LONDRES: Le Royaume-Uni réévalue son soutien à l’accord sur le nucléaire iranien après que Téhéran a procédé à l’exécution d’un Irano-Britannique. Les gouvernements occidentaux ont fermement condamné cet acte.
Alireza Akbari, 61 ans, a été pendu après avoir été reconnu coupable de «corruption» et d’«atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays en transmettant des renseignements». On ne sait où ni à quel moment l’exécution a eu lieu.
Elle a conduit à une énorme montée des tensions entre l’Occident et l’Iran, déjà exacerbées par la répression de Téhéran contre les manifestations qui ont éclaté après la mort en détention de Mahsa Amini et le soutien militaire apporté par le régime iranien à l’invasion par la Russie de l’Ukraine.
Le Royaume-Uni a joué un rôle clé dans les pourparlers sur la relance de l’accord sur le nucléaire, qui a imposé des restrictions importantes au programme nucléaire iranien en échange d’un allègement des sanctions.
Des sources gouvernementales de haut niveau ont déclaré que le «paysage» avait considérablement changé depuis le début des négociations et, à ce titre, le Royaume-Uni examine actuellement ses options en ce qui concerne sa future implication dans la relance de l’accord, rapporte The Sunday Telegraph.
Elles ajoutent que les relations avec Téhéran étaient sous pression ces derniers mois en raison de la répression sévère des manifestations antigouvernementales par le régime.
Le Premier ministre du Royaume-Uni, Rishi Sunak, se dit «scandalisé» par l’exécution.
«C’est un acte impitoyable et lâche, perpétré par un régime barbare qui n’a aucun respect pour les droits humains de son propre peuple», s’indigne M. Sunak.
Le ministre des Affaires étrangères britannique, James Cleverly, avertit que l’exécution ne sera pas impunie et annonce des sanctions contre le procureur général iranien pour mettre en lumière le «dégoût» de son pays.
Le Royaume-Uni affirme qu’il convoquerait l’envoyé de Téhéran et, en réponse, l’Iran a convoqué l’ambassadeur du Royaume-Uni pour protester contre ce qu’il a décrit comme des «interventions inhabituelles».
Le ministère français des Affaires étrangères condamne également «très fermement» l’exécution, soutenant que le meurtre «ne peut pas rester impuni». Le président Emmanuel Macron a qualifié l’exécution de M. Akbari d’«acte odieux et barbare».
L’Iran est accusé d’utiliser les pourparlers comme couverture pour faire progresser son programme en vue de mettre au point une bombe nucléaire – une accusation qu’il nie désormais.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com