TEHERAN: La justice iranienne a annoncé vendredi avoir condamné à 15 mois de prison un chef de police accusé entre autres de "faux procès-verbaux" dans une affaire de viol présumé, qui a provoqué des violences meurtrières, dans le sud-est de l'Iran.
"Le tribunal militaire a condamné le 3 décembre le chef de la police de Chabahar (sud-est), Ebrahim Kouchakzaï, à 15 mois d'emprisonnement et l'a révoqué de ses fonctions", a annoncé Mizan Online, l'agence du pouvoir judiciaire.
M. Kouchakzaï est soupçonné d'avoir violé une adolescente issue de la minorité baloutche, à Chabahar, dans la province du Sistan-Baloutchistan, mais sa condamnation n'y fait pas référence.
Il a ainsi "été condamné à 15 mois de prison pour avoir suscité une atmosphère de scepticisme à l'égard de la police, à 15 mois de prison pour avoir rédigé de faux procès-verbaux, et à 15 mois de prison pour annulation d'ordres et des menaces", selon Mizan Online.
M. Kouchakzaï n'écope que de 15 mois au total, les peines étant purgées simultanément en Iran. Le verdict est "définitif" même si "d'autres chefs d'accusation" font toujours l'objet d'une enquête, a ajouté la même source, sans donner plus de détails.
A la suite des accusations de viol portées contre M. Kouchakzaï, des milliers de personnes sont sorties dans la rue le 30 septembre pour protester à Zahedan, chef-lieu de la province.
Alors que le pays était secoué par un mouvement de contestation déclenché par la mort en détention le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, la manifestation à Zahedan a été suivie par d'autres rassemblements et des affrontements avec la police, pendant lesquels une dizaine de personnes, dont des membres des forces de l'ordre, avaient trouvé la mort.
A la suite de ces violences, les autorités ont limogé deux hauts responsables des forces de l'ordre de la région.
En novembre, le journal Farhikhtegan a rapporté que M. Kouchakzaï avait interrogé début septembre une jeune fille de 15 ans "seule, dans son propre bureau sans caméra de surveillance, sans la présence d'une policière, et sans mandat".
La jeune fille avait affirmé en rentrant chez elle que "le commandant de la police l'avait violée", d'après le journal qui ajoute que le rapport médical, contesté par la famille, avait conclu qu'il n'y avait pas eu de viol.