«Il volait !»: en Turquie, le séisme attise la haine anti-Syriens

Des soldats turcs marchent parmi les bâtiments effondrés à Hatay le 15 février 2023, neuf jours après qu'un tremblement de terre de magnitude 7,8 a frappé certaines parties de la Turquie et de la Syrie. (AFP)
Des soldats turcs marchent parmi les bâtiments effondrés à Hatay le 15 février 2023, neuf jours après qu'un tremblement de terre de magnitude 7,8 a frappé certaines parties de la Turquie et de la Syrie. (AFP)
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Publié le Jeudi 16 février 2023

«Il volait !»: en Turquie, le séisme attise la haine anti-Syriens

  • Depuis le tremblement de terre, un rien suffit à mettre le feu aux poudres: "Alors que des gens crient sous les ruines, ces salauds en ont après leurs biens", s'égosille l'un des assaillants
  • Le racisme anti-Syriens a cru ces dernières années en Turquie, nourri par la crise économique qui a transformé les réfugiés en boucs émissaires pour une partie de la population

ANTAKYA: Dans la vieille ville d'Antakya (sud), un secouriste volontaire turc descend d'un tas de gravats en hurlant, traînant derrière lui un homme au visage ensanglanté: "C'est un Syrien, il volait!"

La haine anti-Syriens a atteint son paroxysme en Turquie depuis le séisme du 6 février, qui a fait près de 40 000 morts et des milliers de sans-abri dans le sud et sud-est du pays.

La scène se répète quelques minutes plus tard au même endroit. Un homme portant une chasuble fluorescente de secouriste en rudoie un autre, qui tient dans une main un sac en plastique noir à moitié rempli. Lui aussi est accusé d'être un pillard.

Dans la petite foule qui se presse pour assister à l'incident, une jeune femme turque les défend: "Ce sont mes employés, nous avons la permission d'aller récupérer mes affaires dans mon commerce", lance-t-elle, ce que confirment des gendarmes arrivés sur place.

En vain. Depuis le tremblement de terre, un rien suffit à mettre le feu aux poudres: "Alors que des gens crient sous les ruines, ces salauds en ont après leurs biens", s'égosille Ibrahim Igir, l'un des assaillants.

"Et quand nous allons dans les villages pour leur apporter de l'aide, ils fument le narguilé!", tonne-t-il.

La Turquie accueille 3,7 millions de réfugiés syriens ayant fui la guerre qui ravage leur pays depuis 2011, selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR).

Dans la province de Hatay et celle de Gaziantep, toutes deux frontalières de la Syrie, près de 20% de la population est syrienne.

Le racisme anti-Syriens a cru ces dernières années en Turquie, nourri par la crise économique qui a transformé les réfugiés en boucs émissaires pour une partie de la population.

L'approche des élections présidentielle et législatives -- officiellement toujours prévues en mai -- a fait de leur accueil un sujet plus brûlant encore, obligeant le président Recep Tayyip Erdogan, sous la pression de l'opposition, à promettre le retour chez eux d'un million de Syriens - sur la base du volontariat, assure-t-il.

«Toujours coupables»

Interrogés sur le regain de haine à leur égard, beaucoup font profil bas.

Muhammed Bekir, arrivé en Turquie il y a onze ans, et qui vit depuis le séisme dans une tente avec 26 autres personnes, affirme à l'AFP "ne rien savoir" des accusations dont lui et ses compatriotes font l'objet.

Dans un autre camp d'Antakya, où des tentes de l'ONU côtoient celles de l'Afad, l'organisme public turc de gestion des catastrophes, les langues se délient.

"Les premières personnes à avoir pillé les boutiques étaient des Turcs. Mais ça, personne ne le dit", dénonce Ouadda, un jeune père de 35 ans qui travaille dans le BTP.

"Les Syriens sont toujours les coupables ici. Ce n'est pas notre patrie, alors ils peuvent nous accuser de tout !", souffle-t-il.

Cent kilomètres plus au nord à Islahiye, un district de la province de Gaziantep, également dévasté par le séisme, le débat est tout aussi enflammé.

Dans la nuit du séisme, quand des milliers d'immeubles se sont effondrés, Ahmad Salami s'est précipité pour extraire des survivants des décombres, raconte-t-il à l'AFP devant une tente blanche où il vit désormais avec sa femme et ses cinq enfants.

"Nous avons sorti vingt personnes vivantes le premier jour, neuf Syriens et onze Turcs", affirme le trentenaire, réfugié originaire de Hama, dans le centre de la Syrie.

