Que sont les colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens

Une photo aérienne montre une vue générale d'Avigayil, un avant-poste israélien situé dans le sud de la Cisjordanie occupée, le 13 février 2023. (AFP)
Une photo aérienne montre une vue générale d'Avigayil, un avant-poste israélien situé dans le sud de la Cisjordanie occupée, le 13 février 2023. (AFP)
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Publié le Mercredi 15 février 2023

Que sont les colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens

  • De nombreux colons israéliens se sont installés en Cisjordanie et à Jérusalem-Est à la recherche de logements moins chers que sur le territoire israélien
  • Pour beaucoup de juifs nationalistes religieux, vivre dans les terres bibliques de Judée et de Samarie est l'accomplissement d'une promesse divine

JERUSALEM: L'Etat hébreu a annoncé dimanche qu'il allait légaliser neuf colonies dites sauvages en Cisjordanie occupée, une décision qui a suscité critiques et inquiétudes internationales.

Combien y a-t-il de colons israéliens dans les Territoires palestiniens? Qui sont-ils? Que sont les colonies sauvages?

Combien de colons israéliens?

Quelque 475 000 Israéliens résident dans des colonies en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967, où vivent 2,9 millions de Palestiniens.

Ils sont également 230.000 à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé depuis 1967 puis annexé par Israël, où résident plus de 360.000 Palestiniens. Ceux-ci veulent faire de cette partie de la ville la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

Alors que cette coexistence est souvent conflictuelle, des dizaines de milliers de Palestiniens vont chaque jour travailler en Israël ou dans ces colonies, souvent attirés par des rémunérations plus élevées.

La colonisation, considérée par une grande partie de la communauté internationale comme un des principaux obstacles à un règlement du conflit israélo-palestinien, s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens depuis la guerre des Six Jours en 1967 mais a fait un bond sous le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Toutes les colonies israéliennes sont illégales au regard du droit international.

Qui sont les colons? 

De nombreux colons israéliens se sont installés en Cisjordanie et à Jérusalem-Est à la recherche de logements moins chers que sur le territoire israélien. Le gouvernement les encourage à s'installer dans des colonies devenues de véritables villes comme Ariel, Maale Adoumim ou les colonies spécialement destinées aux juifs ultra-orthodoxes tels Beitar Illit et Modiin Illit.

Pour beaucoup de juifs nationalistes religieux, vivre dans les terres bibliques de Judée et de Samarie (nom donné par les Israéliens à la Cisjordanie) est l'accomplissement d'une promesse divine. Des centaines d'entre eux vivent ainsi près du caveau des Patriarches à Hébron, un site sacré pour les juifs et les musulmans et un des lieux où se focalise la violence entre Israéliens et Palestiniens.

Que sont les colonies sauvages? 

De taille très variable, pouvant aller de quelques tentes à des préfabriqués reliés aux réseaux d'eau et d'électricité, les "avant-postes de colonie", selon l'appellation de l'ONU, ont été établis sans l'aval des autorités israéliennes.

Israël a annoncé dimanche qu'il allait légaliser neuf de ces colonies en Cisjordanie en réponse à des attentats meurtriers à Jérusalem-Est.

Ces implantations, dont certaines existent depuis des années, se trouvent notamment dans les secteur de Hébron (sud), de Naplouse (nord) et dans la vallée du Jourdain.

De nouveaux logements doivent également être construits dans des colonies existantes, mais le gouvernement israélien n'a pas précisé leur nombre ni leur emplacement.

L'organisation israélienne anticolonisation "La paix maintenant" a fustigé une politique d'"annexion folle" tandis que Washington, Berlin, Paris, Rome et Londres se sont dits "fermement" opposés à cette légalisation.

Ils ont dénoncé "les actions unilatérales qui ne font qu'accroître les tensions entre Israéliens et Palestiniens et qui nuisent aux efforts visant à parvenir à la solution négociée des deux Etats".

Comment les Palestiniens voient-ils les colonies? 

Les Palestiniens considèrent les colonies israéliennes comme un crime de guerre et un obstacle majeur à la paix. Ils veulent que les Israéliens se retirent de toutes les terres qu'ils occupent depuis la guerre de 1967 et qu'ils démantèlent toutes les colonies, bien qu'ils aient accepté le principe de petits échanges territoriaux limités égaux en taille et en valeur.

De son côté, l'Etat hébreu exclut un retour complet aux frontières d'avant 1967, mais se dit prêt à se retirer de certaines parties de la Cisjordanie tout en annexant les plus grands blocs de colonies, qui abritent la grande majorité des colons.

Le Premier ministre Netanyahu a redit le mois dernier sa volonté de "renforcer les colonies", sans afficher de volonté de relancer les négociations de paix, au point mort depuis 2014.


Irak: le Parlement échoue à élire son président

Une vue générale du parlement irakien à Bagdad, en Irak (Photo, Reuters).
Une vue générale du parlement irakien à Bagdad, en Irak (Photo, Reuters).
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  • Lors du vote de samedi, 311 des 329 députés étaient présents
  • De nombreux députés ne sont pas revenus pour un deuxième vote, les médias locaux partageant des vidéos d'une brève bagarre entre certains d'entre eux

BAGDAD: Les députés irakiens n'ont pas réussi à élire un président du Parlement samedi, aucun des deux principaux candidats n'ayant obtenu la majorité lors d'une séance tendue.

