LE CAIRE: Les ministres égyptien, soudanais et éthiopien ont lancé cette semaine une nouvelle série de pourparlers relatifs au grand barrage de la renaissance éthiopienne (GBRE) dans un contexte de tensions intenses dans la région éthiopienne du Tigré.
La reprise des négociations fait suite à l’incapacité des trois pays à parvenir à un accord sur un mécanisme viable pour les discussions au début du mois.
Les dernières discussions font partie des efforts négociés par l'Afrique du Sud, actuel leader de l'Union africaine (UA), pour parvenir à un accord juridiquement contraignant concernant le remplissage et l'exploitation du barrage controversé.
L'Égypte a déclaré dans un communiqué officiel qu'elle souhaitait que les négociations reprennent dès que possible afin de parvenir à un «accord juste et équitable» qui préserve les droits à l'eau des trois pays.
Cependant, Yasser Abbas, ministre soudanais de l’irrigation, a annoncé que «les pourparlers sur le barrage de la Renaissance sont suspendues jusqu’à nouvel ordre».
«La demande de prolonger les négociations de 10 jours est inutile», a-t-il ajouté.
Abbas a affirmé que le GBRE aurait un impact plus important sur le barrage de Roseires au Soudan que sur le haut barrage égyptien (haut barrage d'Assouan).
«Le Soudan adhère complètement à la condition de l’Union africaine de changer la méthodologie. Nous n'avons pas l'intention d'arrêter les négociations pour enfin tourner en rond. On insiste pour ne pas mettre fin aux discussions en l’absence d’experts », a ajouté Abbas.
L'Éthiopie a, par contre, confirmé que la réunion avait abouti sur un accord concernant la nécessité de poursuivre les négociations au sujet des règles de la première mobilisation et de l'exploitation annuelle du GBRE.
«Le président du Conseil exécutif a conclu la réunion en exhortant toutes les parties à préparer un texte qui doit être présenté à la réunion des chefs d'État et des premiers ministres», a-t-il déclaré.
La déclaration éthiopienne a indiqué que la réunion technique tripartite présidée par le ministre éthiopien de l'eau, de l'irrigation et de l'énergie devrait reprendre prochainement.
Le Soudan réclame un changement de l'approche de négociation précédente et que des délais soient fixés pour parvenir à des accords sur toutes les questions de ces négociations.
Les discussions tenues ce mois-ci se sont achevées sans un accord entre les trois pays sur la méthodologie dans le but de faire avancer les négociations dans la phase suivante.
Les trois pays ont convenu que chacun soumettrait un rapport à l'Afrique du Sud sur le déroulement des réunions et la mise en œuvre des décisions de l'UA prises les 26 juin et 21 juillet. Les délégations des trois pays avaient également présenté leur vision.
Au cours de la réunion, l’Égypte a souligné la nécessité de mettre en œuvre les décisions des réunions du bureau de l’UA, en concluant un accord juridique contraignant sur le remplissage et l’exploitation du barrage de manière à réaliser les intérêts communs des trois pays pour en fin, garantir équitablement leurs intérêts en matière d’eau.
Des sources proches du dossier de l'eau du Nil ont confirmé que les négociations en cours font face à un certain nombre de défis, notamment la difficulté de s'entendre sur un mécanisme de résolution des différends stipulé dans la Déclaration de principes signée entre les dirigeants des pays en 2015. Le deuxième défi est la coordination et les échanges minutieux d'informations sur le fonctionnement des barrages d'eau en Égypte, au Soudan et en Éthiopie, ce qui peut entraîner des problèmes techniques majeurs en l'absence d'un processus rapide et compatible de coordination et d'échange d'informations entre les deux parties.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com