PARIS: Les deux hommes condamnés à dix-huit années de réclusion criminelle pour l'attentat commis en 2016 à Nice en France ont fait appel du verdict de la cour d'assises spéciale de Paris, a indiqué lundi le parquet national antiterroriste (Pnat).
Au terme de plus de trois mois d'audience, Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb avaient été reconnus coupables le 13 décembre d'association de malfaiteurs terroriste pour leur implication dans l'attaque au camion-bélier qui avait fait 86 morts et 450 blessés le 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais.
L'assaillant, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, avait été tué par la police à l'issue de sa course meurtrière.
Les six autres accusés, condamnés à des peines de deux à douze ans de prison, ont décidé de ne pas faire appel du verdict. "Seuls Chokri Chafroud et Mohamed Ghraieb ont interjeté appel de la décision rendue par la cour d'assises", a indiqué le Pnat.
En condamnant ces deux hommes à dix-huit années de réclusion, la cour était allée au-delà des réquisitions du parquet antiterroriste, qui avait réclamé quinze années de prison à leur encontre.
"La gravité des faits commis par Mohamed Ghraieb et Chokri Chafroud est tout à fait exceptionnelle", avait estimé la cour d'assises spéciale de Paris.
Dans ses motivations, elle avait relevé "une convergence idéologique" entre M. Ghraieb, un Franco-Tunisien de 47 ans, et l'auteur de l'attentat et avait notamment pointé la somme de 2 000 euros qu'il lui avait remise la veille de l'attentat pour lui racheter une voiture.
Selon la cour, M. Ghraieb "savait qu'en remettant cette somme en numéraire à une personne radicalisée, qui tenait également un discours de haine, soutenait les auteurs d'attentats et qui s'était donné les moyens logistiques d'un passage à l'acte violent, il contribuait à la préparation d'un acte terroriste".
La cour avait par ailleurs fait de Chokri Chafroud, un ressortissant tunisien de 43 ans, "un véritable inspirateur de l'attentat non pas dans les mobiles religieux ou idéologiques de son action mais dans le choix de son mode opératoire".
Elle s'était notamment fondée sur les messages échangés sur Facebook avec Mohamed Lahouaiej Bouhlel, où M. Chafroud suggérait à son ami d'utiliser "un camion comme arme de destruction".