A la mi-novembre, la Cour suprême, plus haute instance judiciaire d'Irak, avait mis fin au mandat du précédent titulaire, l'influent politicien sunnite Mohamed al-Halboussi, après la plainte d'un député pour "falsification" de document.

Depuis, les parlementaires ont échoué à plusieurs reprises à élire un nouveau président en raison de querelles politiques et surtout de divisions entre les principaux partis sunnites.

Lors du vote de samedi, 311 des 329 députés étaient présents.

Le bureau parlementaire des médias a annoncé que 137 avaient choisi Mahmoud al-Mashhadani, le plus ancien membre du Parlement, et 158 avaient voté pour Salem al-Issawi, soit moins pour chacun des deux candidats que les 165 voix requises.

De nombreux députés ne sont pas revenus pour un deuxième vote, les médias locaux partageant des vidéos d'une brève bagarre entre certains d'entre eux et faisant état d'au moins un blessé.
 

Processus ardu 

La séance a ensuite été ajournée.

Dans ce pays majoritairement chiite, le Parlement est dominé par une coalition de partis chiites pro-iraniens.

La vie politique en Irak, pays multiethnique et multiconfessionnel, est régie par un partage du pouvoir entre les différentes communautés: le poste largement honorifique de président revient traditionnellement aux Kurdes, celui de Premier ministre aux chiites, tandis que la communauté sunnite est représentée par le président du Parlement.

Les élections et nominations de responsables aux plus hauts postes sont bien souvent des processus ardus qui peuvent durer plusieurs mois, compliqués par des tractations interminables et des accords âprement négociés.


Israël: Gantz menace de quitter le cabinet de guerre si pas de plan d'après-guerre à Gaza

 De gauche à droite, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre du Cabinet Benny Gantz tiennent une conférence de presse sur la base militaire de Kirya à Tel-Aviv le 28 octobre 2023. (Photo Abir Sultan POOL AFP)
De gauche à droite, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre du Cabinet Benny Gantz tiennent une conférence de presse sur la base militaire de Kirya à Tel-Aviv le 28 octobre 2023. (Photo Abir Sultan POOL AFP)
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  • «Le cabinet de guerre doit formuler et approuver d'ici le 8 juin, un plan d'action permettant de réaliser six objectifs stratégiques d'importance nationale», a déclaré M. Gantz, s'affirmant sinon «contraint de démissionner du gouvernement
  • L'un des «objectifs» du plan doit être «la mise en place d'une administration américano-européano-arabo-palestinienne qui gérera les affaires civiles» à Gaza «et posera les fondations d'une alternative future qui ne soit ni le Hamas ni (Mahmoud) Abbas»

JÉRUSALEM : Le principal rival de Benjamin Netanyahu, Benny Gantz, a donné trois semaines au Premier ministre israélien pour adopter un «plan d'action» stratégique notamment sur l'après-guerre dans la bande de Gaza, faute de quoi il démissionnera.

«Le cabinet de guerre doit formuler et approuver d'ici le 8 juin, un plan d'action permettant de réaliser six objectifs stratégiques d'importance nationale», a déclaré M. Gantz lors d'un discours télévisé, s'affirmant sinon «contraint de démissionner du gouvernement».

Chef du Parti de l'Union nationale (centre-droit) et ancien ministre de la Défense, M. Gantz a intégré le cabinet de guerre d'union nationale après l'attaque sans précédent menée le 7 octobre en Israël par le Hamas, qui a entraîné la mort de plus 1.170 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Le cabinet compte cinq membres, dont les trois principaux sont M. Netanyahu, M. Gantz et le ministre de la Défense, Yoav Gallant.

L'un des «objectifs» du plan doit être «la mise en place d'une administration américano-européano-arabo-palestinienne qui gérera les affaires civiles» à Gaza «et posera les fondations d'une alternative future qui ne soit ni le Hamas ni (Mahmoud) Abbas», président de l'Autorité palestinienne, chassée de la bande de Gaza en 2007 par le Hamas, a expliqué M. Gantz.

Il a aussi appelé à une normalisation avec l'Arabie saoudite «dans le cadre plus large qui permettra une alliance entre le +monde libre+ et le monde arabe contre l'Iran et ses alliés».

«Si vous choisissez la voie des fanatiques et menez la Nation entière vers l'abîme, nous serons forcé de démissionner», a lancé M. Gantz - ministre sans portefeuille depuis le 7 octobre - à M. Netanyahu.

«Les conditions posées par Benny Gantz sont des propos rabâchés dont le sens est clair: la fin de la guerre et la défaite d'Israël», a réagi M. Netanyahu dans un communiqué, accusant son rival de «chercher une excuse pour renverser le gouvernement» et vouloir «la création d'un Etat palestinien».

Sans majorité parlementaire pour son parti, le Likoud, M. Netanyahu mène une coalition considérée comme la plus à droite de l'histoire d'Israël.

M. Gallant avait déjà sommé publiquement le 15 mai M. Netanyahu de «préparer immédiatement» une «alternative gouvernementale au Hamas» dans la bande de Gaza, où l'armée a indiqué intensifier ses opérations à Rafah, dans le sud, pour une bataille qualifiée de «décisive» par le Premier ministre.

Le ministre avait dit son opposition à une administration civile ou militaire de la bande de Gaza par Israël.

Lancée en riposte à l'attaque du 7 octobre, l'offensive d'Israël dans la bande de Gaza a déjà fait plus de 35.000 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

 


Le Hezbollah dit recourir à de nouvelles armes dans ses attaques contre Israël

Des roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées par le système de défense aérienne israélien Iron Dome au-dessus du plateau du Golan annexé par Israël, le 17 mai 2024, alors que des affrontements transfrontaliers se poursuivent entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. (Photo Jalaa Marey AFP)
Des roquettes tirées depuis le sud du Liban sont interceptées par le système de défense aérienne israélien Iron Dome au-dessus du plateau du Golan annexé par Israël, le 17 mai 2024, alors que des affrontements transfrontaliers se poursuivent entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. (Photo Jalaa Marey AFP)
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  • Le Hezbollah, selon l'analyste militaire Khalil Helou, est capable d'envoyer «des drones qu'il peut contrôler facilement et qui volent lentement à basse altitude sans être détectés par les radars»
  • Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir mené une attaque à l'aide d'un drone équipé de deux missiles «S5», généralement tirés depuis des avions, contre un site militaire à Metoulla dans le nord d'Israël

BEYROUTH, Liban : Le puissant Hezbollah libanais a eu recours ces dernières semaines à de nouvelles armes dans son conflit avec Israël, dont un drone capable de lancer des missiles avant d'exploser en attaquant ses cibles.

Depuis le début de la guerre à Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah armé et financé par l'Iran affirme attaquer des objectifs militaires principalement dans le nord d'Israël à partir du sud du Liban, où il est fortement implanté, pour soutenir le mouvement islamiste palestinien.

- Drones et missiles -

Jeudi, le Hezbollah a annoncé avoir mené une attaque à l'aide d'un drone équipé de deux missiles «S5», généralement tirés depuis des avions, contre un site militaire à Metoulla dans le nord d'Israël.

Il a publié une vidéo montrant le drone volant vers un site où se trouvent des chars, avant de lancer deux missiles puis d'exploser contre sa cible.

C'est la première fois que le mouvement annonce l'utilisation d'une telle arme depuis le début des échanges de tirs transfrontaliers.

L'armée israélienne a déclaré que trois soldats avaient été blessés dans l’explosion d'un drone à Metoulla.

Selon le Hezbollah, la charge explosive du drone pèse entre 25 et 30 kilos.

L'importance de cette arme, explique à l'AFP l'analyste militaire Khalil Helou, un général de brigade à la retraite, réside dans sa capacité à lancer l'attaque depuis l'intérieur du territoire israélien.

Le Hezbollah, selon lui, est capable d'envoyer «des drones qu'il peut contrôler facilement et qui volent lentement à basse altitude sans être détectés par les radars».

- Missiles iraniens -

Mercredi, le mouvement libanais a annoncé avoir lancé des «drones d'attaque» contre une base militaire proche de Tibériade dans le nord d'Israël, à environ 30 kilomètres de la frontière avec le Liban.

C'est la première fois selon des experts qu'il cible un objectif en profondeur du territoire israélien.

Ces dernières semaines, le Hezbollah a aussi annoncé avoir utilisé simultanément dans une seule attaque contre des sites ou des convois militaires israéliens, des drones explosifs et des missiles guidés.

Il a aussi eu recours à des «missiles guidés» et à des missiles iraniens de type Burkan, Almas et Jihad Moughniyé, du nom d'un commandant du Hezbollah tué par Israël en 2015 en Syrie.

Mais, dit M. Helou, le Hezbollah continue d'utiliser en premier lieu dans ses attaques, des missiles antichars Kornet, qui ont une portée entre 5 et 8 kilomètres.

Le missile antichars russe Konkurs fait également partie de son arsenal et peut échapper au système de défense antimissiles israélien Dôme de fer.

- «Guerre d'usure» -

Le Hezbollah, qui possède un énorme arsenal, a maintes fois annoncé disposer de plusieurs armes et missiles avancés capables d'atteindre Israël en profondeur.

Le 5 avril, son secrétaire général Hassan Nasrallah avait affirmé que le mouvement n'avait «pas encore employé ses principales armes» dans la bataille.

Depuis octobre 2023, le Hezbollah et Israël testent leurs méthodes d'attaque et leurs tactiques militaires, estiment des analystes.

Mais selon M. Helou, le mouvement libanais «ne veut pas élargir le cercle de la guerre. Il s'agit d'une guerre d'usure» dans laquelle il tente de pousser l'armée israélienne à mobiliser davantage de soldats à sa frontière nord et de la dissuader de «lancer une attaque d'envergure au Liban».