"Certains Turcs disent que nous volons. Mais nous ne sommes pas allés dans les décombres pour voler! Seulement pour aider les gens", se défend-il, son bébé de onze mois dans les bras.

Au milieu des bâtiments en ruine, Baki Evren, 43 ans, l'affirme tout de go: "Les Turcs cherchent à sauver des vies mais les Syriens cherchent de l'argent, de l'or !"

"Quand les Syriens sont arrivés en Turquie, (les autorités) leur ont donné des tentes, des ventilateurs (...) Nous, nous n'avons reçu de quoi nous chauffer qu'hier", poursuit-il.

"Occupons-nous d'abord de nos propres citoyens (...) Nous ne pouvons aider que nous-mêmes !", renchérit Rahsan, habitante d'Islahiye, doudoune noire sans manche et fichu blanc brodé de fleurs.

Ahmad Salami veut toutefois relativiser.

"Certains Turcs ne nous aiment pas. Ils demandent +Qu'est-ce vous faites ici ? Retournez en Syrie !+. Mais ils sont peu nombreux... Peut-être 5% ", estime-t-il.

"Nous vivions tous ensemble ici. Nous payions des loyers. Nous vivions comme des Turcs", rappelle-t-il.


Gaza : le ministère de la Santé du Hamas relève son bilan des morts depuis le début de la guerre

Un Palestinien se tient au-dessus de corps couverts, tués lors d'une frappe israélienne sur une école transformée en abri, à la morgue de l'hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza, le 23 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
Un Palestinien se tient au-dessus de corps couverts, tués lors d'une frappe israélienne sur une école transformée en abri, à la morgue de l'hôpital Al-Shifa dans la ville de Gaza, le 23 avril 2025. (Photo Omar AL-QATTAA / AFP)
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  • e ministère de la Santé du Hamas a revu dimanche à la hausse son bilan de la guerre à Gaza après confirmation de la mort de plusieurs centaines de disparus, faisant désormais état de 52 243 personnes tuées dans le territoire palestinien.
  • « Un total de 697 martyrs ont été ajoutés aux statistiques cumulées, après finalisation et vérification de leurs données par le comité de suivi des personnes disparues », a indiqué le ministère dans un communiqué.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : Le ministère de la Santé du Hamas a revu dimanche à la hausse son bilan de la guerre à Gaza après confirmation de la mort de plusieurs centaines de disparus, faisant désormais état de 52 243 personnes tuées dans le territoire palestinien depuis le 7 octobre 2023.

« Un total de 697 martyrs ont été ajoutés aux statistiques cumulées, après finalisation et vérification de leurs données par le comité de suivi des personnes disparues », a indiqué le ministère dans un communiqué.

« Le bilan total de l'agression israélienne s'élève à 52 243 martyrs et 117 639 blessés depuis le 7 octobre 2023 », a-t-il ajouté.

Jusqu'à présent, ces centaines de personnes étaient considérées comme portées disparues, a expliqué à l'AFP Khalil Al-Daqran, porte-parole de l'hôpital Al-Aqsa.

« Leurs familles les avaient signalés comme disparus, mais leurs corps ont ensuite été retrouvés sous les décombres ou dans des zones inaccessibles aux équipes médicales en raison de la présence de l'armée israélienne », a-t-il dit. 

« Pourquoi cela n'est-il pas annoncé au fil du temps ? Parce que le comité judiciaire publie son rapport à intervalles réguliers, et non quotidiennement. Ils suivent leur propre protocole de travail, et une fois leur rapport remis, il est officiellement adopté », a renchéri Ismail Al-Thawabta, un porte-parole des autorités du Hamas.

Israël a régulièrement mis en doute la crédibilité des statistiques du ministère de la Santé à Gaza, mais celles-ci sont jugées fiables par l'ONU.  


Le ministre saoudien de la Santé dirige l'initiative « Walk 30 » du Sports Boulevard

