SARMADA: Une délégation de l'ONU est entrée mardi pour la première fois depuis le séisme meurtrier dans les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie, afin d'évaluer les besoins de ces régions durement affectées, a constaté un correspondant de l'AFP.
La délégation est entrée par le poste-frontière de Bab al-Hawa avec la Turquie, alors que la lenteur de l'arrivée des aides internationales a été critiquée par les secouristes et les militants locaux.
Elle s'est entretenue avec des responsables côté syrien du poste-frontière, seul point par où entre l'aide aux régions sous contrôle rebelle sinistrées jusqu'à présent.
La délégation s'est ensuite rendue dans un centre du Programme alimentaire mondial (PAM) à Sarmada, avant de se réunir avec des responsables locaux, selon le correspondant de l'AFP.
Une mission composée de différentes agences de l'ONU est partie mardi matin depuis la Turquie pour franchir la frontière, a déclaré à l'AFP Kenn Crossley, directeur du PAM en Syrie, soulignant que "c'est en grande partie une mission d’évaluation".
La délégation de l'ONU comprend deux responsables du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), David Carden et Sanjana Quazi.
Militants et secouristes du nord-ouest ont dénoncé la lenteur de la réaction onusienne après le séisme dans les zones tenues par les rebelles, pointant le contraste avec l'aide humanitaire acheminée par des avions qui ont atterri sur des aéroports contrôlés par Damas.
"Je voulais vous faire part du fait que nous sommes tous dans la même situation (...) Nous savons aussi que (l'aide) n'est pas suffisante", a déclaré Mme Quazi lors d'une conférence de presse à Sarmada (nord-ouest).
Elle a ajouté que l'ONU faisait de son mieux pour acheminer de l'aide dans le nord-ouest de la Syrie.
Le séisme du magnitude 7,8 qui a secoué le 6 février la Syrie et la Turquie a fait plus de 35 000 morts, dont plus de 3 600 en Syrie.
Martin Griffiths, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires, avait reconnu dimanche lors d'une visite en Syrie que l'ONU avait "jusqu'à présent fait défaut aux gens du nord-ouest de la Syrie", qui "se sentent à juste titre abandonnés".
M. Griffiths s'était rendu dans les zones sous contrôle du gouvernement syrien, où des avions chargés d'aide humanitaire se succèdent depuis le séisme, rompant l'isolement du régime de Bachar al-Assad.
Plus de quatre millions de personnes vivent dans des conditions souvent déplorables dans le nord-ouest de la Syrie, dernier bastion rebelle.
La guerre dans ce pays sous le coup de sanctions internationales a fait plus d'un demi-million de morts et avant même le séisme, la majorité de la population avait besoin d'une assistance humanitaire.