Les forces palestiniennes appelées à s'unir contre le régime de Netanyahou

Les forces de sécurité israéliennes prennent position alors que des Palestiniens agitent des drapeaux nationaux lors d'une manifestation à l'est de Naplouse, le 2 décembre 2022 (Photo, AFP).
Les forces de sécurité israéliennes prennent position alors que des Palestiniens agitent des drapeaux nationaux lors d'une manifestation à l'est de Naplouse, le 2 décembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 30 décembre 2022

Les forces palestiniennes appelées à s'unir contre le régime de Netanyahou

  • L'inquiétude grandit quant à la capacité du gouvernement du président, Mahmoud Abbas, 87 ans, à faire face aux menaces croissantes
  • Jabarin estime que les Palestiniens ont maintenant l'occasion d’«exposer au monde le vrai visage de l'occupation israélienne et de mettre Israël dans l'embarras»

RAMALLAH: Un haut dirigeant politique palestinien a appelé à une lutte unie contre le nouveau gouvernement israélien, le qualifiant de raciste et d'extrémiste, et avertissant que son objectif déclaré est d’«approfondir et de consolider un régime d'apartheid».

Mustafa Barghouti, secrétaire général du mouvement de l'Initiative nationale palestinienne, a exhorté toutes les forces palestiniennes à s'unir dans le but de boycotter et d’isoler immédiatement le nouveau gouvernement israélien.

Ses commentaires sont intervenus après que le vétéran israélien, Benjamin Netanyahou, a prêté serment en tant que Premier ministre jeudi, revenant pour un sixième mandat, dix-huit mois après avoir été évincé du pouvoir.

Le Parlement israélien a voté pour approuver son gouvernement et a élu l'ancien ministre Amir Ohana comme président de la Knesset.

Barghouti a rappelé les déclarations antérieures de Netanyahou selon lesquelles toute la terre de Palestine n'appartient qu'aux Juifs et que le droit à l'autodétermination leur est réservé.

Le nouveau gouvernement va approfondir et consolider le régime d'apartheid contre les Palestiniens vivant en Israël et dans les territoires occupés en insistant sur l'application de la loi de l'État juif, a-t-il ajouté.

Les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza craignent de plus en plus les politiques que les dirigeants israéliens pourraient adopter dans les prochaines semaines.

L'annexion de terres en Cisjordanie, la modification du statu quo à la mosquée Al-Aqsa et l'affaiblissement de l'Autorité palestinienne par des mesures militaires ou financières sont des sujets de préoccupation particuliers.

Alors que l'AP se prépare à faire face à l'évolution du paysage politique, de nombreux Palestiniens craignent que ses tactiques et méthodes ne parviennent pas à contrecarrer le gouvernement de Netanyahou.

On craint de plus en plus que le mouvement Fatah, le plus grand parti palestinien, ne soit préoccupé par des conflits internes pour savoir qui succédera au président, Mahmoud Abbas, âgé de 87 ans.

En même temps, l'AP n'a pas la capacité de faire pression sur Israël autrement qu'en menaçant de mettre fin à la coordination sécuritaire.

Israël ne prend plus au sérieux les menaces du président palestinien, affirment certains analystes.

Le 27 décembre, Abbas a annoncé qu'il prendrait la tête d'un comité national comprenant des experts diplomatiques et juridiques palestiniens dans le cadre d'une campagne internationale contre le nouveau gouvernement israélien.

Chawan Jabarin, directeur de la Fondation Al-Haq pour les droits de l'homme, a déclaré à Arab News que la «dimension religieuse et idéologique extrémiste» des dirigeants israéliens est susceptible de transformer le conflit avec les Palestiniens d'un différend politique en une rivalité religieuse sanglante.

«C'est une transformation très dangereuse», a-t-il averti.

Cependant, Jabarin estime que les Palestiniens ont maintenant l'occasion d’«exposer au monde le vrai visage de l'occupation israélienne et de mettre Israël dans l'embarras».

