RAMALLAH : La plupart des Palestiniens se souviendront de 2022 comme d'une année douloureuse en raison de l'ampleur des pertes humaines, de l'agression croissante israélienne et de l'élection d'un gouvernement israélien d'extrême droite qui continuera à les priver de leurs droits.
Ibrahim Melhem, porte-parole du gouvernement palestinien, a déclaré à Arab News que 2022 était « la pire année en termes de nombre de Palestiniens tués par l'armée israélienne. »
Selon les chiffres officiels, 225 personnes ont été tuées en Cisjordanie et dans la bande de Gaza au cours des 12 derniers mois.
Toutefois, Melhem estime qu'il y a des raisons d'être optimiste grâce à la solidarité arabe et internationale avec la cause palestinienne, qui s'est manifestée le plus publiquement lors de la Coupe du monde de la FIFA au Qatar.
Il a également déclaré que les organisations internationales avaient fait preuve d'une meilleure compréhension des revendications et des droits du peuple palestinien.
Ahmed Ghuneim, le leader du mouvement Fatah à Jérusalem, a déclaré à Arab News que l'événement le plus positif de 2022 était l'émergence d'une nouvelle génération de combattants de la résistance palestinienne représentée par le groupe de la Tanière des Lions à Naplouse et des brigades similaires à Jénine, Balata et dans d'autres régions.
Les Palestiniens affirment que les forces de défense israéliennes ont modifié leurs règles d'engagement au cours des derniers mois, rendant acceptable le fait d'ouvrir le feu lorsqu'ils se sentent menacés et de tirer pour tuer, même s'ils pourraient facilement se contenter de blesser l'attaquant.
60% des forces armées israéliennes opèrent actuellement en Cisjordanie, où sont déployés 26 bataillons de combat et 86 bataillons de réserve. « Il y a un soldat pour garder chaque colon », commentent sarcastiquement les Palestiniens.
Les responsables israéliens s'attendent à une nouvelle détérioration de la situation sécuritaire en Cisjordanie dans les semaines à venir et à une augmentation du nombre d'attaques contre les forces de l'armée israélienne et les colons, ce qui signifiera probablement une augmentation des meurtres de Palestiniens.
Sur une note plus heureuse, les Palestiniens ont salué un vote de l'Assemblée générale des Nations unies demandant à la Cour internationale de justice de rendre un avis sur les conséquences juridiques de l'occupation par Israël des territoires palestiniens, y compris Jérusalem. À l'assemblée, 87 États ont voté en faveur de la résolution, 26 s'y sont opposés et 53 se sont abstenus, un résultat largement considéré par les Palestiniens comme une victoire pour la diplomatie palestinienne.
Le porte-parole de la présidence, Nabil Abou Roudeineh, a déclaré que ce vote était « la preuve du soutien du monde entier à notre peuple et à ses droits historiques inaliénables ».
Il a déclaré dans un communiqué que le président Mahmoud Abbas remerciait tous les pays « qui ont défendu les droits des Palestiniens et toutes les parties qui ont œuvré pour que cette décision soit un succès. »
Abou Roudeineh a déclaré que le temps est venu pour qu'Israël soit tenu responsable de ses crimes.
« Le monde doit assumer ses responsabilités et appliquer les résolutions de la légitimité internationale, et tout le monde doit mettre un terme à la politique de deux poids, deux mesures », a-t-il déclaré.
Il a souligné que les dirigeants palestiniens saisiraient toutes les occasions de protéger le peuple palestinien, et que « le recours aux institutions internationales est un droit palestinien, et nous continuerons à rejoindre les organes et institutions internationaux. »
Il a ajouté : « Nous croyons fermement que la justice basée sur les résolutions internationales et l'absence d'impunité est le seul moyen de parvenir à une paix durable en Palestine, en Israël et dans toute la région. »
« Cela signifie qu'il n'y a pas de négociations pour savoir s'il s'agit d'une terre occupée », a déclaré le porte-parole du gouvernement palestinien, Melhem, à Arab News.
« Aucune condition ne sera imposée aux Palestiniens en échange du retrait israélien », a-t-il ajouté.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com