Les familles des victimes de l'explosion du port de Beyrouth se félicitent de l'appel à une enquête internationale

Des gens brandissent des photos de leurs proches tués dans l'explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020. Les familles des victimes ont salué la condamnation de l'ingérence systématique dans l'enquête lors d'une conférence à Genève. (AFP/Archive)
Des gens brandissent des photos de leurs proches tués dans l'explosion du port de Beyrouth le 4 août 2020. Les familles des victimes ont salué la condamnation de l'ingérence systématique dans l'enquête lors d'une conférence à Genève. (AFP/Archive)
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Publié le Jeudi 09 mars 2023

Les familles des victimes de l'explosion du port de Beyrouth se félicitent de l'appel à une enquête internationale

  • L'envoyé australien, au nom des pays membres, a appelé à une «enquête rapide, indépendante, impartiale, crédible et transparente» sur l'explosion du 4 août 2020
  • «Il est urgent de mener une enquête sérieuse, sans ingérence politique ni retard supplémentaire», a indiqué le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme

BEYROUTH: Les familles des victimes de l'explosion du port de Beyrouth ont salué la condamnation de l'ingérence systématique dans l'enquête lors d'une conférence à Genève, où de nombreux pays ont appelé le Liban à respecter ses obligations internationales.
Dans une déclaration commune publiée mardi par trente-huit pays lors de la 52e session du Conseil des droits de l'homme des nations unies, à Genève, l'envoyé australien, au nom des pays membres, a appelé à une «enquête rapide, indépendante, impartiale, crédible et transparente» sur l'explosion du 4 août 2020.
L'avocate représentant les familles des victimes, Cécile Roukoz, a déclaré à Arab News: «Cette déclaration n'est pas mauvaise, mais elle ne répond pas vraiment à nos attentes: nous souhaitions une commission d'enquête internationale. Mais elle est importante, car elle montre que les pays sont conscients qu'il y a une obstruction systématique à l'enquête et rappelle les droits des victimes. Nous continuerons à exiger la formation d'une commission d'enquête.»
Les membres du Conseil des droits de l'homme, dont les pays européens, le Canada et le Royaume-Uni, estiment que l'enquête a été bloquée en raison d'une obstruction systématique, d'une ingérence, d'une intimidation et d'une impasse politique.
«Il est urgent de mener une enquête sérieuse, sans ingérence politique ni retard supplémentaire», a indiqué Volker Türk, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme.
Michèle Taylor, représentante permanente des États-Unis au conseil, a souligné la nécessité de mener une enquête rapide et transparente, car «l'absence de progrès jusqu'à présent prouve la nécessité d'une réforme judiciaire».
Mme Roukoz a précisé que «les familles font entièrement confiance au juge Tarek Bitar, l'enquêteur judiciaire chargé de l'enquête. Nous respectons le système judiciaire libanais, mais l'obstruction nous a poussés à demander une commission d'enquête internationale qui accompagne le travail du système judiciaire libanais par le biais de ses rapports».
«Le Liban est signataire de traités relatifs aux droits de l'homme et les gens dont les droits sont violés peuvent déposer des plaintes directement auprès des comités chargés de superviser les traités relatifs aux droits de l'homme. Lors de la session, le Conseil des droits de l'homme a voté en faveur de notre droit à la vie afin que l'explosion du port soit considérée comme un crime contre les droits de l'homme; l'État libanais a le devoir de respecter ses obligations.»
Faisant état des obstructions les plus récentes, Mme Roukoz a déclaré que le procureur général a accusé Bitar d'usurper le pouvoir, soulignant que ces accusations font l'objet d'une enquête et que les familles attendent les résultats pour voir comment faire avancer l'affaire.
Une source judiciaire a déclaré à Arab News: «La formation d'un comité international pour assister l'enquêteur judiciaire ne va pas à l’encontre du rôle de Bitar. Nous devons attendre le mois de juin pour savoir comment les choses vont se dérouler.»
Peter Bou Saab, le frère de Joe Bou Saab, l’une des victimes, a affirmé à Arab News au nom des familles des pompiers de Beyrouth dont les membres ont été tués dans l’explosion: «Ce que le Conseil des droits de l'homme a conclu est très nouveau. C'est un premier pas sur la voie d'une enquête internationale, et il y a des étapes que nous suivrons pour parvenir à cette enquête. Nous ne nous arrêterons pas. C’est le résultat des efforts conjoints des familles et des quarante-huit députés qui ont signé une pétition demandant une enquête internationale, ce qui a permis d’établir l'obstruction faite par le système judiciaire libanais.»
Les familles et les avocats misent sur une pression accrue pour former une commission d'enquête internationale lors de la prochaine session du Conseil des droits de l'homme en juin.
Le Rassemblement du 4-Août, un groupe de la société civile formé pour soutenir les familles des victimes, estime que les efforts continus de ces dernières – en coopération avec les organisations locales et internationales de défense des droits de l'homme – sont à l'origine de la déclaration publiée par les trente-huit pays.
Il a souligné que «ces efforts se poursuivront, en particulier lors de la session du Conseil des droits de l'homme en juin, dans le but d'obtenir la décision de former une commission d'enquête internationale, à la lumière de la suspension prolongée de l'enquête interne sur le crime et des interférences destinées à entraver le travail de la justice».
Le Conseil des droits de l'homme est composé de quarante-sept représentants d'États et a pour mission de promouvoir et de protéger les droits de l'homme dans le monde en examinant les cas de violations et en formulant des recommandations à ce sujet.
Une délégation judiciaire française chargée d'enquêter sur l'explosion du port de Beyrouth s'est rendue dans la capitale libanaise à la mi-janvier. Elle a rencontré Bitar et le procureur général, le juge Ghassan Oweidat.
La France mène une enquête interne sur ce crime, car deux ressortissants français, Jean-Marc Bonfils et Thérèse Khoury, ont été tués dans l'explosion. Ils font partie des cinquante-deux victimes non libanaises, ou possédant la nationalité libanaise et une autre nationalité, qui ont trouvé la mort dans ce drame.
Les autorités françaises avaient déjà envoyé à la justice libanaise une lettre d'assistance restée sans réponse en raison de litiges.
Il y a un an, M. Bitar avait été contraint de se retirer de l'affaire en raison des plaintes déposées contre lui par des hommes politiques qu'il avait accusés d'être impliqués dans le crime.
Cependant, le Conseil judiciaire suprême du Liban n'a pas été en mesure de nommer un juge suppléant en raison de l'absence de quorum et de consensus.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.