Le ministre saoudien de la Santé, Fahad Al-Jalajel, dirige une marche sur le boulevard des sports de Riyad, samedi, pour donner le coup d'envoi de l'initiative de santé publique « Walk 30 ». (Photo AN de Loai Elkelawy)
Le ministre saoudien de la Santé, Fahad Al-Jalajel, dirige une marche sur le boulevard des sports de Riyad, samedi, pour donner le coup d'envoi de l'initiative de santé publique « Walk 30 ». (Photo AN de Loai Elkelawy)
Le ministre saoudien de la Santé, Fahad Al-Jalajel, dirige une marche sur le boulevard des sports de Riyad, samedi, pour donner le coup d'envoi de l'initiative de santé publique « Walk 30 ». (Photo AN de Loai Elkelawy)
Le ministre saoudien de la Santé, Fahad Al-Jalajel, dirige une marche sur le boulevard des sports de Riyad, samedi, pour donner le coup d'envoi de l'initiative de santé publique « Walk 30 ». (Photo AN de Loai Elkelawy)
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  • Selon Fahad Al-Jalajel, le programme d'activités est « un pilier de la transformation de la santé et de la qualité de vie ».
  • Selon le ministre, les efforts déployés ont contribué à l'augmentation de l'espérance de vie moyenne dans le Royaume.

RIYAD : Samedi, le ministre saoudien de la Santé, Fahad Al-Jalajel, a donné le coup d'envoi de l'initiative de santé publique Walk 30 lors d'une marche sur le boulevard des sports de Riyad.

M. Al-Jalajel a déclaré à Arab News que l'un des objectifs du programme était d'inciter la population du Royaume à pratiquer une activité physique régulière, avec pour but d'atteindre au moins 150 minutes par semaine.

Walk 30 vise à relever le défi sanitaire que représente l'inactivité physique, qui touche actuellement plus de 80 % de la population.

La campagne encourage un objectif simple, mais efficace : marcher 30 minutes par jour, ou 150 minutes par semaine, afin de modifier durablement son comportement et de devenir plus sain et plus actif.

« La Marche 30, qui en est à sa cinquième saison, est considérée comme un pilier de la transformation de la santé et de la qualité de vie », a déclaré M. Al-Jalajel. 

La promotion de modes de vie plus sains porte ses fruits : 58,5 % des adultes pratiquent aujourd'hui au moins 150 minutes d'activité physique par semaine, ce qui est supérieur à l'objectif fixé pour 2024. Parmi les enfants et les adolescents, 18,7 % respectent la recommandation d'activité physique de 60 minutes par jour.

Ces efforts ont contribué à l'augmentation de l'espérance de vie moyenne, qui s'élève désormais à 78,8 ans, se rapprochant ainsi de l'objectif de 80 ans fixé par la Vision 2030.

« Je suis très heureux de voir le nombre de personnes pratiquant la marche 30 minutes par jour atteindre aujourd'hui un nouveau record », a déclaré M. Al-Jalajel.

Il a ajouté que la marche, ne serait-ce que 30 minutes par jour, améliore la santé et permet de réduire le risque de maladies chroniques, notamment les brûlures d'estomac de 30 % et les accidents vasculaires cérébraux de 40 %. 

À l'approche de l'été et des températures élevées, le ministre a conseillé aux gens de marcher le soir, quand il fait plus frais, de s'hydrater et de rester à l'ombre. 

Il a également mis l'accent sur le programme Healthy Mall, qui encourage les gens à faire de l'exercice dans les centres commerciaux.  

Débuté en 2019, ce programme se déroule actuellement dans plusieurs endroits du Royaume. 

Les centres commerciaux ont été transformés en lieux où les membres de la communauté peuvent marcher confortablement, avec des stations d'eau potable et des restaurants servant des repas sains. 

M. Al-Jalajel a déclaré : « Nous pensons que la Marche 30 peut être reproduite dans différents pays. La saison dernière, le Dr Tedros (Adhanom Ghebreyesus), directeur général de l'OMS, a participé avec nous, et ils ont également un programme de marche. 

« Nous avons de multiples initiatives pour faire progresser la Marche 30 en hiver comme en été, et nous pouvons collaborer avec différents pays dans ce domaine », a-t-il ajouté. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le roi Salman et son prince héritier Mohammed ben Salmane ont adressé un message de condoléances au président iranien.

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  • Le roi Salman et son prince héritier Mohammed ben Salmane ont adressé un message de condoléances au président iranien.
  • Ils ont également souhaité un prompt rétablissement aux blessés.

RIYAD : Les dirigeants saoudiens ont présenté leurs condoléances au président iranien Masoud Pezeshkian à la suite de l'explosion meurtrière survenue dans le port de Shahid Rajaee, près de Bandar Abbas, qui a fait au moins 25 morts et plus de 700 blessés.

Le roi Salman et le prince héritier Mohammed bin Salman ont envoyé un message de condoléances au président iranien, aux familles des victimes et au peuple iranien.

Ils ont également souhaité un prompt rétablissement aux blessés, selon l'agence de presse saoudienne. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com