ISTANBUL: La Turquie a reporté sine die une réunion prévue début février avec la Suède et la Finlande au sujet du processus d'adhésion à l'Otan des deux pays nordiques, ont rapporté mardi les médias turcs, citant des sources diplomatiques.
La candidature suédoise - bloquée depuis mai par Ankara - est dans l'impasse après plusieurs manifestations antiturques à Stockholm, où un exemplaire du Coran a notamment été brûlé.
Il s'agissait de la réunion du "comité permanent" des représentants turcs, suédois et finlandais qui évalue régulièrement depuis l'été dernier la mise en oeuvre - ou non - des promesses formulées dans un mémorandum signé par les trois pays, fin juin, lors du sommet de l'Otan à Madrid.
La signature de ce mémorandum avait permis de lever le veto d'Ankara à l'entrée des deux pays nordiques dans l'Alliance.
La Turquie avait déjà annulé une visite annoncée du ministre suédois de la Défense, qui visait à tenter de lever les objections d'Ankara à la candidature de Stockholm.
Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré lundi que la Suède ne pouvait plus compter sur le "soutien" d'Ankara, après qu'un militant d'extrême droite a brûlé samedi un exemplaire du Coran devant l'ambassade de Turquie à Stockholm.
Mardi, la Finlande a pour la première fois envisagé de faire cavalier seul, la Turquie ayant précisé à plusieurs reprises qu'elle n'avait pas d'objection majeure à son adhésion à l'Alliance.
La Turquie reproche à la Suède d'héberger des militants et des sympathisants kurdes qu'elle qualifie de "terroristes", notamment ceux du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
A ce jour, 28 Etats membres sur 30 de l'Alliance atlantique ont ratifié l'adhésion des deux pays nordiques, qui doit être approuvée à l'unanimité.
Outre la Turquie, seule la Hongrie - qui affirme ne pas vouloir les bloquer - doit encore donner son accord final.
Pour la Turquie, tout progrès éventuel dépend des initiatives suédoises en vue d'extrader des personnes qu'elle accuse de terrorisme ou d'avoir pris part à la tentative de coup d'Etat de 2016 contre M. Erdogan.