JERUSALEM : Un tribunal israélien a annoncé mardi que la prochaine grande étape dans le procès pour corruption du Premier ministre Benjamin Netanyahu, la présentation des preuves, se tiendrait « début février », au lieu de janvier comme prévu initialement.
Cette décision, publiée par le ministre de la Justice, est due à des différends sur la présentation des preuves ainsi qu'aux restrictions anticoronavirus.
M. Netanyahu a été inculpé en novembre 2019 pour corruption, fraude et abus de confiance dans trois affaires, une première pour un chef de gouvernement israélien en cours de mandat.
La présentation des preuves marque une étape importante dans le procès après des mois de plaidoiries sur le libellé des chefs d'accusation et l'accès de la défense aux dossiers de l'accusation.
Le procès du Premier ministre s'est ouvert le 24 mai. M. Netanyahu avait alors juste confirmé qu'il avait compris les charges pesant sur lui. Sa présence n'avait ensuite pas été requise pour les audiences suivantes.
Sa prochaine comparution est prévue le 13 janvier, où il présentera sa réponse formelle aux accusations. En mai, il les avait qualifiées de « ridicules ».
L'accusation a rassemblé plus de 300 témoins pour appuyer ses allégations.
Benjamin Netanyahu, 71 ans dont 14 au pouvoir, est accusé d'avoir reçu pour 700.000 shekels (180.000 euros) de cigares, champagne et bijoux de la part de personnalités richissimes en échange de faveurs financières ou personnelles.
Selon les enquêteurs, M. Netanyahu aurait aussi tenté de s'assurer une couverture favorable par le plus grand quotidien payant d'Israël, le Yediot Aharonot.
La justice le soupçonne enfin d'avoir accordé des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions de dollars au patron de la société israélienne de télécommunications Bezeq en échange d'une couverture favorable d'un des médias du groupe, l'influent site Walla.
Le début du procès de M. Netanyahu s'était tenu peu après la conclusion d'un accord sur un gouvernement d'union avec son ex-rival Benny Gantz.
En Israël, le Premier ministre ne dispose d'aucune immunité judiciaire mais, à la différence des autres élus et des fonctionnaires, il n'a pas à démissionner ou à se retirer le temps du procès.