En Jordanie, Israéliens et Palestiniens s'engagent à «prévenir toute nouvelle violence»

Des Palestiniens en deuil portent le corps d'un homme tué la veille lors d'un raid de l'armée israélienne dans la ville, lors d'un enterrement le 23 février 2023 à Naplouse. (AFP)
Des Palestiniens en deuil portent le corps d'un homme tué la veille lors d'un raid de l'armée israélienne dans la ville, lors d'un enterrement le 23 février 2023 à Naplouse. (AFP)
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Publié le Dimanche 26 février 2023

En Jordanie, Israéliens et Palestiniens s'engagent à «prévenir toute nouvelle violence»

  • La réunion «politico-sécuritaire" d'une journée visait à «renforcer la confiance» entre Israël et les Palestiniens
  • Il s'agit de la première du genre depuis des années entre Palestiniens et Israéliens, avec une participation régionale et internationale pour discuter de la situation dans les Territoires palestiniens

AMMAN: Des responsables israéliens et palestiniens se sont engagés à "prévenir toute nouvelle violence" et à œuvrer en vue d'une "désescalade", selon un communiqué conjoint publié à l'issue d'une réunion dimanche en Jordanie.

"De hauts responsables jordaniens, égyptiens, israéliens, palestiniens et américains", ont participé à cette rencontre dans la ville d'Aqaba sur la mer Rouge, et, après des "discussions approfondies et franches", ont "réaffirmé la nécessité de s'engager dans la désescalade sur le terrain et de prévenir toute nouvelle violence", selon le communiqué final en huit points.

La réunion "politico-sécuritaire" d'une journée visait à "renforcer la confiance" entre Israël et les Palestiniens et parvenir à des mesures d'accalmie dans les territoires palestiniens occupés après plusieurs jours de violences meurtrières, avait indiqué samedi à l'AFP un responsable gouvernemental jordanien ayant requis l'anonymat.

Il s'agit de la première du genre depuis des années entre Palestiniens et Israéliens, avec une participation régionale et internationale pour discuter de la situation dans les Territoires palestiniens", selon la télévision d'Etat jordanienne.

A l'issue des pourparlers, le gouvernement israélien et l'Autorité nationale palestinienne ont "confirmé leur volonté et leur engagement conjoints" d'agir immédiatement pour arrêter les "mesures unilatérales" pendant une période de 3 à 6 mois.

Cela inclut un engagement israélien à "cesser de discuter de l'établissement de nouvelles unités de colonisation pendant une période de 4 mois et de ne pas légaliser les colonies sauvages", pendant une période de 6 mois, selon le texte.

«Confiance mutuelle»

Dans ce communiqué, les participants ont également convenu d'aider les deux parties à "établir une confiance mutuelle" pour un "dialogue direct". Les parties palestinienne et israélienne "travailleront de bonne foi pour assumer leurs responsabilités à cet égard", selon le texte.

Les participants ont convenu de se réunir à nouveau dans la ville de Charm el-Cheikh en Egypte en mars prochain.

Le chef des services de renseignements palestiniens, Majed Faraj, le chef du service de renseignement intérieur israélien (Shin Beth), Ronen Bar, le coordinateur du Conseil national de sécurité américain pour le Moyen-Orient, Brett McGurk, ainsi que des responsables de sécurité jordaniens et égyptiens ont participé à la rencontre.

Le roi Abdallah II a dans la foulée rencontré M. McGurk et souligné "l'importance d'intensifier les efforts en faveur du calme et de la désescalade", selon le Palais royal.

Ces pourparlers surviennent sur fond de craintes d'un déchaînement de violence incontrôlable alors que le conflit connaît une nette escalade.

Alors que la réunion était en cours, deux Israéliens ont été tués dans un "attentat" palestinien dans le nord de la Cisjordanie -- territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967 --, selon un communiqué des services du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

"La décision d'assister à la réunion d'Aqaba, malgré la douleur et les massacres que le peuple palestinien subit, vient de la volonté de mettre un terme à l'effusion de sang", a indiqué sur Twitter le parti Fatah du président palestinien, Mahmoud Abbas, alors que d'autres factions palestiniennes ont dénoncé la participation de l'Autorité palestinienne.

«Rupture»

Le Hamas a ainsi condamné dans un communiqué la participation de l'Autorité palestinienne, jugeant "la rencontre avec les sionistes comme une rupture avec le consensus national palestinien, un mépris pour le sang des martyrs, une tentative ouverte de dissimuler les crimes de l'occupation".

L'armée israélienne a multiplié depuis près d'un an ses opérations dans le nord de la Cisjordanie, bastion de groupes armés palestiniens.

Mercredi, elle a lancé une nouvelle incursion dans la Vieille ville de Naplouse, à la recherche, selon l'armée, de suspects impliqués dans des attaques anti-israéliennes, passées ou à venir.

Selon le ministère de la Santé palestinien, onze Palestiniens ont été tués et plus de 80 blessés par balles lors de ce raid, le plus meurtrier depuis 2005 en Cisjordanie.

Depuis le début de l'année, le conflit israélo-palestinien a coûté la vie à 62 Palestiniens (dont des membres de groupes armés et des civils incluant des mineurs) et à 11 civils (dont trois mineurs) et un policier israéliens ainsi qu'une Ukrainienne, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes et palestiniennes.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.

 


Trump s'entretient avec Sissi des Houthis et de Gaza

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient". (AFP)
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  • Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen
  • Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé"

WASHINGTON: Donald Trump a indiqué mardi s'être entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, évoquant un appel téléphonique qui s'est "très bien passé".

"Nous avons abordé de nombreux sujets, notamment les progrès militaires considérables que nous avons réalisés contre les Houthis au Yémen qui détruisent les navires", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Il n'a pas précisé quand cet appel a eu lieu.

Lundi, Donald Trump avait assuré que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran", alors que les Etats-Unis ont déjà mené plusieurs frappes contre les rebelles du Yémen.

Rapidement après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023, les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l'Iran et affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens, ont mené des dizaines d'attaques de missiles contre Israël et en mer Rouge - zone essentielle pour le commerce mondial - contre des navires auxquels ils reprochent des liens divers avec Israël.

Le président américain a également dit avoir discuté avec le dirigeant égyptien de "Gaza et des solutions possibles, de l'état de préparation militaire, etc".

Israël a repris sa campagne militaire le 18 mars avec d'intenses bombardements et une nouvelle offensive au sol, rompant deux mois de trêve avec le Hamas, entrée en vigueur le 19 janvier.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la bande de Gaza a annoncé mardi que 1.042 personnes avaient été tuées depuis la reprise le 18 mars des bombardements israéliens sur ce territoire palestinien.

L'Egypte a récemment présenté un plan soutenu par les pays arabes qui permettrait de maintenir les habitants de Gaza sur leur terre. Le président américain a lui proposé leur expulsion vers l'Egypte et la Jordanie pour faire du territoire la "Riviera du Moyen-Orient".