RAMALLAH: Les dirigeants palestiniens ont appelé la communauté internationale et les groupes de défense des droits de l'homme à intervenir afin d’empêcher le gouvernement israélien «extrémiste» d'intensifier la violence en Cisjordanie.
Le Front populaire de libération de la Palestine a déclaré qu'il avait déjà prévenu que le nouveau gouvernement de droite en Israël allait «intensifier ses crimes d'une manière sans précédent contre notre peuple» et a appelé à «l'unité aux plus hauts niveaux pour repousser cette agression».
L'appel a été lancé alors que l'armée israélienne a pris pour cible le groupe armé de Lions’ Den (la Tanière des lions) lors d'une attaque à Naplouse impliquant des dizaines de soldats et de véhicules blindés vendredi.
L'offensive a eu lieu quelques heures après la prestation de serment de Benjamin Netanyahou en tant que Premier ministre d'Israël, à la tête de ce que les analystes appellent le gouvernement de droite le plus radical de l'histoire du pays.
De violents affrontements ont éclaté lorsque l'armée israélienne a utilisé des drones pour larguer des gaz lacrymogènes. L'opération s'est terminée par l'arrestation d'Ahmed al-Masry, 17 ans, membre de la Tanière des lions.
Ahmed Jibril, directeur des ambulances et des urgences au Croissant-Rouge de Naplouse, a déclaré que 35 personnes avaient été blessées lors de l'assaut sur la ville.
Deux d'entre eux ont été abattus par les forces israéliennes, a-t-il précisé, dont un secouriste volontaire qui a reçu des balles dans le dos et la poitrine.
Jibril a révélé que 25 personnes ont subi les effets des gaz lacrymogènes, tandis qu'une personne a été touchée à la tête par une cartouche et a été blessée par des éclats d'obus.
Taysir Nasrallah, membre du Conseil révolutionnaire du Fatah à Naplouse, a déclaré à Arab News que l'utilisation d'une force écrasante par l'armée israélienne pour arrêter un jeune de 17 ans indiquait l'ampleur de l'escalade qui attendait les Palestiniens aux mains du nouveau gouvernement Netanyahou.
«Nous nous attendons à ce que Naplouse soit le théâtre de nouvelles escalades sécuritaires dans les prochains jours, ce qui entraînera davantage de blessés, de martyrs et de détenus», a-t-il signalé, ajoutant que les Palestiniens sont prêts à riposter.
«Le jeune qui attaque un véhicule blindé israélien avec une pierre est parfaitement conscient qu'il ne lui fera aucun mal, mais il est déterminé à entraver l'armée et ses activités sécuritaires qui visent les combattants de la résistance palestinienne.
«Tout comme 2022 a été une année sanglante au cours de laquelle 225 Palestiniens ont été tués, nous nous attendons à un hiver chaud et sanglant après l'avènement du gouvernement Netanyahou et de sa bande de ministres extrémistes.»
Jeudi soir, l'armée israélienne a remis le corps d'un jeune homme, Ammar Mufleh, qui a été abattu par un soldat israélien à bout portant le 2 décembre dans la rue principale de Hawara.
Cela a alimenté la colère au niveau local et international, les dirigeants palestiniens décrivant sa mort comme une exécution.
Pendant ce temps, Salah Hamouri, un Palestinien ayant la nationalité française, a critiqué l'absence d'aide de la France et de l'Autorité palestinienne après avoir été expulsé par Israël vers la France suite à sa libération de prison il y a environ deux semaines.
«Je continuerai à lutter jusqu'à ce que je puisse retourner dans mon pays, la Palestine», a indiqué Hamouri, un avocat spécialisé dans les droits de l'homme, à Arab News depuis Paris.
Hamouri a affirmé qu'il envisageait de saisir la Cour pénale internationale contre la décision israélienne de son expulsion, affirmant qu'il s'agissait d'un crime de guerre.
Il a critiqué la négligence du gouvernement français et son manque de pression sur Israël afin d’empêcher son expulsion, ajoutant qu'aucun responsable français ne lui avait parlé.
Hamouri a déclaré à Arab News que les autorités israéliennes ne l’avaient informé de son expulsion que quelques heures avant d'être extradé.
Ses pieds et ses mains ont été attachés lorsqu'il a été emmené dans un avion d'El Al par quatre membres des services de sécurité israéliens, a-t-il souligné, et il est resté menotté jusqu'à l'atterrissage de l'avion à Paris.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com