Dernière ligne droite du procès de Jonathann Daval : les parties civiles veulent "toute la vérité"

La mère d'Alexia Daval, Isabelle Fouillot (à droite), s'adresse aux journalistes aux côtés de Gilles-Jean Portejoie et de Jean-Hubert Portejoie avocats de la famille d'Alexia Daval. (SEBASTIEN BOZON / AFP)
La mère d'Alexia Daval, Isabelle Fouillot (à droite), s'adresse aux journalistes aux côtés de Gilles-Jean Portejoie et de Jean-Hubert Portejoie avocats de la famille d'Alexia Daval. (SEBASTIEN BOZON / AFP)
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Publié le Vendredi 20 novembre 2020

Dernière ligne droite du procès de Jonathann Daval : les parties civiles veulent "toute la vérité"

  • Appelée pour la dernière fois à la barre de la cour d'assises de la Haute-Saône où le procès s'est ouvert lundi, Isabelle Fouillot refuse de croire que sa fille ait été tuée pour "de simples mots".
  • "Quel gâchis. Tu as détruit Alexia et tu nous a détruits aussi", a lâché la mère d'Alexia.

VESOUL: Pour la partie civile, c'était la journée de la dernière chance pour arracher "toute la vérité" à Jonathann Daval. Mais la mère d'Alexia ne l'a cette fois pas fait craquer: l'accusé qui a reconnu avoir tué intentionnellement sa femme, a campé sur ses positions pour le reste.

Appelée pour la dernière fois à la barre de la cour d'assises de la Haute-Saône où le procès s'est ouvert lundi, Isabelle Fouillot refuse de croire que sa fille ait été tuée pour "de simples mots". Elle a tout tenté pour lui arracher d'ultimes explications. "Je pense qu'Alexia voulait s'en aller, c'est pour ça que tu l'as tuée ?", a interrogé d'une voix douce, presque maternelle.

Mais l'accusé a répliqué par un "non" sans appel à celle qu'il appelait autrefois "maman" et qu'il continue d'appeler par son prénom.

Dépitée, Isabelle Fouillot a achevé sa déposition par ces mots prononcés froidement : "Je te souhaite un bon séjour en prison, Jonathann. Adieu."

"C'est une dispute, Isabelle, faut le croire (...) J'ai perdu pied. Tout est ressorti en moi, toutes ces années de colère, que j'ai emmagasinées, ces reproches", a-t-il soutenu, maintenant sa déposition de la veille.

"Quel gâchis" 

"Quel gâchis. Tu as détruit Alexia et tu nous a détruits aussi", a lâché la mère d'Alexia.

Jeudi, Jonathann Daval avait reconnu pour la première fois avoir sciemment "donné la mort" à son épouse en l'étranglant longuement à l'issue, affirme-t-il, d'une violente dispute.

Ce procès restera dans les annales pour son intensité, mais aussi pour le rôle central joué par la partie civile dans le prétoire comme devant les caméras.

Ce fut une nouvelle fois le cas vendredi matin avant le reprise des débats quand Jean-Pierre Fouillot, le père d'Alexia, a résumé dans une interview à BFMTV toute l'ambivalence des sentiments qui l'animent encore à l'endroit de son gendre.

"Le Jonathann que j’ai connu, qu’on a choyé, qu’on a aimé (...), celui-là, je serais tenté de dire que je l’aime encore mais le Jonathann, le meurtrier, la deuxième personne, celle qui a fait toutes ces horreurs, ce Jonathann-là, c'est fini, c'est terminé, on ne veut plus en entendre parler", a-t-il confié.

Autre moment d'une rare intensité vendredi matin quand les images de la bouleversante confrontation entre les Fouillot et leur gendre, le 7 décembre 2018, ont été projetées devant la cour.

Avant cette confrontation et au prix d'un énième revirement, Jonathann était revenu sur ses premiers aveux, accusant même son beau-frère Grégory Gay d'être le meurtrier.

Mais dans le huis clos du cabinet du juge d'instruction, Isabelle Fouillot trouve les mots justes qui le feront craquer.

"On te pardonnera. Pourquoi tu veux pas du pardon, tout le monde peut être pardonné, il faudra que tu te reconstruises un jour. T’as pas tout perdu. Ce que je comprends pas c’est pourquoi on en est arrivé là ? Explique-moi s’il te plaît ? […] C’est quoi le déclencheur ?", l'avait-elle exhorté.

Premières plaidoiries

Alors, Jonathann craque et avoue pour la seconde fois avoir tué Alexia, même s'il prétend encore que ce n'était pas intentionnel.

Survient alors cette incroyable scène : il se met à genoux devant sa belle-mère, elle s’approche, lui prend les mains, le relève et ils se prennent dans les bras, en larmes.

Ces images, Jonathann Daval n'a pas voulu les revoir depuis le box des accusés, détournant le regard.

Longuement entendu jeudi sur les faits, l'informaticien de 36 ans devait encore être interrogé vendredi sur sa personnalité.

Puis la cour procèdera à l'audition de plusieurs témoins, parmi lesquels Martine Henry, sa mère, déjà entendue brièvement lundi.

Viendra alors l'heure des plaidoiries de la partie civile. Samedi matin, si tout se passe comme prévu, ce sera au tour de l'avocat général de prononcer son réquisitoire puis à la défense de plaider, avant que l'accusé n'ait la parole, en dernier.

Le verdict, qui devait tomber initialement vendredi soir, est désormais attendu pour samedi en fin de journée.

Jonathann Daval encourt la réclusion criminelle à perpétuité.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.