BEYROUTH: Le patriarche maronite libanais Bechara Boutros al-Rahi a accusé dimanche les politiciens libanais d'abuser de leur «pouvoir» et de leur «influence» pour entraver l'élection d'un nouveau président et le fonctionnement des institutions de l'État.
Dans son sermon dominical, Al-Rahi a déclaré que les communautés arabe et internationale condamnaient leur «corruption», exhortant le Parlement à se réunir le plus rapidement possible et à élire un nouveau président de la République.
«Même si le président est maronite, ses électeurs ne sont pas tous chrétiens», a-t-il précisé.
«Si une partie de la responsabilité du vide présidentiel incombe aux dirigeants chrétiens, la grande responsabilité incombe aussi aux autres. Les chrétiens ne parviennent pas à s'entendre sur l'identité du président, tandis que les autres sont incapables de s'entendre sur l'identité de la République.»
«Nous tenons donc à ne porter atteinte ni à l'identité du président ni à celle de la République, car les deux garantissent l'unité du Liban», a-t-il alerté.
S'adressant aux parlementaires, il a ajouté: «Respectez-vous votre devoir constitutionnel d’élire un président? Où en est la mise en œuvre des réformes exigées au niveau international?
Laissez-vous le système judiciaire faire son travail dans l’enquête sur l’explosion au port pour que lumière soit faite et que justice soit rendue ?
Comptez-vous implémenter les mesures exigées par le FMI, par la communauté internationale?
Etes-vous parvenus à rétablir l'Etat de droit, à éliminer le chaos, la prolifération d'armes illégales, la loi de la jungle?
Qu'en est-il des efforts déployés pour consolider la souveraineté du Liban sur l'ensemble de ses terres et affirmer son indépendance?»
Les déclarations d'Al-Rahi font suite à une réunion tenue à Paris la semaine dernière entre des responsables de la France, de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, du Qatar et des États-Unis, pour discuter de l'évolution de la situation au Liban.
Le ministère français des Affaires étrangères a exhorté les responsables libanais à prendre l'initiative d'élire un nouveau président et de mener les réformes nécessaires pour permettre au pays de bénéficier d'un soutien international.
Les partis politiques proches du Hezbollah cherchent à organiser une session législative pour voter une proposition de loi sur le contrôle des capitaux et prolonger le mandat du directeur de la Sûreté générale libanaise, le général Abbas Ibrahim, qui devrait partir à la retraite. Cependant, 46 députés de l'opposition et du changement rejettent cette initiative, invoquant une violation de la Constitution.
Dans le même temps, les députés Melhem Khalaf et Najat Saliba ont entamé leur cinquième semaine de sit-in au Parlement pour dénoncer le blocage de l'élection présidentielle. Ils exigent du président du Parlement, Nabih Berri, le maintien des séances de vote jusqu'à l'élection d'un nouveau président.
Par ailleurs, les services de sécurité chargés de lutter contre les changeurs de monnaie illégaux ont arrêté Ali Nimr al-Khalil, membre du mouvement Amal et garde du corps d'un député.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
Le patriarche maronite libanais dénonce le blocage de l’élection présidentielle
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Le patriarche maronite libanais dénonce le blocage de l’élection présidentielle
- Des responsables de la France, de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, du Qatar et des États-Unis se sont récemment réunis à Paris pour discuter de l'évolution de la situation au Liban
- Les députés Melhem Khalaf et Najat Saliba ont entamé leur cinquième semaine de sit-in au Parlement pour dénoncer le blocage de l'élection présidentielle
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