ANKARA: Un étudiant de 19 ans qui a survécu au tremblement de terre de magnitude 7,8 survenu lundi en Turquie a déclaré à Arab News que cette catastrophe lui rappelle qu’il faut profiter de chaque instant de la vie.
Mert Sahin a été extrait des décombres d’un immeuble effondré au bout de trente-cinq heures par une équipe de spécialistes, après avoir entendu la voix de son oncle et utilisé son téléphone portable pour partager sa localisation.
Des magasins locaux ont fourni à l’équipe le matériel nécessaire, notamment des générateurs, des pelleteuses et des brise-béton.
Sahin a perdu son grand-père et sa grand-mère dans cette catastrophe, alors qu’il se trouvait dans leur maison à Antakya, située au deuxième étage d’un vieil immeuble de cinq étages.
Il était réveillé lorsque le tremblement de terre a secoué la région, car il regardait une série Amazon Prime sur son téléphone, ce qui signifie qu’il est resté alerte et a tenté de réveiller les autres personnes dans la maison, raconte-t-il à Arab News.
Il a attendu que le tremblement de terre se termine en restant allongé sur le lit.
«Ce tremblement de terre m’a rappelé une fois de plus qu’aider les gens, profiter de chaque instant de la vie et respecter les autres sont les plus grandes vertus au monde», déclare-t-il.
Sahin a dû se faire soigner dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital de recherche Mustafa Kemal à Hatay.
«Nous avons attendu longtemps avant qu’une ambulance n’arrive car aucun véhicule ne pouvait entrer dans la ville en raison des routes détruites et des bâtiments effondrés sur les avenues», se souvient-il.
Sahin, étudiant en génie mécanique à l’université technique de Yildiz, s’était rendu à Antakya pour assister aux funérailles d’un proche et prévoyait de rentrer à Izmir mardi.
Sa taille a été écrasée par une colonne de pierre et il a subi des dommages à la colonne vertébrale lorsque le bâtiment s’est effondré.
«Hier, j’ai commencé à bouger mon pied droit; maintenant, c’est le tour de mon pied gauche», raconte-t-il.
«Je suis conscient du fait que nous devons prendre soin de notre santé et de notre vie. Nous devons nous serrer les coudes, la vie est si courte et imprévisible.»
«Je suis reconnaissant à tous ceux qui ont pris soin de ma santé et m’ont envoyé des messages sur les réseaux sociaux, même s’ils ne me connaissent pas du tout. Cela me touche vraiment.»
Sahin s’est engagé à garder vivant le souvenir de ses proches qui ont péri dans le tremblement de terre.
Il a également exhorté les autorités à donner la possibilité à des ingénieurs qualifiés de différentes régions du pays de participer à la reconstruction de la région au lendemain de la catastrophe.
Plusieurs habitants ont indiqué à Arab News qu’Antakya et Hatay étaient «finies» après l’effondrement des bâtiments lundi, causés par les tremblements de terre qui ont fait plus de 22 000 morts en Turquie et en Syrie.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a qualifié le séisme de «catastrophe du siècle» et a jugé que la réaction des autorités n’avait pas été aussi rapide que prévu.
Jusqu’à présent, quelque 80 pays du monde entier ont envoyé des aides humanitaire et financière à la Turquie.
Les États-Unis ont annoncé qu’ils allaient fournir 85 millions de dollars (1 dollar = 0,94 euro) d’aide humanitaire d’urgence à la Turquie et à la Syrie.
Le commandement des forces des États-Unis en Europe a quant à lui commencé à coordonner l’acheminement de secours, de matériel médical et d’eau depuis la base aérienne d’Incirlik afin de soutenir les efforts de sauvetage de la Turquie, tandis que l’un des porte-avions du pays est positionné plus près du pays au cas où cela serait nécessaire.
Les efforts héroïques des équipes nationales et internationales ont redonné de l’espoir aux citoyens inquiets, mais l’hypothermie et le froid restent une préoccupation majeure.
Les secours se concentrent désormais sur les décombres d’où l’on peut entendre le moindre bruit. Une mère et son bébé de dix jours ont été sauvés vendredi après être restés coincés dans les décombres pendant quatre jours.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com