Retraites : des travailleurs du nettoyage vulnérables et inquiets

Des manifestants affrontent la police sur la place Vauban lors d'un rassemblement lors d'une deuxième journée de grèves et de manifestations nationales contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, à Paris le 31 janvier 2023. (AFP)
Des manifestants affrontent la police sur la place Vauban lors d'un rassemblement lors d'une deuxième journée de grèves et de manifestations nationales contre le projet de réforme des retraites du gouvernement, à Paris le 31 janvier 2023. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 février 2023

Retraites : des travailleurs du nettoyage vulnérables et inquiets

  • Les travailleurs comme Khadija, qui exercent des métiers du nettoyage, représentent 8% de l'ensemble des salariés français, selon des chiffres de 2019 de la Dares
  • Tous subissent une exposition aux risques physiques plus fréquente: des postures pénibles, une exposition aux mauvaises odeurs, à la saleté, aux risques chimiques et infectieux plus importants

PARIS: Pénibilité, carrières morcelées, faibles salaires et forte féminisation: la réforme des retraites inquiète les travailleurs du nettoyage qui se sentent toujours plus exposés.

"Je suis obligée de continuer de travailler, j'espère que je vais pouvoir, avec ma santé." Khadija Achtouk est agent de service dans un collège d'Argenteuil (Val d'Oise) en banlieue parisienne. A bientôt 60 ans, cette ancienne assistante maternelle et agent d'entretien dans une clinique, mère célibataire de deux enfants, a eu une carrière en dents de scie. "J'ai fait le calcul. Si je m'arrête à 64 ans, je n'aurai que 450 euros par mois", s'alarme-t-elle auprès de l'AFP.

Les travailleurs comme Khadija, qui exercent des métiers du nettoyage, représentent 8% de l'ensemble des salariés français, selon des chiffres de 2019 de la Dares, le service statistique du ministère du Travail. Parmi eux, 41% sont employés auprès de particuliers, 36% sont agents de service, 23% exercent en entreprise. Huit emplois sur dix sont occupés par des femmes, 44% par des non-diplômés, 20% par des immigrés. Age moyen: 46 ans.

Tous subissent une exposition aux risques physiques plus fréquente, constate cette étude qui cite un travail plus souvent répétitif, des postures pénibles, une exposition aux mauvaises odeurs, à la saleté, aux risques chimiques et infectieux plus importante.

Cinq jours par semaine de 06H30 à 14H00, Khadija nettoie les salles de classe avant l'arrivée des élèves, prépare les repas, aide au service et enfin fait le ménage de la cuisine et du réfectoire. "Monter les chaises sur les tables pour nettoyer le sol, les descendre pour préparer les tables, porter les paniers contenant les verres, les bacs remplis de légumes, c'est très lourd", confie-t-elle, même si "physiquement, pour l'instant ça va."

Exposition aux risques 

Le projet de réforme des retraites suscite beaucoup d'inquiétudes parmi ces salariés pour qui les conditions de travail et d'emploi "demeurent plus difficiles que celles des autres salariés non qualifiés", selon la Dares.

Nicki Menaj est le pseudonyme de l'auteure du blog "La vie d'une femme de ménage". Travaillant chez des particuliers, elle est obligée de porter en permanence une ceinture après deux hernies discales. "Quand je pense qu'ils veulent nous faire travailler jusqu'à 64 ans, je me demande comment je ferai", écrit-elle dans un de ses billets récents.

"C'est très compliqué de repérer les effets précis qu'aura cette réforme des retraites" mais "ce qui est certain c'est que les caractéristiques de ces salariés-là les exposent à des difficultés au moment de leur retraite", estime l'économiste François-Xavier Devetter, coauteur avec Julie Valentin de "Deux millions de travailleurs et des poussières" (Les Petits Matins, 2021), une étude consacrée aux métiers du nettoyage.

"La faiblesse de leurs salaires, liée au temps partiel, conduit à une retraite de base faible" et "plus la carrière est hachée, plus les difficultés seront grandes à avoir le nombre suffisant de trimestres", ajoute l'universitaire lillois.

Pour Julie Valentin (Paris-1), "ce sont des salariés particulièrement défavorisés et la retraite étant construite comme une logique contributive, ces inégalités sont reproduites et pas améliorées".

"Quand le gouvernement dit que sa réforme produit une amélioration pour les salariés les plus vulnérables à travers une augmentation du minimum contributif, le point central est: qui remplira les conditions pour accéder au minimum contributif?", souligne-t-elle. Elle rappelle que pour percevoir ce minimum, "il faut avoir l'ensemble de ses trimestres. Or, on parle ici de carrières fragmentées".

Toujours selon la Dares, plus de la moitié des postes des salariés du nettoyage "sont occupés à temps partiel et près de deux sur dix ont des temps de travail morcelés au cours de la journée".


Boualem Sansal fait appel de sa condamnation en Algérie, indique son avocat français

Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
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  • L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray
  • Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier

PARIS: L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray.

Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier. Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué.

 


Assassinat de Samuel Paty: procès en appel début 2026

Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. (AFP)
Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. (AFP)
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  • A l'issue du procès en première instance, en décembre dernier, et après sept semaines de débat, les huit accusés avaient été tous reconnus coupables et condamnés à des peines de un à seize ans de prison
  • Quatre d'entre eux ont fait appel et seront rejugés par la cour d'assises d'appel spéciale de Paris

PARIS: Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

A l'issue du procès en première instance, en décembre dernier, et après sept semaines de débat, les huit accusés avaient été tous reconnus coupables et condamnés à des peines de un à seize ans de prison.

Quatre d'entre eux ont fait appel et seront rejugés par la cour d'assises d'appel spéciale de Paris.

Cela concerne les deux amis de l'assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, reconnus coupables de complicité d'assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle.

Les deux autres condamnés à avoir interjeté appel sont Brahim Chnina et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui qui avaient écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle après avoir été reconnus coupables d'association de malfaiteurs terroriste, pour avoir lancé une "campagne de haine" ayant fait de Samuel Paty une "cible".


Voter une loi pour «sauver Marine Le Pen» est «impensable», estime Xavier Bertand

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
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  • Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020
  • Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences"

PARIS: Il est "impensable" de faire un traitement de faveur avec "une loi d'exception pour sauver Madame Le Pen", a fustigé mercredi Xavier Bertrand, en référence à la proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire qu'Eric Ciotti veut déposer.

"Ce serait impensable parce que ça voudrait dire que l'Assemblée nationale remplace la Cour d'appel, que l'Assemblée nationale intervient avant la Cour d'appel, arrêtons cette confusion des genres", s'est insurgé le président LR de la région Hauts-de-France sur RTL.

Eric Ciotti, patron des députés UDR à l'Assemblée et allié du RN, a annoncé mardi que son groupe déposerait une proposition de loi en juin pour "supprimer" l'exécution provisoire après la condamnation choc de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.

Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences", évoquant notamment la loi sur les homicides routiers ou celle sur la justice des mineurs.

Pour l'élu LR, cette proposition de "loi Ciotti, Le Pen" reviendrait à "contourner la justice".

Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020.

M. Bertrand se réjouit de l'annonce de la Cour d'appel qui devrait rendre une décision à "l'été 2026", qui prouve selon lui qu'"il n'y a aucun complot contre Madame Le Pen" qui va pouvoir "épuiser les voies de recours".

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs".