Gaza : l'hôpital Al Aqsa menacé et déserté, MSF ouvre un hôpital de campagne

Samedi 24 août, la ligne de front s’est rapidement approchée de l’hôpital Al-Aqsa. Le lendemain, un ordre d’évacuation émis par les forces israéliennes et une explosion à environ 250 mètres de l’hôpital ont poussé la grande majorité des 650 patients et des centaines de personnes qui s’y étaient réfugiées à fuir l’hôpital. Aujourd'hui, l'hôpital est presque méconnaissable. (MSF)
Samedi 24 août, la ligne de front s’est rapidement approchée de l’hôpital Al-Aqsa. Le lendemain, un ordre d’évacuation émis par les forces israéliennes et une explosion à environ 250 mètres de l’hôpital ont poussé la grande majorité des 650 patients et des centaines de personnes qui s’y étaient réfugiées à fuir l’hôpital. Aujourd'hui, l'hôpital est presque méconnaissable. (MSF)
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Publié le Mardi 03 septembre 2024

Gaza : l'hôpital Al Aqsa menacé et déserté, MSF ouvre un hôpital de campagne

  • Le 27 août dernier, les équipes de MSF, en coordination avec le ministère de la Santé gazaoui, ont dû ouvrir précipitamment un hôpital de campagne situé à Deir Al Balah, au centre de Gaza
  • Pendant des mois, les équipes de MSF ont travaillé à la mise en place de cet hôpital de campagne, retardant à plusieurs reprises son ouverture en raison des difficultés persistantes d'approvisionnement en matériel médical essentiel

GAZA: Alors que près de 650 patients ont fui l'hôpital Al Aqsa soutenu par Médecins sans Frontières (MSF) à Deir Al Balah après un ordre d’évacuation de l’armée israélienne, MSF a été contrainte d’anticiper l’ouverture d’un hôpital de campagne. La structure a commencé à recevoir les premiers patients malgré une grave pénurie de fournitures et de ressources. Les hôpitaux de campagne ne sont pas une solution mais un dernier recours face au démantèlement du système de santé par Israël. MSF appelle toutes les parties au conflit à protéger les derniers hôpitaux de Gaza.

Le 27 août dernier, les équipes de MSF, en coordination avec le ministère de la Santé gazaoui, ont dû ouvrir précipitamment un hôpital de campagne situé à Deir Al Balah, au centre de Gaza, initialement conçu pour soutenir les activités d'autres hôpitaux plus importants, comme celui d’Al Aqsa.  

Pendant des mois, les équipes de MSF ont travaillé à la mise en place de cet hôpital de campagne, retardant à plusieurs reprises son ouverture en raison des difficultés persistantes d'approvisionnement en matériel médical essentiel dans la bande de Gaza. Un deuxième hôpital de campagne est en cours d'installation à proximité.  

« Aucun hôpital de campagne ne peut remplacer un système de santé fonctionnel à Gaza. Il s'agit d’une solution de dernier recours pour fournir des soins médicaux urgents. Mais c'est vraiment une goutte d'eau dans l'océan », explique le Dr Sohaib Safi, coordinateur médical adjoint de MSF à Gaza.

Samedi 24 août, la ligne de front s’est rapidement approchée de l’hôpital Al-Aqsa. Le lendemain, un ordre d’évacuation émis par les forces israéliennes et une explosion à environ 250 mètres de l’hôpital ont poussé la grande majorité des 650 patients et des centaines de personnes qui s’y étaient réfugiées à fuir l’hôpital. Aujourd'hui, l'hôpital est presque méconnaissable. 

« L'hôpital est presque totalement vide. Avant l'ordre d'évacuation et les explosions, l'hôpital était tellement bondé que les patients devaient parfois être soignés à même le sol. Ils étaient partout, faisaient souvent la queue devant l'hôpital, cherchant désespérément des soins, explique le Dr Sohaib Safi. Nous avons vu plusieurs patients souffrant de brûlures, de blessures complexes et de personnes devant être amputées. Ces cas sont probablement la partie émergée de l'iceberg - nous savons qu'il y a beaucoup d'autres personnes qui ont besoin de soins urgents et qui ne peuvent pas se rendre à l'hôpital. Désormais, il règne un climat d’angoisse lié à la menace imminente qui pèse sur l’hôpital. »

Sans des hôpitaux comme Al Aqsa ou encore Nasser à Khan Younes, les hôpitaux de campagne auront du mal à faire face à l'urgence et à l'ampleur des besoins médicaux.

« Le démantèlement du système de santé de Gaza par les forces israéliennes a des conséquences en cascade. Chaque structure de santé mise hors service augmente la pression sur celles qui restent, tout en diminuant l'accès des populations aux soins », explique Juliette Seguin, coordinatrice d'urgence de MSF.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), 20 des 36 hôpitaux de Gaza ne sont plus fonctionnels, et les structures temporaires telles que les hôpitaux de campagne n'ont pas la capacité d'offrir des soins chirurgicaux avancés ni les ressources nécessaires pour soigner les patients dans un état critique ou souffrant d'affections de longue durée.

Les 11 derniers mois ont clairement démontré que sans un cessez-le-feu immédiat et durable, la perspective d’une réponse médicale humanitaire significative est une illusion. MSF appelle toutes les parties au conflit à respecter et à protéger les derniers hôpitaux de Gaza.


Jordanie: le roi Abdallah II nomme un nouveau Premier ministre après les législatives

"Le roi Abdallah a chargé dimanche Jaafar Hassan de former un nouveau gouvernement", a indiqué le Palais dans un communiqué. (AFP)
"Le roi Abdallah a chargé dimanche Jaafar Hassan de former un nouveau gouvernement", a indiqué le Palais dans un communiqué. (AFP)
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  • En vertu de la Constitution, le gouvernement présente sa démission après les législatives, mais c'est le roi qui nomme le Premier ministre et non le Parlement qui jouit de pouvoirs limités
  • "Le roi Abdallah a chargé dimanche Jaafar Hassan de former un nouveau gouvernement", a indiqué le Palais dans un communiqué

AMMAN: Le roi Abdallah II de Jordanie a chargé dimanche son directeur de cabinet de former un nouveau gouvernement peu après la démission du Premier ministre sortant, à la suite des élections législatives du 10 septembre, a annoncé le Palais.

En vertu de la Constitution, le gouvernement présente sa démission après les législatives, mais c'est le roi qui nomme le Premier ministre et non le Parlement qui jouit de pouvoirs limités.

"Le roi Abdallah a chargé dimanche Jaafar Hassan de former un nouveau gouvernement", a indiqué le Palais dans un communiqué.

M. Hassan, 56 ans, remplace Bicher Khasawneh qui a dirigé le gouvernement depuis octobre 2020 et qui a remis plus tôt sa démission au roi, selon la télévision d'Etat.

Directeur du cabinet du roi Abdallah II, le nouveau chef du gouvernement a notamment occupé le poste de ministre de la Planification.

Dans une lettre publiée par le Palais, le roi Abdallah II a appelé le Premier ministre désigné à "déployer tous les efforts pour soutenir la détermination de nos frères palestiniens sur leur terre et défendre leurs droits."

Il a également appelé le nouveau chef du gouvernement à "œuvrer avec toute notre énergie au niveau arabe et international pour protéger le peuple palestinien, et mettre un terme aux agressions et aux flagrantes violations des principes humanitaires et du droit international."

Lors des législatives tenues mardi, le Front d'action islamique (FAI), bras politique des Frères musulmans et principal parti d'opposition en Jordanie, est arrivé en tête des formations politiques à l'issue d'un scrutin marqué par une faible participation, sur fond d'économie morose et de guerre dans la bande de Gaza.

Sur un total de 138 sièges, les islamistes en ont remporté 31, dont 17 (sur 41) réservés aux partis politiques et le reste attribué aux régions.

Le Parlement jordanien est bicaméral. Outre les 138 députés élus, il compte 69 sénateurs désignés par le monarque. L'assemblée peut retirer sa confiance au gouvernement, approuver et promulguer des lois.

La guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le mouvement palestinien Hamas a influencé selon des analystes le résultat des législatives dans le royaume lié à Israël par un traité de paix depuis 1994, où près de la moitié de la population jordanienne est d'origine palestinienne.

Des manifestations réclament régulièrement l'annulation de ce traité.

La guerre à Gaza a aussi porté un coup dur à l'économie jordanienne, voisine d'Israël et de la Cisjordanie occupée, en particulier au secteur du tourisme (14% du PIB).

Le royaume dépend fortement des aides étrangères, notamment des Etats-Unis et du Fonds monétaire international, et le chômage atteignait 21% au premier trimestre 2024.


Des tracts israéliens appellent des habitants du sud du Liban à évacuer

Il s'agit de la première fois que des tracts israéliens sont largués sur le sud du Liban pour demander aux habitants d'évacuer depuis le début des affrontements début octobre entre Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, allié du Hamas palestinien. (AFP)
Il s'agit de la première fois que des tracts israéliens sont largués sur le sud du Liban pour demander aux habitants d'évacuer depuis le début des affrontements début octobre entre Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah, allié du Hamas palestinien. (AFP)
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  • Il s'agit de la première fois que des tracts israéliens sont largués sur le sud du Liban pour demander aux habitants d'évacuer depuis le début des affrontements début octobre
  • Selon l'Agence nationale d'information libanaise ANI, les tracts de "l'ennemi israélien" ont été largués au-dessus de Wazzani, à environ 5 km de la frontière. Contacté par l'AFP, son maire, Ahmad al-Mohammad, a confirmé l'information

BEYROUTH: Des tracts israéliens ont été largués dimanche sur le sud du Liban, demandant à des habitants d'évacuer, ont rapporté un média officiel et un responsable local, l'armée israélienne parlant de l'initiative d'une brigade qui n'avait pas été approuvée.

Il s'agit de la première fois que des tracts israéliens sont largués sur le sud du Liban pour demander aux habitants d'évacuer depuis le début des affrontements début octobre entre Israël et le Hezbollah, allié du Hamas palestinien.

Selon l'Agence nationale d'information libanaise ANI, les tracts de "l'ennemi israélien" ont été largués au-dessus de Wazzani, à environ 5 km de la frontière. Contacté par l'AFP, son maire, Ahmad al-Mohammad, a confirmé l'information.

"A tous les habitants et résidents des zones des camps de réfugiés, le Hezbollah tire depuis votre région. Vous devez quitter immédiatement vos foyers et vous diriger vers le nord de la région de Khiam avant 16h (13H00 GMT), et ne pas revenir dans cette zone jusqu'à la fin de la guerre", pouvait-on lire sur un tract consulté par l'AFP.

"Toute personne se trouvant dans cette zone après cette heure sera considérée comme un élément terroriste", est-il ajouté.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a affirmé qu'il s'agissait d'une "initiative de la brigade 769 qui n'avait pas été approuvée par le commandement du Nord" et qu'une enquête avait été ouverte.

Les tracts ont été largués à l'aide d'un drone sur une zone depuis laquelle des "roquettes ont été tirées vers le nord d'Israël ces dernières semaines", a précisé l'armée.

La région de Wazzani est une région agricole dont les habitants emploient des familles de réfugiés syriens pour y travailler la terre.

Alors que les échanges de tirs ont entraîné le déplacement de milliers de personnes de part et d'autre de la frontière, le Hezbollah pro-iranien a déclaré samedi qu'une guerre totale avec Israël entraînerait le déplacement de "centaines de milliers" d'Israéliens supplémentaires.

Les violences transfrontalières depuis début octobre ont fait 623 morts au Liban, pour la plupart des combattants mais aussi au moins 142 civils, selon un bilan de l'AFP.

Du côté israélien, y compris sur le plateau du Golan annexé, les autorités ont annoncé la mort d'au moins 24 soldats et 26 civils.

Dans la bande de Gaza, où une guerre oppose Israël au mouvement Hamas, Israël largue régulièrement des tracts pour demander aux habitants d'évacuer un lieu devant être bombardé.


Sans État palestinien, les Émirats arabes unis ne soutiendront pas les plans d'après-guerre pour Gaza

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  • "Les Émirats arabes unis ne sont pas prêts à soutenir le lendemain de la guerre à Gaza sans l'établissement d'un État palestinien", a-t-il déclaré sur X
  • Anwar Gargash, conseiller diplomatique émirati et ancien ministre d'État, a déclaré que la déclaration du cheikh Abdullah indiquait clairement que les Émirats arabes unis rejetaient tout ce qui n'était pas une solution à deux États

DUBAI : Les Émirats arabes unis ne sont pas prêts à soutenir un plan d'après-guerre pour Gaza sans la création d'un État palestinien, a tweeté le ministre des Affaires étrangères Abdullah bin Zayed Al Nahyan sur X samedi.

"Les Émirats arabes unis ne sont pas prêts à soutenir le lendemain de la guerre à Gaza sans l'établissement d'un État palestinien", a-t-il déclaré sur X.

Anwar Gargash, conseiller diplomatique émirati et ancien ministre d'État, a déclaré que la déclaration du cheikh Abdullah indiquait clairement que les Émirats arabes unis rejetaient tout ce qui n'était pas une solution à deux États pour la Palestine et Israël.
"La déclaration de Son Altesse le cheikh Abdullah bin Zayed, selon laquelle les Émirats arabes unis ne sont pas prêts à soutenir le lendemain de la guerre à Gaza sans la création d'un État palestinien, reflète notre position ferme et constante de soutien à nos frères palestiniens et notre conviction qu'il n'y a pas de stabilité dans la région sans une solution à deux États, a écrit M. Gargash sur X.
"Les Émirats arabes unis soutiendront le peuple palestinien et son droit à l'autodétermination", a-t-il ajouté.
Auparavant, les Émirats arabes unis avaient appelé à la mise en place d'une mission internationale temporaire chargée de jeter les bases d'une nouvelle gouvernance à Gaza après la fin de la guerre.

Dans une déclaration, Reem bint Ebrahim Al-Hashimy, ministre d'État à la coopération internationale, a réaffirmé le soutien des Émirats arabes unis aux efforts internationaux visant à parvenir à la solution des deux États et à la mission qui aiderait à rétablir l'ordre public et à répondre à la crise humanitaire dans la bande de Gaza d'après-guerre.