotidiennes, de transmission de la sagesse et de préservation des proverbes ancestraux.

Traditionnellement interprété en solo, Al-Hijini devient souvent un chant communautaire lors de célébrations telles que l'Aïd, la récitation collective reflétant l'unité et la solidarité des communautés du désert de Tabouk.***

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Yara Shahidi et le podcast «The Optimist Project»

Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
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  •  Shahidi a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode
  • Diplômée de Harvard, elle explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée

DUBAÏ: L'actrice et animatrice de podcast Yara Shahidi figure sur la liste des 33 «visionnaires, créateurs, icônes et aventuriers» du monde entier établie par le National Geographic. Elle a évoqué, dans un entretien accordé au magazine, le projet qui lui a permis d'accéder à cette liste.

En 1888, la National Geographic Society a été fondée par 33 pionniers à Washington. Ces «penseurs audacieux... avaient pour objectif de réimaginer la façon dont nous découvrons notre monde». Beaucoup de choses ont changé depuis, mais la mission qui les guidait – élargir les connaissances et promouvoir la compréhension – nous anime toujours. C'est dans cet esprit que nous vous présentons le National Geographic 33, une collection de visionnaires, de créateurs, d'icônes et d'aventuriers du monde entier», explique le magazine à propos de sa nouvelle liste.

Mme Shahidi, dont le père est iranien et qui est en partie originaire du Moyen-Orient, figure sur la liste dans la sous-section «Créateurs», qui célèbre les «penseurs qui sortent des sentiers battus et qui développent des solutions novatrices».

L'actrice de «Black-ish» et «Grown-ish» a été mise en avant grâce à son podcast «The Optimist Project».

Mme Shahidi, âgée de 25 ans, a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode.

Diplômée de Harvard, Mme Shahidi explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée. L'actrice a deux frères – l'un est acteur et l'autre travaille dans la mode – tandis que son père Afshin Shahidi est directeur de la photographie. Son cousin est le rappeur Nas et son grand-père était un militant des Black Panthers. Mme Shahidi et sa mère, Keri Shahidi, qui dirigent ensemble leur propre société de médias, 7th Sun Productions, ont décidé de faire connaître leurs réflexions à un public plus large avec le podcast, qui a été lancé en 2024.

«Nous nous sentons tellement chanceuses d'avoir ces conversations», a déclaré Keri, coproductrice de Shahidi, au National Geographic. «Mais nous avons également ressenti le besoin de nous assurer que d'autres personnes avaient la possibilité d'entendre ce que nous entendions».

Jusqu'à présent, les invités du podcast ont été Ego Nwodim, star du Saturday Night Live, Courtney B. Vance, acteur lauréat d'un prix Tony, et Laurie Santos, professeur de psychologie à l'université de Yale.

«Le fait de devoir consacrer autant d'efforts à la survie ne permet pas au cerveau de réfléchir à la question suivante: pourquoi vivons-nous?», a déclaré Mme Shahidi. «Qu'est-ce qui me donnerait envie de me réveiller le lendemain?»

Dans sa conversation avec le National Geographic, elle a poursuivi en reconnaissant qu'il s'agissait d'un moment difficile pour la prochaine génération de dirigeants. «Il est accablant de penser à quel point certains de ces systèmes sont brisés, à quel point certains de nos outils de changement sont imparfaits... mais cela s'accompagne d'un déferlement de jeunes gens très inspirés et très motivés.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les éditeurs saoudiens se connectent au monde entier à la foire de Bologne

L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
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  • Le directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter un éventail de programmes.
  • M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

RIYAD : L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne, qui s'est tenue du 31 mars au 3 avril au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie.

Abdullatif Al-Wasel, directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction, a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter une série de programmes, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Il a ajouté que ces efforts visaient à développer l'industrie de l'édition, à encourager l'engagement culturel, à soutenir les éditeurs et les agents littéraires saoudiens dans le monde entier et à mettre en valeur le riche patrimoine intellectuel et la production littéraire du Royaume. 

M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

Le pavillon du Royaume comprend la participation d'entités culturelles telles que l'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe, la Bibliothèque publique du roi Abdulaziz, la Bibliothèque nationale du roi Fahd et l'Association de l'édition.

L'académie du roi Salman présente ses efforts visant à renforcer la présence mondiale de la langue arabe et à soutenir le contenu arabe dans les domaines culturel et universitaire, a rapporté l'agence SPA.

L'académie présente ses dernières publications et met en avant ses contributions au développement de contenus linguistiques et fondés sur la connaissance, ainsi que ses projets en matière d'aménagement linguistique, de politique, de linguistique informatique, d'éducation et d'initiatives culturelles.