Il a signalé que la composition du gouvernement israélien «constituera un embarras pour l'UE et les États-Unis, car prendre des mesures pratiques contre la politique et l'approche de ce gouvernement leur nuira».

Une source du Hamas à Gaza, qui a préféré l’anonymat, a déclaré à Arab News que le mouvement considère tous les gouvernements israéliens comme nuisibles. Mais le nouveau gouvernement est pire que ses prédécesseurs.

L'existence d'un tel gouvernement justifierait une action militaire du Hamas contre Israël, qui serait acceptée et comprise par les pays de la région, a révélé la source.

Moukhaimer Abou Saada, professeur de sciences politiques à l'université Al-Azhar de Gaza, a indiqué que les Palestiniens ont une crainte compréhensible de voir le gouvernement Netanyahou annexer la Cisjordanie et confisquer les terres des citoyens palestiniens en Israël.

Il a exprimé sa crainte que le gouvernement ne tente de perpétuer la séparation de la Cisjordanie de la bande de Gaza.

«Je ne pense pas qu'Israël parviendra à séparer Gaza de l'escalade des hostilités dans la mosquée Al-Aqsa et en Cisjordanie», a affirmé Abou Saada à Arab News.

S'exprimant après son investiture à la tête d'Israël, Netanyahou a présenté les grandes lignes de la politique du gouvernement et a déclaré: «Le nouveau gouvernement débute aujourd'hui dans le cadre de la 75e année de l'indépendance d'Israël. 

«Au cours des quatre prochaines années, nous allons œuvrer afin qu'Israël soit une puissance mondiale l'année du centenaire de notre indépendance. Pour ce faire, nous devons accomplir trois tâches majeures. La première est de contrecarrer les efforts de l'Iran pour obtenir des armes nucléaires.»

«La deuxième tâche consiste à développer l'infrastructure du pays, notamment en mettant au point un train à grande vitesse. La troisième tâche est de continuer à élargir le cercle de la paix avec les pays arabes afin de mettre fin au conflit israélo-arabe», a-t-il ajouté.

Le Premier ministre sortant, Yair Lapid, a quitté la Knesset sans serrer la main de Netanyahou, qui a mis à jour le profil de son compte Twitter officiel pour devenir celui du «Premier ministre».

Dans une lettre signée adressée à Netanyahou, plus de 100 ambassadeurs israéliens à la retraite et fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères ont fait part de leurs préoccupations concernant le nouveau gouvernement.

Les anciens diplomates, dont d'anciens ambassadeurs en France, en Inde et en Turquie, ont exprimé leur «profonde inquiétude face aux graves dommages causés aux relations étrangères d'Israël, à son statut international et à ses intérêts fondamentaux à l'étranger par la politique du nouveau gouvernement».

La lettre fait également état de «déclarations faites par de hauts responsables potentiels au sein du gouvernement et de la Knesset», de rapports sur des changements de politique en Cisjordanie et de «certaines lois extrêmes et discriminatoires possibles».

Netanyahou redevient Premier ministre avec le soutien de plusieurs personnalités d'extrême-droite autrefois reléguées en marge de la politique israélienne.

Itamar Ben Gvir, qui a déjà été condamné pour incitation au racisme et au terrorisme, assumera un rôle nouvellement élargi en tant que ministre de la Sécurité nationale, supervisant les opérations de police en Israël, ainsi que certaines opérations policières en Cisjordanie occupée.

Bezalel Smotrich, chef du parti du sionisme religieux, a été nommé ministre des Finances et a également reçu le pouvoir de nommer le chef d'une unité militaire israélienne qui gère les passages frontaliers et les permis pour les Palestiniens.

Pendant sa campagne, Smotrich a proposé des réformes juridiques drastiques qui ont été considérées par de nombreux détracteurs comme une tentative de saper l'indépendance de la justice.

«Les récents développements entraîneront probablement une réaction internationale fortement négative, un préjudice grave aux relations stratégiques d'Israël, en premier lieu avec les États-Unis, et un dommage possible aux accords d'Abraham», ont soutenu les anciens diplomates dans leur lettre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".